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Les vicissitudes d'une corrélation (II)
Opinions - LES FESTIVALS ET LE TOURISME CULTUREL
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 08 - 2014


Par Tahar CHEGROUCHE*
Approches différentes et intérêts communs
Ce texte est un abrégé d'une longue étude ayant le même intitulé réalisée dans le cadre de l'«Etude stratégique sur la carte nationale du tourisme culturel et naturel». Pour être publié dans un quotidien, le texte a été allégé de ses parties théoriques, conceptuelles et méthodologiques. Cette étude tente de répondre à la question si fondamentale : Y a-t-il une articulation entre festivals et tourisme ? Quels sont les obstacles qui s'interposent ? Comment y remédier ? Des contraintes liées à la publication nous amenés à le présenter en trois parties :
La 2e partie : Approches différentes et intérêts communs. Il est question de l'évaluation du potentiel attractif des festivals, des approches différentes des intervenants liées aux finalités recherchées et aux modes de fonctionnement, mais aussi de la synergie qui peut naître de leur coopération et la retombée pour chaque secteur.
Quel bilan faisait-on des festivals ? Quels rapports entretiennent-ils avec le tourisme ? C'est l'objet de ce second papier.
Au milieu des années quatre vingt, des signes d'essoufflement apparaissent. La multiplication non maîtrisée du nombre des festivals, leur concentration en une période déterminée de l'année (juillet-août), la similitude des spectacles présentés... Les rendent dépourvus de qualité et d'originalité. Les festivals sont banalisés ; le signe le plus alarmant étant la désaffection du public.
Des commissions de réflexion, des séminaires et des études ont tenté d'analyser les difficultés qu'affrontaient les festivals.
I. Bilan et perspectives.
En dépit de l'effort méritoire de ces travaux de réflexion et d'évaluation et de leur caractère souvent pertinent dans l'analyse des difficultés des festivals, l'on ne peut que constater qu'à aucun moment de la réflexion et de l'analyse, la question du rapport entre les festivals et le développement touristique n'a été abordée et ce, même quand la relation entre les festivals et le développement local a été évoquée.
Pourtant, à l'époque, existaient deux ou trois expériences fructueuses de mariages réussis entre festivals et tourisme. Qui pouvait, en effet, ignorer l'expérience mondialement célèbre du Festival International de Tabarka, avec son slogan «Ne bronzez pas idiot » ou celui du Festival de l'olivier de Kalâa El Kébira et celui du festival des Ksour de Tataouine ?
La question de la relation entre les festivals et le tourisme n'a jamais été posée de façon conséquente, ni étudiée de manière méthodique.
Une lecture symptomatique des rapports des festivals avec l'activité touristique permet de conclure qu'aucune forme de collaboration n'existe réellement entre les deux secteurs. Quand bien même certains directeurs de festival souhaiteraient établir des relations et s'impliquer dans cette activité, les résultats seraient peu probants.
Il est vrai que de plus en plus de touristes se déplacent pour assister à des spectacles proposés, notamment par les festivals d'El Jem, Carthage et Hammamet. Mais il s'agit là de touristes captifs des zones touristiques environnantes et non de touristes dont le voyage en Tunisie a été motivé, en partie ou en totalité, par ces manifestations culturelles.
Ainsi, l'on peut affirmer que, dans leur état actuel, les festivals ne participent que marginalement à la dynamique touristique et qu'ils ne constituent pas encore une motivation de voyage pour les touristes faute de remplir les conditions lui permettant de constituer un attrait spécifique, c'est-à-dire avoir la capacité de présenter une offre culturelle de qualité et des conditions de visibilité, d'accessibilité, de disponibilité, d'accueil, d'animation et d'interprétation.
1.1 Perte d'identité et désarticulation
En effet, pour constituer une des motivations du voyage et un des choix de la destination, les festivals doivent être non seulement dotés d'un potentiel attractif constitué d'un nombre de paramètres : originalité, visibilité, disponibilité, accessibilité, accueil, animation et interprétation... et surtout avoir une programmation annoncée au moins une année à l'avance et figurer sur les sites d'Internet et les brochures des tour-opérateurs, et disposer d'un système intégré de réservation de billetterie
En effet, et faute d'une programmation annoncée, en temps opportun, les voyagistes sont dans l'impossibilité d'intégrer ces spectacles dans le même package de leur offre touristique et de les commercialiser en même temps que leur offre de voyage. Cette question d'échéance est un handicap majeur à la collaboration entre les opérateurs touristiques et les intervenants des festivals.
