C'est toujours la même rengaine. Nos clubs crient famine, mais continuent de dépenser sans compter... Nos clubs sortent pour la énième fois épuisés de la saison qui s'achève. Déficit important, salaires et primes de rendement en retard, créanciers à la porte et pour la plupart résultats sportifs improbables. Qu'à cela ne tienne, ils remettent cela et s'engagent à nouveau aveuglément dans d'ultérieures dépenses. Quelques clubs ont décidé d'être sages mais la plupart sont dans une fièvre acheteuse qui frise le ridicule et l'absurde. Les jeunes, ou on ne les forme pas ou alors on ne leur donne pas leur chance. Et puis, ces agents, faux et vrais, qui se bousculent à la porte des clubs, qui ont leur entrée auprès de certains dirigeants, qui «placent» leurs joueurs qu'on retrouve la saison prochaine dans un autre club pour les mêmes résultats. Aucune stratégie, aucune politique sportive. On change d'entraîneur, de joueurs et de... présidents comme on change de chemise. Souvent sans ce passage de témoin nécessaire, qui garantissait au moins un brin de continuité. Pourtant, la logique dit que la formation et la continuité, ça fait épargner de l'argent et ça peut même en faire gagner. Mais non, ils n'en veulent pas. Ce qu'ils veulent, c'est leurs étrangers à tout prix puis des arrivées, encore des arrivées. «Faut pas jouer aux riches quand on n'a pas le sou!», chantait le grand Brel. Nos clubs et nos dirigeants n'arrêtent pas de le faire avec un cynisme et une inconscience révoltants. Et quand un petit club a la bonne idée de sortir un jeunot, les grands clubs se l'arrachent, font monter les enchères et lui montent la tête. Pour, par la suite, le jeter comme un vulgaire mouchoir en papier. Les talents en herbe qui se brûlent les ailes, on en compte des dizaines, voire des centaines dans notre football. Des jeunes qui finissent dans les parkings des grands clubs ou carrément à... la casse. Mal conseillés par des pseudo-agents ou, pis encore, leurs parents, les joueurs sacrifient leur carrière au profit de l'argent et finissent par tout perdre. Que va foutre un joueur de 18, 19 ou 20 ans dans un grand club alors qu'il sait pertinemment qu'il fera banquette ? N'est-il pas plus intelligent de s'affirmer une, deux ou trois saisons de plus dans son club pour, par la suite, passer à un grand club, avec un meilleur prix et une plus grande chance de jouer et d'être titulaire ? Voyez l'exemple du Stade Tunisien, aujourd'hui premier au classement, alors qu'il a évité le purgatoire la saison dernière et erré des années durant pour cause de mauvaise politique sportive. Pourtant, ce n'est pas sorcier. Faire confiance aux jeunes talents du club et avoir un entraîneur qui croit en ces vertus. Un exemple à suivre et à méditer pour les petits mais aussi pour les grands. L'histoire récente de notre football est celle d'un grand gâchis. Financier et sportif, puis le contribuable qui continue à payer la note à travers le ministère et le Promosport. Que ces derniers continuent à financer en partie notre football et nos clubs, cela ne nous gêne pas. Ce qui nous gêne par contre, c'est que cet argent soit jeté. Par les fenêtres. Dans l'impunité la plus totale. Et sans contrôle réel. Jusqu'à quand? Jusqu'à la faillite ? Elle est là, depuis des années déjà. Vous voulez les chiffres du gâchis? Allons-y. ASDjerba : 20 joueurs et l'entraîneur recrutés. ASGabès : 20 joueurs et 1 entraîneur Stade Gabésien : 20 joueurs et 1 entraîneur EGSGafsa : 17 joueurs et 1 entraîneur ESMétlaoui : 14 joueurs Club Africain : 1 entraîneur et 14 joueurs. ESZarzis : 1 entraîneur et 11 joueurs JSK : 9 joueurs EST : 1 entraîneur ESS : 2 entraîneurs et 6 joueurs ST : 7 joueurs ASM : 1 entraîneur et 6 joueurs CSS : 1 entraîneur et 5 joueurs CAB : 1 entraîneur et 5 joueurs CSHL : 4 joueurs USM : 3 joueurs D'ultérieurs commentaires sont superflus !