«Il y a une diversité, les artistes venant de tous les horizons, chacun avec sa personnalité, chacun apportant quelque chose de singulier et de beau...» Une vraie première —un événement de taille— est venue s'ajouter à notre calendrier culturel, celui du Salon d'Automne International, auquel la Tunisie prend part grâce à la belle initiative des membres de l'association Connect‘Art et de la coopération des organisateurs du SAI français. Cette première édition a été inaugurée, vendredi dernier, avec le vernissage d'une magnifique exposition abritée par le Palais Kheireddine, en présence des 111 artistes-peintres participants, tunisiens et étrangers. «Le Salon d'Automne de Tunisie se tient dans un cadre magnifique», selon Noël Coret, président du SAI français et du SAI international, également écrivain d'art et commissaire de l'exposition internationale du Salon. «Le SAI français, créé en 1903, était la vitrine de l'art contemporain, qui accueillait les artistes de tous les pays du monde, avec pour concept la fraternité des arts et des artistes», ajoute-t-il. Respectant cette éthique de «fraternité des arts et des artistes» du SAI, l'exposition a réuni peinture, sculpture, photographie, dessin, gravure et installations. Autour d'œuvres, de techniques et de genres confondus, les artistes, en pleine possession de leur art, instaurent un climat qui révèle toute la force et la puissance de l'instinct et de l'instant. Ici, l'art est une machine à émouvoir. «Les œuvres des 111 artistes exposant au SAI de Tunisie sont placées dans plusieurs salles du Palais Kheireddine et classées selon les couleurs, les formats et les genres», explique la Commissaire de l'exposition, Houda Ajili. «Pour chaque artiste, une seule œuvre est exposée : 30 artistes français, 60 tunisiens et les autres, venus de différents pays arabes et étrangers, exposent avec un hommage particulier à certains grands artistes tunisiens et étrangers, présents au SAI de Tunisie». Sur les deux étages du Palais, le visiteur peut apprécier, à travers plusieurs salles communicantes, la variété des couleurs et des disciplines artistiques qui dialoguent entre elles. Voilà bien des images à voir et à écouter! Une impressionnante exposition, où l' abondance créative est admirable, les techniques d'expression plastiques sont aussi riches que variées, allant de la sculpture au dessin, du collage à la peinture, de la céramique à la photographie. Et on y trouve de tout : l'abstrait, le figuratif, la technique mixte, le poétique, le pop Art, le graphisme, le numérique, etc. Chacun de ces artistes nous offre une vision singulière du réel, son «ressenti» pictural de la réalité, du monde. On est confronté à différentes cultures, à une multitude de richesses émotionnelles et intellectuelles, toutes rapprochées et magnifiées par le biais de l'art . «Dans ce que je vois, il y a des choses très poussées et d'autres qui correspondent à une écriture un peu différente», déclare, pour sa part, Monique Baroni, doyenne des artistes- peintres français, également présidente d'honneur du SAI international. Elle avoue avoir été séduite par cette exposition «parce qu'il y a une diversité, les artistes venant de tous les horizons, chacun avec sa personnalité, chacun apportant quelque chose de singulier et de beau», ajoute-t-elle. Le génie de cette artiste de 83 ans —dont les œuvres sont présentes un peu partout dans le monde— se situe dans sa capacité à saisir l'instant unique dans sa richesse émotionnelle. Elle est venue en Tunisie avec une belle œuvre «abstraite», baignant dans une richesse d'harmonie ; où des voix colorées se répondent et se racontent, créant un dialogue émotionnel assez fort. Michela Sarti, artiste autodidacte, italo-tunisienne, estime que ce salon est «une grande opportunité pour faire connaître les artistes tunisiens qui n'ont pas les moyens d'exposer à l'étranger». Une exposition à voir de près, du côté de la Médina, jusqu'à la fin du mois.