Les festivals manquent notoirement de moyens financiers et humains, la qualité du travail et le contenu des programmes s'en ressentent de manière significative. Or une offre de tourisme culturel efficace et attractive repose, en premier lieu, sur la qualité, l'originalité et l'authenticité de la production culturelle et artistique d'un pays. Seules les expressions d'une spécificité culturelle de qualité d'un pays sont en mesure de susciter l'intérêt de touristes étrangers et de les drainer vers ce pays. Or la plupart des festivals existant actuellement en Tunisie se caractérisent par l'absence totale d'originalité et l'indigence artistique des programmes qu'ils proposent.
S'il est vrai que la majorité des festivals sont dépourvus d'une identité propre et qu'il est souvent difficile de déterminer en quoi un tel festival diffère d'un autre, il n'en demeure pas moins vrai que l'absence d'une ligne artistique et culturelle en est la raison fondamentale. Aucune charte culturelle ne définit les orientations artistiques propres à tel ou tel festival, ni ses objectifs, ni son mode de fonctionnement. Ce vide est souvent comblé par les préférences du directeur de la session; à tel point qu'un festival change d'orientation avec la désignation du nouveau directeur.
Par ailleurs, le flou juridique qui caractérise le mode d'organisation des festivals — absence de statut et de règlement intérieur définissant la nature de l'organisation et les attributions des instances dirigeantes — n'est pas de nature à faciliter les tâches d'organisation, de gestion et de planification.
A l'exception de certains festivals dont les manifestations se déroulent dans de grands espaces équipés permettant une jouissance des œuvres présentées, le reste des festivals est dépourvu de conditions matérielles adéquates (infrastructures, équipements, services) susceptibles d'accueillir un public exigeant et des spectacles de qualité. Très souvent, la qualité de l'accueil, l'accessibilité des lieux (signalisation, signalétique, bureaux d'information), la disponibilité d'outils d'animation et d'interprétation font défaut à la plupart des festivals.
En outre, en l'absence d'équipes de professionnels permanents pour assurer le suivi et capitaliser les expériences, de documentation, de centres de ressources et d'accès aux banques de données, les festivals sont soumis dans leur gestion aux aléas de la conjoncture et fonctionnent souvent dans l'improvisation.
La nomination tardive des directeurs de session par l'autorité de tutelle et la difficulté de mettre en place une équipe compétente en temps opportun font que les programmes ne sont, la plupart du temps, finalisés qu'à la veille de la manifestation. En outre, et étant donné les budgets limités dont ils disposent, les responsables des festivals ne peuvent souvent négocier directement avec les agents et tourneurs professionnels des artistes. Ce qui les contraint à faire appel à la coopération culturelle bilatérale pour une contribution des autorités des pays contactés à la prise en charge de leurs troupes à la manifestation. Une telle contrainte ne permet pas aux responsables de ces festivals de mettre en œuvre une programmation artistiquement assumée et dans des délais suffisants.
Ce déficit de visibilité, d'accessibilité, de disponibilité et de communication réduit immanquablement le potentiel attractif des festivals et constitue le principal obstacle au rôle éventuel qu'ils sont censés jouer dans la promotion du tourisme culturel.
1.2 Des approches différentes
En dépit de nombreux liens qui devraient sceller leur relation, et d'un contexte des plus favorables à l'élargissement de leur coopération, les intervenants des festivals et les avantages d'une plus grande synergie entre les deux secteurs semblent intéressants pour chacun d'eux.
L'on se demande alors quelles sont les entraves qui s'y opposent ? Comment y remédier ?
S'il est vrai que les deux secteurs (festivals et tourisme) sont complémentaires et ont des intérêts convergents à certains égards, force est de constater qu'ils évoquent deux milieux aux dynamiques bien distinctes, et aux façons de les exprimer bien différentes.
Les divergences liées aux finalités recherchées et aux modes de fonctionnement suivis dans chaque secteur respectif expliquent, certes, cette réticence à coopérer ; mais elles ne la justifient pas. En effet, les valeurs qui sous-tendent les actions des intervenants culturels et touristiques et leurs méthodes de travail respectives sont autant d'éléments de tension ; elles n'impliquent, cependant, pas la rupture qui prévaut dans la relation entre les deux secteurs.
