Plus on achète, plus on vend et plus c'est la preuve qu'on s'est beaucoup trompé... Entraîneurs, joueurs : tout le monde est à la vente et tout le monde veut acheter. Du plus petit au plus grand, même si le marché local est de plus en plus pauvre et qu'on va chercher ailleurs ce qu'on n'a plus chez nous. Surtout les attaquants et les buteurs. A croire qu'on ne forme plus de joueurs dans nos clubs, à croire que le passage des jeunes aux seniors est interdit aux talents. A vrai dire, c'est tout notre système footballistique qui fonctionne mal. Très mal même. Sinon comment 16 clubs de la Ligue 1 (mais aussi des autres divisions) se retrouvent chaque saison à devoir s'assurer les services d'un attaquant-buteur, d'un attaquant tout simplement ou même d'un joueur de couloir ou d'un élément capable de stabiliser l'axe central. En revanche, des demis à tout faire (ou plutôt à ne rien faire !) en voici, en voilà et leurs prix n'arrêtent pas de grimper. Oh non pas des demis à la Xavi, Iniesta ou alors Yaya Touré qui récupèrent, relancent, donnent la dernière passe et marquent. Mais des demis qui se placent devant leurs défenseurs, cassent le jeu de l'adversaire puis se remettent à leur place à regarder leurs attaquants se battre devant, en infériorité numérique. Formation bâtarde, choix erronés, recrutements sauvages et peu étudiés pour des caisses vides et si peu de résultats à l'arrivée. En ce moment, nos clubs et nos dirigeants ne parlent que de cela. L'Espérance (qui n'a pas beaucoup changé depuis Maâloul et Kanzari) se rend pour la énième fois compte qu'il lui manque des joueurs à des postes plutôt importants. Ceci sans parler de quelques éléments de base qui ont vieilli, qui sont usés par mille batailles et qui ne peuvent plus donner grand-chose. Il paraît que le club de Bab Souika est à la recherche d'un 10 et d'un 8. Mais il n'y a pas que cela et on s'attend, comme à l'accoutumée du côté du parc «B», à quelques «coups -surprise». Pour peu que le différend Krol-Desabre soit totalement et définitivement résolu. L'éphémère et l'essentiel Au Club Africain, beaucoup de travail mais aussi beaucoup de bruit. Le club de Bab Jedid a beaucoup et surtout très mal acheté ces deux dernières saisons. On veut éviter les erreurs du passé, se débarrasser de quelques épines au pied et on recommence tout à nouveau à partir de Montassar Louhichi, Mondher Kebaïer et sans doute un coach étranger. L'Etoile veut acheter, n'a pas beaucoup de moyens et attend de l'argent frais. Besoin d'abord de clarifier les choses avec Lemerre qui prolonge l'attente, sans doute pour se faire accorder une rallonge importante au niveau des émoluments. De bonne guerre. Le CSS est face à un véritable dilemme avec des joueurs importants à vendre et le désir de se renforcer. Tout comme le CAB. Mais cette course effrénée aux renforts n'est pas que l'apanage des grands et des nantis. Tous sont dans la même obligation, la plupart n'ont pas les moyens comme la plupart naviguent à vue. Sans véritable politique sportive, sans objectifs réalistes et surtout sans moyens de leurs ambitions. Avec la crise, les élections qui pointent le nez, l'infrastructure infâme et les changements constants au niveau administratif et technique, notre football poursuit sa fuite en avant avec une insoutenable inconscience. Le mercato, tout le monde en parle alors qu'on zappe l'essentiel qu'on retrouvera en début de saison. On n'a pas fini de faire n'importe quoi!