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Recrudescence d'un fléau
Table ronde d'Assahafa - La violence scolaire dans les établissements scolaires en question
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 02 - 2012

Depuis une décennie, la violence des jeunes dans les établissements scolaires en Tunisie est devenue un problème de société. Certes, durant les années de plomb de Ben Ali, les actes de violence scolaire ont toujours été traités comme des cas isolés. Il était formellement interdit de qualifier ce genre de violence de phénomène ou de fléau. Mais, depuis l'avènement de la liberté d'expression, les tabous sont dépassés et, désormais, avec la montée de la violence sur tout le territoire tunisien y compris dans nos établissements scolaires, les sciences sociales s'interrogent de plus en plus sur le phénomène lui-même. Entre violence verbale, physique, et psychologique, sans parler de l'utilisation des drogues dans nos antres du savoir, notre consoeur Assahafa a voulu crever l'abcès d'un mal qui gangrène le corps de la société tunisienne. Et ce, à travers une table ronde tenue hier dans les locaux du journal et modérée par nos confrères Fatma Souyah et Lotfi Arbi Snoussi , en la présence d'une pléiade d'experts.
«Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l'autorité et n'ont aucun respect pour l'âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans». C'est avec cette citation du philosophe grec, Socrate, datant de 399 Avant J.C., que M. Kaheld Chebbi, directeur de la communication au ministère de l'Education a débuté son intervention. Toujours selon M. Chebbi, la violence est un acte d'agression verbale ou physique à l'égard d'une personne. Et l'agression a différentes formes et aspects. Il s'agit d'un acte irresponsable qui va contre les principes de la société et le cadre juridique global qui la régit . Il ajoute : «La violence dérive en général de l'évolution du sentiment d'insécurité et de peur. Il ne faut pas confondre violence scolaire et violence dans le milieu scolaire. Néanmoins, il s'agit d'un phénomène mondial comme l'atteste le rapport de l'Unesco de 2006 qui a parlé de la recrudescence de la violence à l'égard de l'enfant dans le monde qui frôle le danger dans certaines zones... Peut-on considérer la violence dans le milieu scolaire comme un phénomène ? Oui ! Comme en témoigne une multitude de sommets autour de ce sujet : à Paris en 2001 (37 pays), au Canada en 2003, au Brésil en 2005, en France en 2006 (35 pays), au Portugal en 2008 et au Canada en 2009».
Concernant les statistiques parlant de la violence dans le milieu scolaire dans le monde, M. Chebbi s'est appuyé sur une étude faite par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) datant de 2001. Cette étude a échantillonné les élèves de la dixième année scolaire (l'équivalent de la première année secondaire dans notre système éducatif) dans 30 pays européens plus les Etats-Unis. Et cette étude à donné les résultats suivants : 1,8% des élèves ont agressé physiquement leurs enseignants, 25% ont participé au moins une fois à une bagarre à l'école, 11.4% ont blessé quelqu'un entrainant une blessure qui nécessite des soins, 12,3% des élèves ont participé avec un groupe d'individus à l'agression d'une autre personne et 10,8% de ces élèves ont été convoqués par la police pour le motif d'une agression. «Durant l'année scolaire 2005-2006, dans le monde, on a recensé une augmentation de la violence de 7% contre les enseignants, de 3% contre les conseillers pédagogiques et de 1,5% contre les responsables d'encadrement. Quant aux actes de vandalisme (incendies, etc.), ils ont augmenté de 80%», renchérit M. Chebbi.
En Tunisie, selon M. Mondher El Afi, chargé du dossier de la violence au ministère de l'Education, la violence dans les établissements scolaires sous nos cieux n'a cessé de monter crescendo. «La volonté politique de l'ancien régime a toujours marginalisé cette question, c'était une question taboue ! Aujourd'hui, le phénomène est devenu de plus en plus dangereux. On parle désormais de tribalisme et de clanisme dans certaines régions. Certains ont même empêché des enseignants d'accéder à leurs classes tout simplement car ils n'étaient pas de la région. Normalement, l'école devrait être un espace noble et neutre de toute idéologie politique, religieuse ou ethnique. Par exemple durant le premier trimestre de cette année scolaire , 12 élèves ont été exclus définitivement des établissements scolaires publics pour divers délits (consommation d'alcool, propos injurieux, etc.). Et on a dénombré 1096 dossiers de délinquance scolaire. Malheureusement, on a un manque dans les cellules d'écoute qui sont aux alentours de 300».
Des propos confirmés par M. Sofiène Tanfouri, directeur du collège 15 octobre à El Kabbaria : «On vit l'enfer au quotidien. Le directeur d'une école comme la nôtre est comme un commandant d'un bateau non équipé de radio de secours en pleine tempête. Parfois on se sent seuls au monde. Une fois j'ai demandé le renfort de la police d'El Kabbaria pour venir évacuer un élève très violent. Et vous imaginez ce qu'il m'a répondu le chef du commissariat ? Monsieur, je suis malade et le poste de police est vide, je ne peux rien faire pour vous . Débrouillez vous. J'étais contraint d'improviser à cet instant pour contenir la situation». Il a ajouté : «Chez moi, dans mon bureau, j'ai tout un tiroir rempli de couteaux et d'armes blanches». De son côté, M. Slaheddine Ben Fraj, sociologue a pointé du doigt les conditions déplorables qui règnent dans nos établissements scolaires et qui encouragent à la violence : «Nos établissements scolaires sont semblables à des casernes où des gardiens sont chargés de surveiller des soldats ou des détenus. Moi je pense que la solution à ce phénomène passe par plus de communication. L'élève a besoin de se sentir respecté et écouté. On ne remédie pas la violence par des mesures disciplinaires, elle aussi violentes. La violence ne peut entrainer que la violence. Il est temps de changer nos approches».


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