Il est vrai que les intervenants culturels poursuivent principalement des objectifs de mise en valeur de la création artistique et d'excellence des œuvres qu'ils présentent; quant aux intervenants touristiques, ils relèvent du secteur marchand du monde des affaires et tendent à maximaliser le rendement de leur entreprise. Le peu de liens officiels et permanents entre ces deux secteurs, la méconnaissance réciproque des besoins respectifs, ajoutés aux appréhensions et idées préconçues, contribuent à creuser le fossé et rendent souvent toute coopération fructueuse difficile.
«Les mercantilistes du tourisme qui ne comprennent rien à la culture et ne pensent qu'à ramasser plus d'argent» est un cliché très répandu chez les intervenants de la culture; de même que celui «de l'artiste juché sur les nuages et philosophant à longueur de journée» n'est pas moins répandu chez les intervenants touristiques.
Les intervenants du milieu de la culture reprochent souvent à ces commerçants de ne rechercher que la visibilité maximale pour leur entreprise (de façon à attirer un maximum de clients dans leur établissement), sans vraiment se soucier de la promotion de la culture et de la préservation du patrimoine. Selon les opérateurs culturels, l'objectif des hôteliers est de rentabiliser leurs structures d'accueil, à un point tel qu'ils souhaitent retenir les touristes dans leurs établissements, estimant que toute dépense effectuée par les touristes à l'extérieur est une perte pour l'hôtelier.
Pour les opérateurs touristiques, les gestionnaires du monde culturel ne sont pas suffisamment organisés pour publier leur calendrier d'événements ou leur programmation assez longtemps en amont de manière à les intégrer aux campagnes de promotion et mis en marché par le réseau de distribution. La précarité financière de plusieurs organismes culturels, l'obligation de négociations constantes (avec les acteurs, les artistes, les responsables de collections, etc.) et la réalité des subventions souvent accordées au compte-gouttes et à la dernière minute expliquent en partie pourquoi certaines décisions de programmation semblent prises si tardivement.
La culture doit envisager le tourisme comme un outil pour attirer davantage de visiteurs. Le tourisme doit réaliser la richesse inouïe que renferme la culture. Sans sacrifier leurs objectifs respectifs ou leur autonomie, les deux secteurs peuvent s'entraider. En combinant le savoir-faire touristique à la créativité culturelle, le meilleur de ces deux mondes mènera à une collaboration des plus fructueuses. Les intervenants des deux secteurs doivent être en mesure de déployer des stratégies ambitieuses fondées sur l'échange, le partage des rôles et les partenariats.
«La vraie vie des organismes touristiques ou culturels se joue sur le terrain de tous les jours. L'obligation de composer avec les exigences des uns et des autres, de déterminer des territoires, des domaines d'intervention, des règles du jeu régionales ou nationales exige que des échanges aient lieu, que des ententes se construisent, que des compromis soient proposés. Faire converger les enjeux mutuels suppose le souci de la synergie, le respect des différences, la recherche de la complémentarité».
Quels sont les intérêts communs que recèlent les réalités et les enjeux propres aux festivals et au tourisme ? Quelle synergie développe le tourisme culturel pour chacun des deux secteurs ?
1.3 Des intérêts communs
Le tourisme culturel : une chance pour l'essor de la culture
Il est une :
Source de nouveaux publics: dans une conjoncture où l'augmentation de la fréquentation devient un enjeu stratégique pour maintenir un équilibre financier, la possibilité de toucher une plus large audience constitue un atout de taille. Les marchés touristiques représentent à cet égard une source de nouvelle clientèle.
Source de revenus additionnels: la clientèle touristique dépense généralement davantage, en effectuant des achats de produits dérivés dans la boutique, en consommant au restaurant ou au café de l'organisme culturel ou sur le site de l'événement.
Occasion d'optimiser les ressources : mettre en commun le savoir-faire de chacun, partager l'information et les coûts sous-jacents à la recherche-marketing, à la promotion et à la commercialisation, autant d'actions permettant de pallier les insuffisances financières dont souffrent les festivals.
