Discourir c'est bien, mais bien agir, c'est mieux. Un ambitieux programme social et culturel en vue au profit de nos travailleurs à l'étranger en vacances en Tunisie Les préparatifs vont bon train depuis des mois à l'Office des Tunisiens à l'étranger. Et tout le beau monde de céans s'active à qui mieux mieux à tous les niveaux de la hiérarchie pour réunir les conditions idoines au retour massif des nôtres à la mère patrie. Aux moindres tracasseries et aux moindres accrocs. Parce que par le passé proche et lointain, l'on n'a jamais pu les leur éviter en totalité. Surtout au niveau de la douane où «Dame surprise» est souvent là à nos frontières terrestres, maritimes et aériennes à dire «bonjour !» dès que nos pairs venus d'ailleurs nous disent «bonjour !». Et foulent leur terre. En raison d'un galimatias réglementaire inintelligible pour le commun des émigrés. Dialogue de sourds Et que malgré toute la bonne volonté du monde, l'on n'a pu rendre intelligible. Surtout qu'il n'est guère évident que certains détails réglementaires, en vigueur hier, sont maintenus aujourd'hui. Et demeurent parfois le secret bien gardé de nos «ronds de cuir» mal-aimés ! D'où, le cas échéant, les pleurs et les grincements de dents et les pénibles «vacances» dans les couloirs «surpeuplés» de l'administration. Ce problème de communication et cet éternel dialogue de sourds n'auraient pas fait un si grand nombre de malheureux sourds si l'attaché social, grassement rétribué en fortes devises, n'avait pas été plus ou moins muet, là où il est réquisitionné et cherché plutôt à être «bavard» et plus proche de ceux qui ont si besoin d'être conseillés, pour devancer les événements et tout expliquer. Alouettes ! Gentilles alouettes ! Pour ma part, je me fais le plaisir de devancer les événements en annonçant vingt-quatre heures à l'avance le contenu de la journée «portes ouvertes». Car je pense comme beaucoup de mes vieux pairs de mon non moins vieux journal que le journaliste ne devrait pas attendre que les «alouettes» lui tombent du ciel (de la conférence de presse) rôties. Mais c'est toujours à lui de courir au galop derrière les alouettes. Pour les chasser, les faire rôtir, les servir chaud...et rassasier ceux qui ont faim. Après mes excuses pour cette courte divagation, j'en reviens à la journée «portes ouvertes» de demain. Le mal vécu...sur la table Le coup d'envoi sera donné vers 15h00. Le débat promet d'être passionnant entre les représentants des organes de presse et l'équipe dirigeante de l'OTE. Seront conviés à ce rendez-vous les représentants des divers intervenants ès qualité s'occupant de la qualité du vécu quotidien des travailleurs tunisiens. Ceux-ci seront soumis, bien entendu, aux feux des questions des représentants des médias. Parmi les intervenants, l'on cite la direction générale des Douanes, l'Agence de promotion des inventions et de l'innovation (l'API à laquelle on aura ajouté un «I»), l'Apia, la CTN, l'Office de l'aviation civile et des aéroports (Oaca), etc. Le programme arrêté repose sur deux axes et comprend deux volets. Faire sentir le parfum de la mère patrie I- Les activités culturelles et sociales prévues dans les pays d'accueil. L'on cite notamment : A l'occasion du mois saint imminent : des conférences et des discours religieux seront organisés dans tous les consulats disséminés à travers l'Europe. Ces soirées seront animées par nos imams envoyés en mission par le ministère des Affaires religieuses. Des soirées de variétés auront lieu aussi dans les consulats. Au rendez-vous : des troupes de «soulamia» et l'équipe d'El Hadhra. L'organisation de fêtes de circoncision fin Ramadan (à l'occasion de la nuit du Destin) au profit des garçons issus de familles à revenus modestes à Paris, Lyon, Rome et Bruxelles. Un programme bien fourni... ici Activités estivales sociales et culturelles diverses à l'intention de nos travailleurs à l'étranger et leurs enfants. Du 14 juillet au 31 août, 800 filles et garçons auront à suivre des cours de langue arabe dans les diverses régions du pays. Au moins d'août prochain : 450 enfants participeront à des excursions et des colonies de vacances réparties géographiquement sur Hammamet, Monastir et Djerba. Une journée du savoir sera spécialement organisée à l'intention des lauréats issus des familles des travailleurs à l'étranger sous l'égide du ministère des Affaires sociales. Des colonies de vacances