Un an après la visite officielle de François Hollande, François Gouyette, ambassadeur de France en Tunisie, dresse le bilan des engagements pris par son pays en faveur de la Tunisie. L'ambassadeur a souligné que la participation du président français à la cérémonie de l'adoption de la Constitution tunisienne, est l'expression du soutien politique résolu de la France à la transition en Tunisie. Un soutien qui s'est traduit par des actions concrètes sur le terrain. La France contribue ainsi au financement de trois grands projets structurants, annoncé en juillet 2013, pour une enveloppe de l'ordre de 345 millions d'euros. Les trois grands projets, dont l'Assemblée nationale constituante (ANC) vient de valider les projets de loi relatifs aux protocoles financiers, traduisent l'apport de la France au développement économique du pays. Il s'agit d'abord du Réseau ferroviaire rapide (REF). Un projet structurant de transport collectif qui assurera le transport quotidien de 600.000 passagers à travers cinq lignes, sur 86 kilomètre de voies. Il permettra, par ailleurs, de désenclaver les quartiers défavorisés de la périphérie. «La France apportera sa contribution à travers l'acquisition du matériel roulant, pour les deux premières lignes, en cours de construction, via l'Agence française de développement (AFD) », a déclaré l'ambassadeur. Ensuite, la France contribuera au financement du projet de rénovation du réseau ferroviaire de Gafsa. Il s'agira, explique l'ambassadeur, de rénover les voies ferrées reliant Gafsa, Sfax et Gabès. Objectif : augmenter la capacité du trafic et accroître le transport du phosphate tout en optimisant les coûts. Des coûts qui seraient divisés par cinq, après la mise en marche du projet. Autres projets structurants, la régulation des ports de Radès, La Goulette et de Bizerte. Un projet dont le coût s'élève à environ 12 millions d'euros dédiés à l'acquisition d'équipements pour la gestion du trafic portuaire. «Pour ces trois grands projets, la contribution de la France s'élèverait à quelque 345 millions d'euros de prêts et de dons exceptionnels du Trésor», devait indiquer François Gouyette. L'ambassadeur a, par ailleurs, annoncé la nomination d'un magistrat français au sein de l'ambassade à Tunis sur demande des autorités tunisiennes et dont la mission sera d'assurer le suivi des dossiers relatifs aux avoirs criminels. En matière de lutte contre le chômage, la France a entrepris des actions concrètes en faveur de l'emploi des jeunes, à travers le soutien financier apporté aux fonds dédiés à appuyer l'initiative privée à travers des microcrédits. Sans compter sa contribution dans les centres de formation professionnelle. Une initiative qui depuis son lancement en 1996 a permis à 25 centres de bénéficier de l'appui de l'Agence française de développement (AFD). A cela s'ajoute la coopération dans divers domaines, dont le culturel, l'appui à la société civile, la formation et la recherche universitaires, la contribution au développement régional, le renforcement de l'Etat de droit, ainsi que le soutien apporté en faveur de la décentralisation et la coopération décentralisée. En ce qui concerne la décision de François Hollande de convertir les 60 millions d'euros de dettes en investissements privés, l'ambassadeur a fait savoir que les équipes techniques des deux pays travaillent à définir les modalités de cette reconversion de manière à stimuler l'investissement direct étranger (IDE) tout en contribuant au développement régional. Et pour rester dans le registre de l'investissement, rappelons que la France demeure le premier investisseur étranger avec une enveloppe de 90 millions d'euros, destinés à hauteur de 90% au secteur industriel. Des investissements qui ont contribué à la création de 4.000 emplois. Par ailleurs, la France est aussi le premier investisseur en stock dans le pays avec environ 1.300 entreprises françaises implantées en Tunisie, et employant quelque 125.000 salariés. Et en dépit des difficultés que connaît le secteur touristique, et particulièrement le marché français, qui a du mal à se ressaisir, la France demeure, aujourd'hui encore, le premier marché pourvoyeur de touristes, avec l'arrivée de 770 mille touristes en 2013. Interrogé sur le soutien que pourrait apporter la France aux prochaines élections législatives et présidentielle, l'ambassadeur de France a fait savoir que cela dépendra de la demande et des besoins de la Tunisie. La France, a-t-il indiqué, est disposée à apporter son expertise et son soutien, que ce soit dans le cadre de la coopération bilatérale ou dans celui de l'Union européenne, ou encore à travers les Nations unies.