Le sentiment de suffisance freine les ambitions des banlieusards Ils sont rares les entraîneurs à se dire la vérité en face. La majorité d'entre eux ont des prétextes tout prêts qu'ils n'hésitent pas à sortir du tiroir à chaque fois qu'ils font des contre-performances. C'est toujours la faute à l'arbitre ou au public adverse. Même si, parfois, cela est en partie vrai, la plupart, pour ne pas dire tous, n'ont pas l'honnêteté intellectuelle de dire les choses comme elles sont. Et si Adel Sellimi a un mérite, c'est bien celui d'éviter de manipuler la langue de bois. Dimanche, son équipe a remporté la victoire sur un coup de dés : un penalty obtenu à l'ultime minute du temps réglementaire, lors duquel les deux protagonistes se sont contentés de se renvoyer la balle. Après le coup de sifflet final, l'entraîneur banlieusard nous confie: «Personnellement, je me suis ennuyé au cours du match. Il n' y avait pas eu de vrais débats. Sur le plan du jeu, nous n'avons pas vu grand-chose. Ce qui a peut-être fait la différence, c'est que nous avons su provoquer la chance. C'est le penalty obtenu à la dernière minute qui a sauvé la face», reconnaît Sellimi. Du pain sur la planche La régularité a encore une fois fait défaut aux banlieusards. Après la défaite concédée en milieu de semaine à Béja, une réaction était vivement souhaitable dimanche. Mais la motivation a fait défaut à Soufiane Moussa et ses coéquipiers : «Je n'ai pas constaté une réelle envie de la part des joueurs. Pourtant, j'ai beaucoup parlé avec eux afin qu'ils retrouvent l'agressivité affichée face au CA et au CSS. L'animation offensive nous a terriblement fait défaut et c'est regrettable. Il y a du pain sur la planche sur le plan mental, mais également au niveau du jeu en bloc mobile», conclut-il. Malgré tout cela, l'Avenir est parvenu à remporter trois précieux points et conserver la cinquième place. Si Sellimi a le mérite d'être honnête avec lui-même d'abord, puis envers ses joueurs, il est temps que ces derniers voient plus grand. Des joueurs comme Amri, Mersni, Mekki et même Zied Jebali doivent apprendre à être plus ambitieux. Se contenter du minimum syndical quand on est footballeur et qu'on est attendu chaque week-end, ce n'est pas suffisant. Les joueurs marsois ont intérêt à se bouger!