L'apport des festivals pour le tourisme est considérable. Il est un :
Fondement de l'image, voire de l'identité de la destination. « La culture peut aider à renouveler la personnalité d'une destination. Elle lui confère une image à sa mesure en lien avec son identité, qui, par son authenticité, ne peut être imitée. Elle permet donc à une destination, en misant sur son unicité, de se différencier de ses concurrents. »
Source d'enrichissement de l'expérience touristique: si certains manifestations ou sites culturels agissent individuellement à titre de produit d'appel, les attraits culturels n'ont pas tous ce pouvoir. Regroupés, ils permettent, en revanche, de créer une masse critique propre à combler les attentes de bon nombre de visiteurs. Ces différentes caractéristiques culturelles contribuent à singulariser l'expérience vécue par les touristes.
Pouvoir d'attraction pour la destination: la destination bénéficie du rayonnement et de l'intérêt médiatique de certains grands événements ou manifestations. Ailleurs, dans le monde, bon nombre de villes ou de régions ont bâti leur prospérité sur un évènement artistique prestigieux (exemples de Cannes, de Venise, de Rio de Janeiro, d'Avignon, de Bayreuth). De même, certains artistes ou organismes culturels reconnus à l'étranger sont des ambassadeurs de choix pour faire connaître la destination et intéresser les voyageurs.
Potentiel de revenus additionnels. L'activité économique engendrée par le tourisme culturel bénéficie à de nombreux intervenants touristiques (établissements d'hébergement, restaurants, commerces, etc.) et bien sûr aux pouvoirs publics qui perçoivent des taxes sur les produits et services consommés.
Solution à la saisonnalité: la culture est un puissant levier pour hausser la fréquentation touristique en période de basse saison qui correspond à la haute saison culturelle. Par ailleurs, bon nombre d'attraits culturels ne sont pas influencés par les conditions climatiques. De surcroît, le profil de la clientèle touristique la plus disposée à voyager en basse saison correspond à bien des égards à celui du consommateur de produits culturels. Ce sont souvent les personnes âgées qui sont les plus susceptibles de choisir la basse saison pour voyager. L'étalement saisonnier de la demande touristique est un enjeu de taille pour l'industrie touristique.
Motivation pour prolonger le séjour touristique: certains touristes choisissent de prolonger leur séjour, motivés en cela par les nombreuses expériences culturelles qu'offre la destination. La culture ne s'adresse pas seulement aux segments de clientèle d'agrément, mais peut également satisfaire les voyageurs d'affaires et de congrès qui profitent de plus en plus de leurs déplacements d'affaires pour y ajouter quelques jours de vacances.
Multiplication des ressources. Le partage entre les deux secteurs — que ce soit du savoir-faire respectif, de l'information spécifique à chacun des secteurs ou encore du partage des coûts pour des efforts de structuration, de promotion ou de commercialisation — peut être grandement bénéfique à l'industrie touristique et faciliter l'essor du tourisme culturel.
Le développement du tourisme culturel suppose des exigences et des défis que les intervenants touristiques et culturels doivent assumer en commun et d'une manière complémentaire et interdépendante. Alors que les activités et les attraits de différentes natures — par exemple le patrimoine culturel et naturel — exercent un pouvoir d'attraction sur les touristes potentiels, l'accueil, l'hébergement, la restauration et les transports jouent un rôle de support. Toutefois, même si ces dernières composantes sont dites accessoires, elles n'en demeurent pas moins indispensables à la réalisation de l'expérience touristique.
Les intervenants du tourisme et de la culture doivent dépasser leur vision traditionnelle et leurs conceptions sectorielles. Le tourisme culturel, qui est une chance pour le développement des festivals et du tourisme, représente, aussi, une occasion pour les intervenants touristiques et culturels de coopérer en vue d'élaborer une offre culturelle authentique et distinctive.
La clientèle n'est plus alors appréhendée comme un bloc monolithique, mais en termes de segmentation.
Il va sans dire que la différenciation de l'offre touristique ne peut être entreprise sans connaissance de la demande touristique qui exige une meilleure connaissance de la clientèle, de leurs motivations et de leurs attentes.
C'est ce que nous allons examiner dans la troisième partie de cet article.
Prochain article : «La demande touristique culturelle: traits et tendances».
*(Sociologue, consultant)


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