Les fonctionnaires de plusieurs municipalités du pays brandissent la menace de grève. Ils refusent d'effectuer des heures supplémentaires, en plus de leur travail Branle-bas, ces derniers jours, dans plusieurs municipalités du pays, sous forme de grogne des municipaux consécutive à la décision prise d'imposer, à partir du 1er août, des permanences d'été aux agents des guichets (état civil). Décision tombée tel un couperet et qui a naturellement suscité leur irritation. «N'est-ce pas une injustice que d'obliger un fonctionnaire à se taper six heures supplémentaires de travail (ndlr : de 14h00 à 20h00), enfermé entre quatre murs pour, généralement, ne rien faire?», s'interroge, fou furieux, le fonctionnaire d'une mairie proche de la capitale, qui «s'étonne que les mairies perpétuent une expérience qui a longtemps été inefficace». Et de conclure : «Deux heures supplémentaires, à la limite oui. Mais opter pour six bonnes heures expédiées en pleine canicule, c'est pour moi du gaspillage, consommation d'électricité, d'eau et de clim aidant». Pour une dame travaillant également dans les guichets de l'état civil d'une municipalité située dans la région de l'Ariana, c'est encore pire. «N'est-ce pas une honte que de contraindre une femme à se cloîtrer, toute seule, dans un bureau pendant de longues heures pour servir deux ou trois visiteurs, à tout casser? Et puis, a-t-on pensé aux risques potentiels qui en découlent?». Il est vrai que l'expérience des permanences d'été, si elle a plu à nos émigrés, n'en demeure pas moins impopulaire, quand on sait qu'elle n'est pas passée sans laisser de dégâts dans certaines municipalités où l'on a enregistré des incidents graves, avec notamment des fonctionnaires victimes de propos acerbes, d'agressions et de menaces de détournement. Le tout en l'absence criarde d'agents de l'ordre qui auraient dû y être affectés pour monter la garde, surtout que leur absence, s'inquiètent les municipaux, pourrait, par les temps qui courent, être mise à profit par les... terroristes venant chercher à obtenir, par la force, des documents par voie illégale, sans compter les risques de disparition des archives de la commune. «Il est pour le moins bizarre qu'on n'en ait cure... déplore notre interlocuteur qui a juré de faire la grève si cette décision venait à être appliquée. D'ailleurs, le mouvement de contestation est tel que de nombreux municipaux se sont empressés, ces jours-ci, de faire circuler des pétitions de protestation auprès de leurs supérieurs pour exprimer aussi bien leur indignation que leur détermination farouche à boycotter les permanences d'été, advienne que pourra!». Nouvelle escalade Bien évidemment, ce nouveau ras-le-bol des municipaux ne peut pas ne pas... faire la joie des syndicats des mairies qui l'ont cautionné, parce qu'il survient, à leurs yeux, dans la foulée de la non-satisfaction de leurs dernières revendications soldées par des promesses non tenues, en dépit de la spectaculaire grève des agents de la propreté. «Non seulement ces revendications, pourtant tout à fait légitimes, n'ont pas été honorées par la tutelle, mais voilà aussi qu'on nous triple les horaires des permanences», rugit encore notre interlocuteur qui prévient contre «les répercussions désastreuses de la politique d'escalade prônée par la tutelle». En face, on semble se plaire à se contenter de rendre l'ascenseur, en imputant cela aux «directives du ministère». Là où une source nous a précisé que «les permanences d'été dans les municipalités sont plutôt faites pour aider nos travailleurs à l'étranger». Sans plus de détails...