C'est en Tunisie que sera lancé le projet de la voiture verte fonctionnant à l'énergie solaire en combinaison avec une faible quantité d'essence, et ce, à partir de 2015 pour ouvrir le marché sur le continent africain. En Afrique, la durée d'ensoleillement pendant l'année est longue, mais plusieurs pays ne semblent pas accorder l'importance qu'il faut à l'énergie solaire. A la faveur de l'innovation et des nouvelles technologies de pointe, il est devenu possible, de nos jours, d'exploiter davantage l'énergie solaire qui ne doit pas être limitée — comme c'est le cas en Tunisie — à certaines opérations devenues banales, comme le chauffe-eau solaire. L'énergie solaire peut bien constituer une alternative au carburant qui coûte cher — vu les fluctuations des prix sur le marché mondial — pour être utilisée dans la mise en marche des automobiles. Les experts sont depuis toujours convaincus des prouesses que pourrait réaliser l'énergie solaire, mais il fallait trouver la technologie appropriée et à moindre coût. C'est désormais chose faite, puisque le constructeur «Catecar», spécialisé dans la conception de véhicules légers non polluants, a annoncé, récemment, l'arrivée de sa première voiture «écologique» dédiée au marché africain. En fait, l'énergie solaire a un autre avantage, en plus de l'aspect coût, à savoir la protection de l'environnement, dans la mesure où la voiture écologique ne dégage pas de fumées nocives, susceptibles de porter atteinte à la santé des citoyens. Faible consommation d'essence C'est, d'ailleurs, en Tunisie que le groupe suisse, en partenariat avec l'entreprise «Icar», a jugé rentable de lancer son projet «Libellule» prévu dès 2015. La décision de choisir la Tunisie n'a pas été faite au hasard, mais après mûre réflexion et compte tenu de plusieurs paramètres. Carrefour entre les pays africains, l'Europe et la Méditerranée, notre pays est en mesure de commercialiser le nouveau produit dans plusieurs pays intéressés par ce moyen de transport, ami de l'environnement. Le constructeur reconnaît que la Tunisie représente une passerelle pour le marché africain qui a besoin, durant les vingt prochaines années, de près de 30.000 véhicules verts. L'objectif fixé d'ici à 2015 est la vente de 2.000 véhicules. Il est prévu, de même, de produire et mettre sur le marché 8.000 voitures dans les prochaines années en installant des usines en Europe et en Asie. C'est que la voiture en question — que le constructeur compte commercialiser à large échelle — utilise, en tant que carburant, l'énergie solaire et l'essence grâce à un prolongateur d'autonomie à très faible consommation. Pas de risque de panne en cours de route à cause d'un manque d'énergie, puisque ledit véhicule, dont la capacité est de 4 places, présente de nombreux avantages d'ordre énergétique et technologique. Ainsi, la consommation d'essence n'est que de 1,5 litre pour 100 km couplée à une batterie d'une autonomie de 20 km pour 4 heures d'ensoleillement. Ces performances permettent à la voiture d'atteindre sans difficulté quelque 1.000 km d'autonomie. C'est idéal pour faire des promenades en milieu urbain et rural sans être responsable de la pollution de l'air, comme c'est le cas aujourd'hui. Plusieurs voitures sont, de nos jours, de vraies sources de pollution, car elles dégagent des fumées noires à chaque démarrage et en cours de route, ce qui rend l'air pollué et peut causer des maladies respiratoires, sans oublier la dégradation de l'environnement. Un autre avantage et non des moindres, la faible consommation d'essence s'explique par une combinaison de cette énergie avec l'énergie solaire. De plus, la voiture est assez légère, puisqu'elle ne pèse que 380 kg à vide et sa batterie LFP (accumulateur lithium fer phosphate dont l'anode est en LiFePO4) ou plomb pèse respectivement 12 ou 36 kg. Les batteries se caractérisent par leur longévité et une fiabilité certaine, dans la mesure où elles résistent à la chaleur jusqu'à 70°C pour les batteries LFP. De tels véhicules devraient, en principe, intéresser les habitants de l'Afrique où la durée d'ensoleillement annuel est longue. Encore faut-il que leurs prix soient accessibles aux couches moyennes. Le constructeur avance déjà le prix unitaire de 15.000 euros, qui est considéré comme compétitif sur le marché. Ce prix est basé sur les éléments composant le véhicule comme le dimensionnement minime de la batterie et la cabine en lin, moins cher que l'acier, le carbone ou l'aluminium. On connaît, déjà, le mécanisme de fonctionnement de la voiture solaire qui utilise un moteur thermique à essence à 15 kW, et un moteur électrique de 5 à 15 kW alimenté par une batterie qui se recharge automatiquement grâce au panneau solaire installé sur son toit. Les cellules photovoltaïques générent, quant à elles, 300 watts par heure d'exposition. L'utilisation automatique de l'énergie solaire évite la recharge continue au réseau électrique et la perte de temps.