Face à des «Séwéké» entreprenants, les protégés de Lemerre ont frôlé la défaite. Bien des choses sont à revoir avant la confrontation face à Al Ahly... Pour leur match inaugural en phase de poules de la coupe de la CAF, les coéquipiers de Balbouli ont été, le moins que l'on puisse dire, loin de leur forme et de leur jeu habituels. Ceux qui ont suivi le duel Séwé Sport-ESS dimanche ont même craint le pire pour la formation sahélienne, tellement les camarades de Brigui ont été tout simplement dépassés, notamment en première mi-temps, par leurs adversaires ivoiriens. Nous pouvons affirmer, dans ce sens, que les Etoilés ont fourni l'une de leurs piètres prestations depuis l'avènement de Lemerre à la tête de l'équipe. Ce dernier est appelé à trouver au plus vite les remèdes techniques pour ses joueurs avant les deux prochaines rencontres à domicile face respectivement à Al Ahly et à la formation zambienne de N'kana Devils. Saturation physique C'était visible : la bande à Lemerre a été tout simplement hors du coup sur le plan physique, et par là mental, notamment en première période. C'était pourtant l'un des points forts de l'ensemble sahélien, qui lui a permis de faire subir à ses adversaires un rythme et un ascendant techniques et athlétiques. Il faut dire que la succession des rencontres a fini par porter préjudice à l'intensité de l'effort et à la capacité de surpassement des coéquipiers de Bédoui. De ce fait, les Sahéliens ont opté inhabituellement pour un bloc bas, conséquence malheureusement logique de ce manque de tonus et de fraîcheur. On n'a pas assisté à cette fluidité des passes et à cette variation dans le jeu de l'Etoile. Pis encore, on a clairement remarqué que chaque joueur en possession du ballon cherche à s'en débarrasser le plus rapidement possible. Bounedjeh, esseulé sur le front de l'attaque, a perdu beaucoup d'énergie en multipliant les courses et les appels de balle infructueux, reculant jusqu'à la ligne médiane pour avoir le ballon. Il a néanmoins eu le mérite de marquer le but de l'égalisation qui a remis ses coéquipiers dans le match. C'est la marque des grands joueurs. Il faut reconnaître aussi que le taux d'humidité élevé et la chaleur n'ont fait qu'aggraver la situation. L'image d'un Bédoui épuisé au coup de sifflet final est la parfaite illustration de ce contexte éprouvant. Mais ce qui inquiétant, c'est que ce fléchissement physique s'est invité à une période où l'équipe a grandement besoin de la plénitude de ses moyens athlétiques et psychologiques, du moins pour les deux prochaines rencontres face à Al Ahly et aux Zambiens de N'kana Devils. Du pain sur la planche pour le préparateur physique Boubaker Hannachi. Un Lemerre statique! L'autre fait qui nous a interpellés, c'est le «conservatisme» du coach étoilé. A part le changement imposé de Felhi, on n'arrive toujours pas à comprendre cette obstination de Lemerre à garder les mêmes joueurs sur le terrain, avant de décider fort tardivement de faire appel à la 80e à Dramé (de plus en plus désabusé) qui n'a pu rien faire pour désamorcer la situation.Nous pensons que l'incorporation de Trabelsi dans les ultimes minutes de la rencontre est intervenue pour préserver le résultat du match nul. De plus, on n'arrive toujours pas à comprendre ce recours d'une manière quasi systématique à un Jebali ratant pratiquement toutes ses sorties et gênant carrément le jeu de son équipe et les combinaisons de ses coéquipiers. Pourtant, le Français dispose sur le banc de Mortadha B. Ouannès, un jeune pétri de qualités de percussion, de technique et de vivacité qui font de lui, d'après les fins connaisseurs, l'un des plus grands espoirs de notre football. Bref, il est encore temps de rectifier le tir.