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Le travail d'intérêt général comme alternative Trois questions à M. Markus Brudermann, chef de la délégation régionale du Comité international de la Croix-Rouge
La surpopulation dans le milieu pénitentiaire tunisien est un fait. Entre un nombre élevé de détenus en phase de garde à vue et des conditions carcérales qui laissent à désirer, le Cicr, à travers le chef de sa délégation régionale, propose des solutions. Entretien Vous avez parlé de surpopulation dans le milieu carcéral tunisien. Que propose le Cicr comme solution pour face à ce problème ? Il y a des propositions qui ont déjà été formulées pour mieux cerner les possibilités dans le cadre légal actuel et éviter que la petite délinquance puisse entrer dans le circuit pénitentiaire car il y a l'alternative de les condamner à des travaux d'intérêt général, ce qui permettra de désengorger les prisons. L'application de ce genre de peines alternatives peut faire diminuer la population carcérale et au même moment assurer aux personnes condamnées à de petites peines d'avoir plus de facilité à se réinsérer dans la vie sociale après avoir accompli leurs peines. D'ailleurs le Cicr a déjà appuyé un projet pilote dans ce sens à Sousse et qui a porté des résultats assez intéressants. Et on espère que les autorités tunisiennes prendront acte en se basant sur le succès de cette expérience et la répliquer dans d'autres endroits de la Tunisie. Notre dialogue avec les autorités tunisiennes concernées nous a démontré qu'il y a une grande ouverture et que les décideurs qui ont le pouvoir de faire changer les choses ont tout à fait saisi les problématiques car gérer une grande population carcérale dans peu d'espaces peut présenter un problème. Selon les derniers rapports des sections tunisiennes de Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, il y a un grand problème au niveau de la détention préventive en Tunisie. Quelle est la position du Cicr sur les mauvais traitements et les conditions déplorables signalés par ces deux ONG lors de la garde à vue sous nos cieux ? Le Cicr en tant qu'ONG spécialisée dans ce sujet entretient un dialogue confidentiel avec les autorités tunisiennes sur cette question. Nous avons mis en place des projets pilotes pour améliorer les conditions des détenus en garde à vue ainsi que la formation des agents responsables travaillant dans les centres de détention préventive. Dans le cadre de la justice transitionnelle, l'impunité des tortionnaires de l'époque de la dictature reste toujours un sujet d'actualité. Quelle est la position du Cicr sur ce sujet ? Bien sûr, la justice transitionnelle est un grand chantier en Tunisie. Je pense que les autorités compétentes ont déjà saisi la complexité du sujet et je leur fais entièrement confiance pour trouver une issue à cette problématique.