Organiser le 2e tour de la présidentielle en concomitance avec les législatives Si vendredi dernier les 19 partis participant au Dialogue national ont voté à l'unanimité la séparation des élections législatives et présidentielle, cela n'a pas été le cas, en revanche, concernant l'ordre de priorité des élections : faudrait-il organiser les législatives avant la présidentielle ou l'inverse ? Ainsi, dix des membres du Dialogue national ont voté, hier, pour que la présidentielle précède les législatives dont Nida Tounès, Ettakatol, l'Alliance démocratique et le Parti des Travailleurs, tandis que les 9 restants ont voté pour que les législatives aient lieu avant, à l'instar d'Ennahdha et d'Al Massar. Le Dialogue national concernant l'ordre des priorités des élections a, donc, été reporté à demain. Les partis qui soutiennent l'organisation des législatives avant la présidentielle arguent que cette voie «évitera, telle que l'affirme Selma Baccar d'Al Massar, la division des forces démocratiques au profit des ambitions personnelles de certains leaders de partis». Les formations politiques qui prônent l'organisation de l'élection présidentielle avant les législatives estiment que «la présidentielle est un moteur qui déterminera le résultat des législatives», comme l'atteste Mahmoud Baroudi de l'Alliance démocratique. Mieux, Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounès, croit dur comme fer que «si l'on veut respecter l'esprit de la Constitution, la présidentielle devrait précéder les législatives». Certains juristes, tel Jawhar Mbarek, pensent «qu'effectuer les deux tours de la présidentielle avant les législatives aura un impact crucial sur le régime politique, la majorité présidentielle pouvant être confortée par une majorité législative, alors qu'il vaudrait mieux avoir un président qui ne serait pas en même temps leader de la majorité législative». Mais entre ces deux voies existerait-il une troisième voie possible ? Certains observateurs politiques répondent par l'affirmative. Et cela consiste à organiser le 2e tour de la présidentielle en concomitance avec les législatives. En tout cas, certains dirigeants de partis politiques y sont favorables tel Mahmoud Baroudi de l'Alliance démocratique : «Pourquoi pas ? C'est une solution envisageable et une bonne alternative qui permettrait la compression du temps et des dépenses». Jawhar M'barek va plus loin : «Certes, cette 3e voie permettra d'organiser 2 scrutins au lieu de 3 et nous dispensera, de toute la lourdeur financière conséquente, mais elle évitera surtout l'impact important de la présidentielle sur les législatives. Enfin cela introudira plus de suspense dans les élections». Ainsi, cette possible troisième voie n'est pas de tout refus, elle a même des avantages. Et cela aussi bien pour des considérations financières, soit un moindre coût des élections, grâce l'organisation de deux scrutins au lieu de trois, que pour des raisons politiques. Car le président élu n'appartiendra pas forcément au même parti majoritaire au sein de l'Assemblée du peuple. Ce qui nous épargnera le retour du régime présidentiel pur et dur, ainsi que l'hégémonie du pouvoir exécutif sur le législatif. Cette troisième voie pourrait ainsi assurer cet équilibre entre les deux pouvoirs législatif et exécutif tant convoité aussi bien par les différents partis politiques que par les citoyens.