Vendredi dernier, au théâtre romain de Carthage, devant des gradins presque vides, le Ballet chinois «the ancestors of muquam» nous a fait voyager dans des contrées lointaines, civilisations et époques révolues. A l'occasion de la célébration du 50e anniversaire des relations tuniso - chinoises, le ballet «The ancestos of muquam» a été parmi nous au théâtre antique de Carthage. C'était une invitation à entrer dans le monde des arts de la Chine traditionnelle et moderne : un pays qui réinvente sans cesse, dans le domaine des arts et de la création artistique, tout en creusant dans les racines les plus profondes de sa culture et de ses rituels. «Le maquam magique» est une danse qui a ouvert le bal avec plus d'une trentaine de danseurs et danseuses. Mille et une couleurs ont fait chavirer les yeux et un voyage à l'ère des mille et une nuits a été offert aux spectateurs : du lamé, du doré, du rouge, du blanc cassé, sur des sarouels, des pantalons « chino »... Il y avait là des motifs qui rimaient avec chorégraphies harmonieuses. Le spectacle a présenté toute l'histoire d'un pays, d'une civilisation et d'une culture de jadis. Ces poupées chinoises, avec leurs mouvements rapides, ont été présentées en duo avec les danseurs de «soltaniyat», une danse folklorique qui a été élue danse classique du XXe siècle. Ont suivi «La danse des beaux anges», puis une chanson : « Nous sommes les messagers de la paix ». De ravissantes danseuses, jeunes, ont exécuté, durant ce spectacle, des danses ethniques. En robes jaunes, rouges, dorées, leurs cheveux longs en tresses, et avec leurs airs à la fois angéliques et endiablés, elles ont fait des prouesses par leurs jeux de mains et de pieds. Impression d'allégresse, de légèreté et de parfaite harmonie dans le travail d'ensemble. Sans la moindre faute, dans une grande précision des gestes, la troupe des danseurs a brossé le tableau de la vie quotidienne des Chinois, de la femme laborieuse, de récoltes, de l'heure du café, de la séduction et du combat des hommes... Le Muquam est, en effet, un terme qui désigne un ensemble de pratiques d'arts qui regroupe la musique, la danse, la poésie et les rituels. Très répandue dans les communautés Ouïgour en Chine, le Muqam ouïgour de Xinjiang est considéré comme une forme artistique ancienne, qui se base sur le mélange de chants, de danses et de musiques populaires. La musique du muqam, diversifiée, met en évidence le raffinement de la culture musicale des plaines centrales de Chine. Des instruments à cordes de formes diverses ont été utilisées. Des pas et des rythmes, tantôt frénétiques, tantôt doux, ont exprimé la joie et la fierté. Le spectacle s'est poursuivi avec les jeux des jongleurs et une musique plus populaire : des musiciens qui jouent du violon, du quanoun, en costume brodé. Ils ont interprété, pour le plus grand plaisir du public, des airs folkloriques de Chine. La surprise fut pour la fin de la soirée : un chanteur chinois, avec son accent typique, a chanté un air bien de chez nous : Frag Ghzali de Saliha. Plusieurs tableaux de danses modernes et traditionnelles, beaucoup de chants qui fêtent l'amour, beaucoup d'applaudissements et de joie... Telle est la moisson de cette soirée.