L'équipe nationale se prépare pour sa rentrée africaine. Avec plein de choses à se faire pardonner ! L'équipe nationale se prépare à Monastir pour sa rentrée africaine. Dans l'anonymat le plus total. Fruit de pratiquement 10 années de laisser-aller et de gâchis. Dix années post-victoire à la CAN 2004. C'est que quelques amnésiques ont tendance (ou alors font semblant) à oublier que la déchéance a commencé au lendemain même du grand sacre africain en 2004. 2004-2006: deux années terribles pour notre équipe nationale avec le règne absolu de Roger Lemerre, qui a «disjoncté», laissant un onze national en lambeaux, un bureau fédéral affaibli, une opinion publique hostile et des médias fortement remontés contre l'ex-sélectionneur national, le bureau fédéral et les joueurs. Le mal est fait... Depuis, les choses ne se sont pas améliorées. Faiblesse manifeste des bureaux fédéraux successifs (avec tout de même une distinction pour celui actuel), des choix de sélectionneurs parfois calamiteux (principalement la parenthèse Nabil Maâloul) et une direction technique bicéphale et aux airs de cour des miracles. Un peu tard (un peu trop sans doute), l'actuel fédéral a pris quelques décisions (pas toutes celles qui s'imposent). Beaucoup plus pour des raisons démagogiques et électoralistes (Al Jary et sa bande ont toujours eu en tête les prochaines élections et une nouvelle candidature). Mais c'est toujours cela de pris. Pleins pouvoirs à Georges Leekens et éviction de Youssef Zouaoui. Dans un pays qui sort de plus d'un demi-siècle de dictature, le terme «plein pouvoir» dérange. Nous aussi, du reste, car quelle que soit sa compétence, un seul homme ne peut être derrière un succès. En revanche, il a toutes les chances d'échouer. Nous osons, de ce fait, espérer que Leekens ne sera pas le seul patron à bord, que la direction technique et ses adjoints auront leur mot à dire et ne se contentent pas d'être des bénis oui-oui et d'attendre leur salaire en fin de mois. Voici donc pour l'état des lieux général. Passons à présent à la préparation pour ce match contre le Botswana. Ce qui les attend... Il y aura sûrement du monde samedi au Stade national (du moins nous l'espérons). Mais il ne faut pas non plus se faire des illusions et se voiler la face: cette équipe nationale n'intéresse presque plus personne et il faudra du temps, des résultats, du travail et la manière pour que notre onze national se réconcilie avec son environnement naturel. C'est-à-dire un pays tout entier mais également les médias. Et cela ne se résoudra pas avec une simple opération de charme, du reste déjà entamée par Georges Leekens. Mais des choix et des pratiques qui rompent avec le passé. Car cette dernière liste a un air de déjà-vu et si nous la «comprenons» un peu à championnats (local, européen et du Golfe) entamés, il n'en sera pas de même dans un avenir immédiat quand certains joueurs afficheront les mêmes limites au sein de l'équipe nationale et de leurs clubs. Ceci juste pour rappeler qu'évoluer à l'étranger ne peut être un passeport automatique pour l'équipe nationale. Maintenant, il y a tout le reste : le jeu, la manière, l'attitude des joueurs (sur le terrain et en dehors) et, bien sûr, le résultat. C'est un long cheminement qui attend Leekens et les siens et ce n'est pas gagné d'avance. Loin de là.