L'école a été toujours considérée comme le second milieu d'éducation, après la famille, où l'enfant apprend les valeurs et les principes. Aujourd'hui, cet univers s'est transformé pour un grand nombre d'élèves en une cour de batailles. La violence comme d'autres phénomènes sociaux commence à gagner l'école. En passant devant les établissements scolaires, nous remarquons les disputes et l'utilisation de gros mots. Les élèves ne respectent ni le cadre éducatif ni les passants. Autrefois, le respect d'autrui était la première valeur qu'apprend l'élève à l'école. Actuellement, les élèves se comportent autrement. Loin de tout comportement civique, ils s'autorisent à agresser moralement et physiquement leurs camarades, les instituteurs et le corps administratif. Plusieurs élèves pensent que le recours à ces actes est la meilleure manière de s'imposer dans le milieu scolaire. Plus de 8.500 élèves appartenant aux différentes étapes scolaires ont commis des actes violents à l'encontre des instituteurs, des surveillants et de leurs camarades. Malgré les efforts de l'école pour trouver des solutions efficaces au phénomène de la violence scolaire, la situation ne cesse de s'aggraver. Selon une étude réalisée par la direction sectorielle de la vie scolaire au secondaire, au cours du premier trimestre de l'année scolaire 2013/2014, 5.014 collégiens et 3.761 lycéens ont été sanctionnés par les conseils de classes. Les statistiques sont inquiétantes puisqu'elles concernent seulement les trois premiers mois de l'année scolaire. La situation devient encore plus angoissante dans la mesure où le nombre des filles qui ont commis des actes violents dans le milieu scolaire ne cesse d'augmenter. 1.171 collégiennes ont été sanctionnées contre 3.800 collégiens. Dans les lycées, 1.090 jeunes filles ont été derrière des actions violentes contre 2.671 garçons. Selon ladite étude, le phénomène de la violence enregistre une nette augmentation en 7e année et en première année du secondaire qui correspond à l'âge où l'élève découvre un nouveau milieu scolaire. La violence serait une manière utilisée par les élèves pour exprimer leur refus du nouvel environnement. Cependant, l'acuité de ce phénomène pendant ces années illustre l'échec des différents établissements scolaires d'offrir l'encadrement nécessaire aux nouveaux venus. En l'absence de ce soutien scolaire, les élèves violents peuvent abandonner les classes et se transformer en délinquants. D'après la même étude, la violence verbale vient au premier rang avec 6.954 cas contre 1.705 actes de violence physique. En ce qui concerne la répartition selon les étapes scolaires, les collèges enregistrent 3.600 cas de violence verbale contre 1.350 cas d'actes physiques. Dans les lycées, 3.354 élèves ont commis des actes violents verbaux contre 355 cas de violence physique. Toutefois, les actes violents commis entre élèves occupent la première place avec 5.499 cas, la violence contre les instituteurs vient au second rang avec 1.584 actes et à la dernière place nous trouvons les actes violents envers le cadre administratif des établissements scolaires avec 1072 actions violentes. Les causes de la violence sont différentes. Le premier facteur est lié à la personnalité de l'élève puisque 2.928 actes violents ont été commis par les élèves victimes de harcèlement moral. En second lieu, on trouve la tricherie avec 465 cas. Toutefois, l'étude a montré de nouvelles causes de violence qui paraissent étranges au milieu scolaire puisque 51 actes violents ont été enregistrés suite à la consommation d'alcool, 5 cas par des élèves qui utilisent des drogues et 23 cas de harcèlement sexuel.