«Une amitié éternelle Nos yeux remplis D'étincelles Tant de souvenirs Partagés Qu'on n'pourra Jamais oublier» A. de Lamartine Ils sont venus, ils étaient tous là, les amis et la famille de Noureddine Ben Jemaa en ce dimanche de canicule. Le «Phénix de Carthage» les a accueillis pour honorer la mémoire de leur cher disparu. La course! Oui, la course que Noura aimait tant et qui l'aura accompagné sa vie durant avec ses amis de toujours : les «joggers de Tunisie». Hammouda, Med Ali, Mourad... et les autres voulaient «fouler», une énième fois, ce sol de l'amitié et de la «sueur» qui les a vu caracoler, en devisant et plaisantant à gorge déployée. En ce dimanche, si «chaleureux», les pensées sont ailleurs! Elles semblent scruter le ciel à la recherche d'un signe! Mais tous savent que le «sage», qui nous a quittés subitement le 19 août dernier, les regarde, serein et souriant comme à ses habitudes, comme si rien n'avait changé! L'amour que vouait Noura à l'athlétisme remonte à 1968, au sein de l'illustre Zitouna Sports, où il avait été un sprinter accompli. Après son doctorat en médecine, reconnaissant à l'endroit de ce club mythique, il s'y engagea pour l'encadrement des jeunes, contribuant sans conteste aucune à la formation de grands champions. Perfectionniste jusqu'au bout des ongles, il a présidé le meeting d'athlétisme Med Salah-Bergaoui pendant de nombreuses saisons. En 1999, il passe la vitesse supérieure, en insufflant à cette compétition son caractère «international». Cette année-là, 23 pays avaient participé à cette manifestation, qui deviendra, grâce à sa clairvoyance, «Permit Meeting de Tunis, Taaf» doté de 20.000 dollars US. Avec des moyens matériels rudimentaires, il savait tirer le maximum du minimum, réalisant des prouesses inégalables. Fidèle à l'esprit des fondateurs de la ZS, Noura considérait que le sport est un facteur de développement pour le pays, il y contribuait activement «en silence». Il était de ceux qui appliquaient ce qu'il disait, il pratiquait le footing quotidiennement et avait une hygiène de vie exemplaire. Il était «un esprit sain dans un corps sain», car, pour lui, au-delà des performances sportives, l'essentiel était ailleurs : civisme, don de soi, engagement et citoyenneté. Les côtés «humaniste et fédérateur» caractérisaient la personnalité de ce médecin de la santé publique, qui a voué sa vie au service des autres. Il répondait toujours présent pour ses amis, sa famille et... les plus démunis, tantôt pour les soins, tantôt pour les «bons» conseils. En retour, il n'attendait rien de personne sauf l'amour des gens. Cultivé et pieux, il était l'homme de tous les débats car respectueux de l'avis de l'autre !! La course de ce jour n'est qu'un rassemblement du «cœur» pour la mémoire de Noureddine, elle aura été à son image, celle de la sagesse, de la générosité, de la complicité et de l'humilité!! Adieu Noura!! Mon ami, mon frère, nous nous reverrons, inchallah!!!