Des dispositions ont été prises par la Poste tunisienne en vue de mettre en place un système de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. En principe, et selon les règles de la transparence et de la bonne conduite financière, tout fonds destiné à l'épargne ou à l'investissement doit provenir de sources saines. En effet, un homme d'affaires, qu'il soit tunisien ou étranger, peut faire fructifier son argent en optant pour une épargne bancaire ou postale. Il peut, par la suite, investir ces fonds dans des projets rentables, pourvoyeurs d'emplois et de richesses. A terme, tout le monde —promoteur, Etat, travailleurs— est en mesure de tirer profit de cet argent. Or, il se trouve dans le monde, actuellement, des gens qui se procurent de l'argent par des moyens peu honnêtes et veulent le faire fructifier ou le cacher dans des paradis fiscaux afin de l'utiliser en temps opportun. A titre d'exemple, les trafiquants de drogue sont parmi les personnes les plus soucieuses du blanchiment de leur argent. Autrement dit, ils obtiennent de l'argent frais —des millions de dollars— pour le transférer à un pays tiers dont le système de vérification des ressources financières et les textes juridiques ne sont pas adaptés aux nouvelles techniques de transfert. Certes, la Tunisie a besoin de nouveaux investissements étrangers, mais pas à n'importe quel prix. Les fonds à investir provenant d'une source saine doivent être obtenus grâce à des transactions commerciales connues et conformes à la réglementation nationale et mondiale en vigueur pour éviter tout blanchiment dans nos institutions financières. Crimes et trafic d'armes D'autres formes de blanchiment d'argent sont citées dans le monde. Certains malfaiteurs n'hésitent pas à tuer pour obtenir l'argent d'une autre personne, d'une façon illégale. Comme ils ne peuvent pas investir cet argent dans leur pays —au risque de se faire découvrir par la police—, ils choisissent des pays tiers, de préférence en Afrique ou ailleurs, pour fructifier les fonds sous leur nom dans des projets divers. Le trafic d'armes rapporte également beaucoup d'argent illégalement. Pour blanchir l'argent, les trafiquants optent pour certains pays dont le souci majeur est d'attirer les investissements. La Tunisie s'est bien préparée à cette nouvelle donne en mettant à niveau tout le système financier qui comprend les banques, la Poste et la Bourse des valeurs mobilières. La Banque centrale de Tunisie ne tolère pas que l'argent investi provienne d'une source inconnue. D'où le contrôle et la vérification renforcés à tous les niveaux pour s'assurer que l'argent passe par des canaux légaux et ne fait pas partie des ressources dont disposent les trafiquants qui cherchent le blanchiment. Au niveau de la Poste tunisienne, à titre d'exemple, des dispositions ont été déjà prises en vue de mettre en place un système de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Dans le cadre du développement et de la modernisation de son système d'information, la Poste tunisienne a opté pour l'installation d'une solution appropriée pour atteindre les objectifs fixés en évitant de fournir de l'argent aux groupes terroristes. Le terrorisme a besoin de beaucoup d'argent pour survivre et s'épanouir. Les canaux de transfert d'argent peuvent se trouver dans certaines associations —en apparence— de bienfaisance. Il est donc nécessaire de faire preuve de vigilance en permanence. Respect des bonnes pratiques L'investissement mobilisé permettra à la Poste tunisienne d'être parmi les premières institutions postales à l'échelle arabe et africaine dotées d'un système de contrôle anti-blanchiment d'argent et financement du terrorisme. Une telle opération améliorera l'image de marque de cette institution qui tient compte des exigences de ses clients et qui veille à ce que les transactions se déroulent dans les règles et conformément à la loi en vigueur. Les trafiquants n'ont donc pas beaucoup de chances de placer quelques fonds dans les rouages de la Poste qui s'est bien préparée matériellement et en ressources humaines pour faire face à ce phénomène répandu dans le monde. La nouvelle solution adoptée est composée de quatre modules qui permettent l'analyse et le traitement de bout en bout des transactions financières nationales et internationales, le contrôle et filtrage des transactions, le profilage dynamique des opérations financières et la gestion de l'entrée en relation et la connaissance des clients. A noter que les grandes postes dans le monde développé ont installé, elles aussi, des solutions similaires pour mettre un terme à la circulation des fonds de provenance douteuse ou qui sont destinés à financer les opérations terroristes. La Tunisie s'inscrit ainsi dans cette lignée pour se prémunir contre le blanchiment d'argent. L'ambition de la Poste tunisienne consiste, en fin de compte, à instituer une stratégie de contrôle effective s'appuyant sur le respect des bonnes pratiques de gouvernance et de gestion des risques et les technologies de l'information et de la communication. La lutte contre le blanchiment d'argent implique aussi toute institution qui est en rapport avec l'entrée de l'argent de l'étranger, appelée à s'assurer que les transactions se font sur la base de la transparence et du respect de la loi.