Le recensement général de la population et de l'habitat se définit comme une plateforme d'indicateurs fondamentaux à l'élaboration des futurs plans de développement. L'Institut national des statistiques ( INS ) entame, le 23 avril 2014, l'élaboration du 5ème Recensement général de la population et de l'habitat (Rgph 2014). Cette opération constitue un fondement crucial et essentiel à l'actualisation de la base des données nationales et régionales. Elle permet une réponse positive aux exigences des éventuels utilisateurs des statistiques. Le recensement général de la population et de l'habitat se définit, en outre, comme une plateforme d'indicateurs fondamentaux à l'élaboration des futurs plans pour le développement. Il est censé compter parmi le cycle des recensements de 2010 ( ledit cycle a été entamé en 2005 et prend fin cette année). Il répond, en réalité, aux critères du cycle qui démarrera bientôt et qui sera relatif à la décennie 2014/2023. Comptant sur l'implication des utilisateurs potentiels des résultats du recensement et désireux de prendre connaissance des expériences internationales en matière de recensement, l'INS a organisé, hier à Tunis, et en collaboration avec Paris 21 et l'Unfpa, un séminaire mettant en lumière la phase préparatoire du plan de diffusion des produits du recensement et servant, également, d'occasion pour la consultation des éventuels utilisateurs des statistiques et indicateurs futurs. Ces deux axes permettront de mieux cerner les besoins des bénéficiaires des prestations de l'INS, de définir les produits de par les modes de diffusion appropriés ainsi que le calendrier spécial produit de recensement. Volets internationaux, et autres, spécifiques La séance plénière a permis de décortiquer les grands volets du projet. M. Lotfi Lahrizi, directeur technique, chargé du Rgph 2014, a rappelé que le projet répond aux recommandations des Nations unies en matière de recensement de la population. La consultation repose sur des questions livrées par l'ONU, actualisées et adaptées aux mutations démographiques, socioéconomiques, développementales et autres. En plus desdites questions conformes aux normes internationales, la consultation comprend trois volets spécifiques au contexte tunisien, à savoir le transport, la couverture sociale et celle sanitaire. «Les résultats serviront de base de données fiables pour les plans gouvernementaux futurs. Les gouvernements transitoires post-révolutionnaires n'ont pas accordé aux indicateurs l'intérêt qu'ils méritent pour mettre en place des plans adaptés au contexte actuel et prenant en considération l'échelle des priorités. Des indicateurs à jour dresseront une image fidèle de la société et utile pour les futurs plans nationaux», a souligné le responsable. Prenant la parole à son tour, Mme Samira Ouaddey, directrice centrale à l'INS, a insisté sur l'approche adoptée par l'INS pour l'amélioration, désormais, de la qualité du recensement. En effet, l'INS opte pour une couverture géographique intégrale. Pour réussir le pari, il use des moyens technologiques de pointe à l'instar de l'imagerie satellite, outre des plans de ville et d'une cartographie minutieuse. L'objectif étant de regrouper le plus grand nombre d'informations détaillées. L'Institut procède, également, à des techniques spécifiques comme le découpage administratif et l'usage d'une carte censitaire servant le découpage statistique. La diffusion de l'information statistique, notamment des éventuels résultats du Rgph sera possible via un site web concocté à cet effet et par le biais des supports conventionnels comme le support papier. Miser sur le Net Mme Mouna Zgoulli, responsable à l'INS, a attiré l'attention de l'assistance sur la nouvelle stratégie de diffusion de l'information statistique ainsi que sur les objectifs du plan de diffusion des résultats du recensement 2014. La Tunisie s'apprête à voir son cinquième recensement général de la population et de l'habitat, le premier remonte à 1926. En 2004, l'INS avait révolutionné la diffusion des résultats du recensement en optant, outre pour le support papier, pour des supports Ntics, notamment le CD Rom et le Net. En cette année-là, les utilisateurs des statistiques avaient accès aux données en consultant le portail de l'INS. Ils pouvaient déjà télécharger des données en format PDF. Aujourd'hui, les efforts se conjuguent pour développer davantage cette approche et remédier aux défaillances antérieures, notamment la lenteur du délai de préparation et de publication du rapport. «Nous enregistrons, actuellement, pas moins de 30 mille accès sur nos pages internet par mois contre seulement 5.000 en 2007. C'est sur cette base que nous construisons notre nouvelle stratégie. Nous misons, également, sur une nouvelle approche de gestion du contenu. Les données de base seront, désormais, mises en exergue. Elles seront associées à d'autres éléments informatifs ou métadonnées, tels que les définitions, les fichiers ou encore les cartes téléchargeables», a précisé Mme Zgoulli. L'oratrice a rendu compte des nouveautés du portail de l'INS qui inclura désormais un data-portail, un site spécial recensement 2014 outre le site des micro-données et de la documentation, lequel est déjà opérationnel. L'équation Ntics - clarté Pour sa part, M. Jean Michel Durr, consultant et ex-responsable des statistiques démographiques à l'ONU a donné un aperçu sur les pratiques internationales en matière de diffusion des résultats d'un recensement. Il a souligné l'importance d'une telle opération qui doit impérativement prendre en compte les besoins des utilisateurs potentiels des données. Il a rappelé que l'information statistique est caractérisée par sa variabilité. Elle diffère selon la région, le temps, le genre, l'âge, le gouvernorat etc. Sa publication devrait servir aussi bien le grand public que des catégories de bénéficiaires spécifiques, notamment les médias, les institutions nationales et locales ainsi que les organisations internationales. Pour ce, il conviendrait de la renforcer par des outils d'assistance et d'orientation. Aussi, serait-il indispensable de classifier les profils des utilisateurs, cerner la nature des besoins (de base, standardisés ou spécifiques) et être regardant sur la qualité de l'information. Cette dernière implique de critères bien définis comme la pertinence, l'actualisation, la ponctualité ainsi que la cohérence, accessibilité, la clarté et le respect de la confidentialité. L'orateur a insisté, dans son allocution, sur l'impératif d'opter pour des supports modernes et pratiques à la fois et de réduire l'usage des supports matériels (papier, CD Rom etc) et de veiller sur le raccourcissement des délais de diffusion. Le support papier sera, dorénavant, réservé aux documents d'analyse et d'archivage, l'équation étant d'offrir des fonctionnalités diverses et modernes tout en sachant rester clair et simple.