Marzouki demande que les prévenus dans l'affaire des martyrs soient rejugés et décide la réduction à un tiers de son salaire Le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, a apporté hier son soutien aux députés de l'Assemblée nationale constituante qui réclament la modification des lois en vigueur afin de rendre justice aux familles des martyrs et blessés de la révolution et de combattre l'impunité. Dans son ordre du jour lors de la cérémonie de célébration du 58e anniversaire des forces de sécurité interieure, Marzouki a insisté sur l'importance de hâter la mise enœuvre de la loi sur la justice transitionnelle, afin de pouvoir rejuger les accusés dans les affaires des martyrs et blessés de la révolution sans risquer de tomber sous le coup de la prescription des faits. Il a, dans ce sens, rappelé le rôle majeur de la justice transitionnelle qui, a-t-il dit, ne se limite pas à rendre justice aux victimes et à poursuivre les responsables, mais surtout à asseoir la réconciliation nationale sur des bases solides. La Tunisie, a soutenu Marzouki, est encore loin d'honorer ses engagements envers les centaines de martyrs et les milliers de blessés à qui les Tunisiens doivent reconnaissance pour les sacrifices consentis dans la lutte contre l'injustice, la répression et la corruption. Marzouki a insisté sur l'impératif d'unir les efforts pour contribuer tous ensemble à construire une justice indépendante, appelant les familles des victimes à s'attacher à leurs droits dans le cadre de la loi. Il a, dans ce contexte, indiqué avoir demandé au ministre de la Défense nationale d'ouvrir une enquête sur d'éventuels manquements lors des différentes phases de l'enquête et d'y prendre les mesures nécessaires. «Je lui ai également demandé d'exhorter le parquet militaire à se pourvoir en Cassation concernant les derniers jugements qui ont choqué les familles des martyrs et blessés de la révolution et l'opinion publique», a-t-il souligné. Il a, d'autre part, rendu hommage aux corps sécuritaires et militaires qui ne cessent de combattre le terrorisme, évoquant la lourde tâche qui les attend pour assurer le bon déroulement des prochaines élections, prévus avant la fin de l'année 2014. Marzouki a appelé les forces de sécurité à relever le défi sécuritaire dans le cadre du respect des droits de l'Homme et de la dignité humaine, estimant que la révolution a permis à l'institution sécuritaire d'être au service de la République et non pas au service des hommes, d'un système ou de groupes de pouvoir dominants. Ont pris part à la cérémonie le président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar, et le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomâa. La solution est d'abord interne D'autre part et au cours de la même cérémonie, le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, a annoncé la réduction du salaire légal du président de la République à un tiers, indiquant qu'il « avait donné ses instructions pour réduire au maximum les dépenses de la Présidence de la République ». Prenant part hier à une cérémonie marquant la célébration du 58e anniversaire des forces de sécurité intérieure au Palais de Carthage, Marzouki a affirmé son soutien à l'appel du chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomâa au lancement d'une souscription nationale à travers laquelle les Tunisiens exprimeront leur disposition à s'aider eux-mêmes et les hommes d'affaires y participeront de manière claire. Marzouki a évoqué la crise financière et économique que traverse la Tunisie, précisant que la Présidence de la République a entamé en coordination avec la présidence du gouvernement une série d'actions diplomatiques pour trouver des solutions qu'impose la réalité même de manière provisoire. « La véritable solution pour sortir de la crise doit être principalement interne. Elle suppose l'unité de toutes les parties, leur cohésion et leur disposition à faire preuve de labeur et de sacrifice », a dit Marzouki. « Les catégories pauvres et moyennes ne doivent pas assumer la grande part des sacrifices demandés », a-t-il soutenu.