Les accusés ont réitéré devant le juge leur refus de subir un test pour déterminer si oui ou non, ils ont effectivement consommé des stupéfiants. L'avocat de la défense, Naceur Laâouini, a expliqué que « d'énormes vices de procédure ont été constatés dans ce dossier ». La première audience de l'affaire de l'activiste Azyz Amami et du photographe Sabri Ben Mlouka a démarré hier au Tribunal de première instance de Tunis en présence de plusieurs militants qui ont réussi à se faufiler à l'intérieur de la salle d'audience numéro 6. Des centaines d'autres militants ont été interdits d'entrée au Palais justice. Ils sont néanmoins restés à l'extérieur pour réclamer la libération des deux prévenus. Azyz Amami et Sabri Ben Mlouka sont accusés d'être en possession de 0.13 grammes de cannabis lors d'un contrôle de routine effectué par des agents de la police à La Goulette le 12 mai. Les accusés ont réitéré devant le juge leur refus de subir un test pour déterminer si oui ou non, ils ont effectivement consommé des stupéfiants. « Je refuse au nom de ma dignité en tant que citoyen de subir le test », a déclaré Azyz Amamou devant la cour. « J'ai subi des violences de la part de plusieurs agents de police lors de mon arrestation et à l'intérieur du poste de police, a-t-il répété devant le juge. J'ai des blessures au niveau de la tête, du cou et du bassin ». Le prévenu Azyz Amami a expliqué à la Cour que « son combat contre les violences et la répression policières » est derrière l'acharnement des agents de police. Il avait notamment accusé, la veille de son arrestation, la police d'avoir incendié un poste de police lors des événements de la révolution. Une vingtaine d'avocats qui ont défendu les deux accusés ont demandé à la cour un non-lieu et une annulation des procédures. L'avocat de la défense Naceur Laâouini a expliqué que « d'énormes vices de procédure ont été constatés dans ce dossier ». « D'abord la quantité supposée saisie chez les prévenus n'existe plus, puisque les agents de police disent l'avoir utilisée pour les analyses, ensuite, les violences subies par Azyz Amami sont suffisantes pour considérer que la procédure est viciée », a précisé l'avocat. La défense a demandé au juge de faire preuve d'audace dans cette affaire relative à la loi 52. « En attendant la suppression de cette loi injuste, il faut que le tribunal prononce un non-lieu, à chaque fois où il constate le moindre vice de procédure », a déclaré Naceur Laâouini lors de son plaidoyer. Les avocats espèrent qu'un jugement favorable aux détenus soit prononcé et qu'il fasse jurisprudence dans les affaires du genre. Confiant, souriant, sûr de lui, Azyz Amami, n'a cependant pas regardé la salle pendant toute la durée de l'audience. Un conseil donné par ses avocats pour ne pas provoquer ses amis présents dans la salle et perturber le travail de la cour.