La gestion des déchets constitue le principal défi auquel la Tunisie devra faire face, a déclaré le directeur des études au sein de l'Agence nationale de gestion des déchets (Anged). Dans une déclaration à l'agence TAP en marge d'une journée d'études organisée, mercredi à Tunis, le responsable a souligné que le premier pas à franchir dans le cadre d'une stratégie claire, consiste à améliorer la situation actuelle des décharges déjà existantes, outre la valorisation des déchets. Il a, dans ce cadre, annoncé le démarrage des opérations de réaménagement de 9 grandes décharges en plus des 141 décharges de taille moyenne dans le différentes régions du pays. Les conditions dans les décharges contrôlées se sont détériorées au cours des dernières années pour différentes raisons, a-t-il ajouté. La plus importante étant la grève observée par les ouvriers chargés d'accueillir les déchets dans les décharges, outre le manque d'entretien des autorités compétentes. Divers systèmes de recyclage Actuellement, environ 55% des déchets en Tunisie sont valorisés, alors que le reste «considéré comme non utilisable» est enfoui, a encore précisé le responsable, ajoutant que cette opération (enfouissement) est la moins coûteuse. Le responsable a, par ailleurs, mis l'accent sur la diversité des systèmes de gestion des déchets en Tunisie, dont «Ecolef », spécialisé dans la gestion des déchets en plastique. Ecolef recycle 10 mille tonnes de plastique par jour dans 310 points et 32 entreprises, a-t-il fait savoir au cours d'une manifestation organisée par l'Association «SOS BIAA» et la fondation allemande «Fredrich Ebert». Autre système : «Eco-Zit» qui permet de recycler 13 mille tonnes par jour d'huiles lubrifiantes, alors que le système «Eco-pile» se charge de recycler 150 mille tonnes de piles usagées. Le Tunisien produit chaque jour une moyenne d'un kilogramme de déchets par jour, a-t-il affirmé. Redynamiser les collectivités locales Le président de la commission de l'infrastructure de base et de l'environnement relevant de l'ANC (Assemblée nationale constituante) a pour sa part appelé à redynamiser le rôle des collectivités locales, de la société civile, en plus des structures gouvernementales concernées par la sensibilisation, dans l'objectif de lutter contre les décharges anarchiques. La nouvelle Constitution garantit au citoyen le droit de vivre dans un environnement sain, a-t-il indiqué, évoquant la volonté des constituants de mettre l'accent sur les volets environnementaux des projets et des investissements présentés à l'ANC. Il a, en outre, souligné que la Tunisie fait face à un manque en ressources hydriques, précisant que le Tunisien consomme une moyenne de 350 mètres cubes d'eau par an, alors que la moyenne fixée par l'Organisation des Nations unies est d'environ 1.000 mètres cubes par an et par habitant. La présidente de la fondation «Fredrich Ebert», a, pour sa part, mis l'accent sur la nécessité de soutenir les efforts de la Tunisie dans la lutte contre la pollution, devenue un danger qui menace la santé de l'homme et l'avenir des générations.