et des journées culturelles sont prévues pour les retraités appartenant à la première génération de travailleurs à l'étranger. L'organisation de deux séminaires dans le Sud tunisien, portant sur le thème «L'émigration et le développement économique. Cela avec la collaboration de l'Office de développement du Sud. Deux autres séminaires du même genre sont prévus dans la région du nord-ouest avec la collaboration, cette fois-ci, de l'Office de développement du nord-ouest. Organisation d'une campagne de sensibilisation avec la collaboration de l'Association professionnelle des banque (APB) pour inciter nos travailleurs à l'étranger à ouvrir des comptes d'épargne et autres au sein des banques tunisiennes. La liste des activités est longue. Mais nous nous sommes contentés de l'essentiel. Par ailleurs, un cycle de formation sera organisé par le BIT au profit des attachés sociaux appelés à assister notre colonie à l'étranger. L'homme... propose... Que de choses à faire et de chemin à parcourir pour que tous les intervenants rectifient le tir et se mettent sur le bon chemin. L'on suggère entre autres : – La révision des attributions réglementaires de l'OTE, se cantonnant jusqu'ici, à notre sens, dans le rôle de simple animateur et catalyseur. Cet organisme devrait être doté de l'autorité suffisante pour devenir un coordinateur ayant le dernier mot avec le reste des intervenants dans la gestion des affaires et des intérêts de notre colonie à l'étranger. – Redynamiser les activités des délégations régionales disséminées à travers le pays et mieux les doter de moyens (surtout matériels) leur permettant d'être le plus proches possibles, dans leurs périmètres, des émigrés en vacances dans leurs adresses d'origine. – Redynamiser le rôle de la commission nationale d'accueil, constituée notamment de représentants de la douane, de la police, du ministère de la Santé publique, etc. Cela surtout pour lui permettre d'assurer un meilleur suivi des difficultés endurées en pratique par les intéressés à l'occasion de leur retour à la mère patrie soit pour des vacances, soit à titre définitif. Cela dit, l'office d'aujourd'hui gagnerait à tirer les leçons des bavures et aberrations de l'office d'hier, utilisé par Ben Ali et sa horde comme un simple tremplin et un instrument de décor. Une armée de généraux et de caporaux qui bougeait et s'agitait dans tous les sens l'été et... ronflait à poings fermés, le reste de l'année, à très grands frais ! Le poste d'attaché social, au rôle-clé de charnière entre le pays d'accueil et la mère patrie, était un gâteau royalement servi aux «enfants» du Bon Dieu, élevés dans le giron du régime du grand diable. Les uns étaient affectés dans les plus belles capitales du monde, à commencer par la Ville Lumière, pour faire du tourisme et du shooping à longueur d'année. Les autres, pour se faire gracieusement soigner. Les autres encore, hélas, pour faire du renseignement et de l'espionnage contre leurs pairs, ayant fui le régime des vipères... L'on devait donc songer à sélectionner désormais ce personnel selon des critères scientifiques et logiques, loin de la logique du cousinage et du tribalisme. Cela à travers des cycles de formation et de concours sérieux permettant d'«écrémer» une élite à même de répondre aux attentes des nôtres. Ces poules qui nous «pondent» des devises à profusion. Qui nous réclament dignité et respect, souvent perdues dans d'autres contrées. Communiquer sans moyens de communication Enfin pour clore, une petite réflexion serait à livrer aimablement à M. Lassaâd Laâbidi, nouveau PDG de l'OTE, sans sortir du corps du sujet. M. le PDG, on a du mal à communiquer avec vos structures de communication. Elles ne semblent pas outillées du minimum exigé pour bien fonctionner. En l'absence d'une simple ligne directe et d'un fax, les interlocuteurs de ces services, hommes de presse et travailleurs à l'étranger, confondus, doivent transiter par un standard souvent saturé durant les trois mois de l'été... N'allez pas croire, Monsieur, que je répercute là une plainte qui m'aurait été chuchotée à l'oreille par les vôtres pour vous gêner. Tant s'en faut. C'est plutôt une petite plainte que j'ai eu gentiment à glisser aux vôtres. Après avoir tant peiné pour les joindre mais... pas à l'instant «T»... C'est, en quelque sorte, demander à quelqu'un d'écrire en le privant d'un vulgaire stylo et d'un bout de papier.