Au rythme de chants engagés, dans une ambiance festive, le mouvement Ennahdha a célébré, à sa manière, le 13 Août, Fête de la femme tunisienne, à l'occasion de la promulgation de Code du statut personnel (CSP), il y a plus d'un demi-siècle. Ainsi, la manifestation qu'a organisée, hier dans la capitale, son bureau central de la femme et de la famille a eu pour thème « la Tunisienne, acteur efficace : un processus démocratique réussi ». Un anniversaire très symbolique bien chargé de toutes les significations de militantisme, d'émancipation et d'égalité avec l'homme. « Cela confirme, à l'évidence, les acquis de la femme tunisienne et ses droits déjà réalisés, mais aussi son rôle à jouer dans le présent et dans l'avenir du pays. Elle doit se placer à l'avant-garde pour préserver ses droits et défendre sa position dans la société », ainsi s'est exprimé le père fondateur d'Ennahdha, cheikh Rached Ghannouchi, qui était présent aux festivités. C'était, entre autres, l'un des messages clés qu'il a tenu à passer en ce tournant historique, où le principe de la parité homme-femme est devenu un droit constitutionnel, mais aussi une condition nécessaire dans la formation des listes électorales. Dans ce sens, le parti islamiste, d'après son président, est près de finaliser ses listes dans les différentes circonscriptions où il y aura des femmes en tête des liste. « De même, rien n'empêche de voir une femme candidate consensuelle à la prochaine présidentielle », a-t-il souligné. A l'ouverture des travaux, Mme Wassila Zoghlami, présidente du département de la femme et de la famille, a voulu rappeler les significations d'un certain 13 août 1956 dont l'essentiel est de persévérer dans la lutte pour préserver tous les droits de la femme. Autant de réalisations qui constituent un atout majeur et une source de fierté. Aujourd'hui, plus que jamais, la réussite du processus démocratique relève de la responsabilité de toutes les forces vives de la société. La deuxième République, a-t-elle indiqué, ne saura se construire sans l'implication de la femme dans l'œuvre de réforme et de développement intégral du pays. « On espère dans ce contexte révolutionnaire que le train de la Tunisie arrivera à destination, sur la voie du dialogue, de la participation et du consensus », a-t-elle conclu. Sur cette lancée, Mme Kalthoum Badreddine, présidente de la commission de la législation générale à l'ANC, a relevé que la célébration de cette journée est une marque de reconnaissance au parcours militant de la femme tunisienne depuis la colonisation, sous le règne de la dictature et après la révolution du 14 Janvier. Son rôle était, sans conteste, aussi avant-gardiste que significatif. Elle a, par ailleurs, précisé que la nouvelle constitution n'a pas manqué de conférer à la femme la place qu'elle mérite. Son texte lui a consacré autant d'articles prometteurs de ses droits et de sa dignité. En fait, les articles 34, 40 et 46 stipulent que la femme est une citoyenne à part entière au même titre que l'homme. Les principes de l'égalité des chances, de la parité et de la représentativité dans les conseils élus sont bel et bien garantis par la constitution de la Tunisie nouvelle. Une Tunisie où la femme est un partenaire agissant et efficace.