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Je l'écrirai... il le lira, sous l'emprise de la dualité
Lu pour vous
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 10 - 2014

Lassaad Ben Hassine adresse les vingt-deux nouvelles de son ouvrage à la fois à son fils et à un critique d'art virtuel; une double destination à laquelle répond la dualité même des nouvelles, entre l'autobiographique et le fantastique.
Dualité entre l'enfant chéri qu'il ne voit que trop peu à cause d'un divorce malheureux et ce critique littéraire, dont on ne sait s'il existe vraiment et dont il souhaite attirer l'attention par un ouvrage hors du commun. Dualité entre le cheikh opportuniste et son serviteur follement épris de lectures. Dualité entre le Sud oppressant de grandes chaleurs et le Nord revigorant de fraîcheur. Dualité entre la sœur folle de solitude et le frère fou d'inaction. Dualité entre l'écrivain à la recherche de son roman et son égérie à la recherche d'elle-même. Dualité entre l'être tiraillé de toutes parts et le paraître inassouvi à jamais...
L'ici-bas empirique !
Un ton de légèreté permanente plane constamment sur les propos de Ben Hassine, à telle enseigne que se trouve convaincu que le processus est complètement délibéré. Et c'est avec cette légèreté qu'il décrit des caractères qui, parfois, se renforcent quand ils se retrouvent au contact l'un de l'autre, mais d'autres fois se repoussent comme les deux polarités similaires d'un aimant.
Le tout très vivant, très évocateur... sans que cela semble singulièrement grave, y compris dans les moments où on frôle le drame. Les personnages semblent alors aériens, tels des elfes qui n'appartiendraient pas à l'ici-bas empirique.
Et ils ne sont pas les seuls à être traités de cette manière, nous allions dire cavalière ! Car, pêle-mêle, il cite villes, villages perdus, quartiers populaires, bars, restaurants, écrivains, poètes... et même l'hymne national irakien... Et c'est à ces être abstraits et pluriels qu'il oppose, d'un autre côté, des personnages à tour de bras, même si certains ne sont pas très convaincants. La légèreté a encore frappé.
Il y a encore préméditation quand on se penche sur la ‘'technique'' de son écriture car alors on découvre que quelques nouvelles sont traitées, non pas comme des pièces de littérature pure, mais plutôt comme des scénarios pour le théâtre, le cinéma ou la radio, avec, cependant, des dialogues fignolés, très finement ciselés... A tel point que l'on ne s'étonne pas le moins du monde quand on apprend que la 4e nouvelle Noir et Blanc ait été reprise pour le cinéma sous le titre Sabria et que la 8e L'Ombre d'un Homme ait connu la même destinée sous le titre Hayy Drâbek.
La tabou et le corps
Les questions du corps sont un autre point culminant dans ce recueil. Ben Hassine s'investit longuement dans beaucoup d'analyse de la relation homme-femme, souvent d'une étonnante profondeur, dépassant radicalement la surface des choses, examinée sous toutes les coutures...
Une certaine audace, nous allions dire crudité, dans des équipées en terre tabou ; celle du corps. Paradoxalement, les incursions les plus fécondes sont menées sur un ton de légèreté (nous y revoilà encore) en très fort contraste avec nos anciennes traditions de pudeur au sujet du corps... comme si Lassaad Ben Hassine nous disait le plus simplement du monde, avec un détachement : ‘'Il faut bien que le corps exulte !''
Pour être honnête, reconnaissons que c'est d'ailleurs là le pêché mignon de la plupart des écrivains tunisiens que de se mesurer aux tabous et aux questions du corps !
Voici donc 22 nouvelles qui se laissent lire sans déplaisir si l'on n'a pas des exigences littéraires exorbitantes.
Néanmoins, on pourrait peut-être reprocher à Ben Hassine d'être, en définitive, un littéraire qui écrit sur des littéraires... Ne cherchez donc pas dans ses nouvelles des héros qui seraient pilote de chasse, chirurgien cardio-vasculaire, programmeur C plus/plus, tireur d'élite, karatéka de haut rang, trader de Bourse... vous n'en trouverez pas. Car ces nouvelles, y compris celles que l'on pourrait placer dans le domaine du fantastique, sont au ras des pâquerettes, sans ambition de nous faire entrevoir des expériences radicalement originales...
Je l'écrirai... il le lira, 176 p., mouture arabe, par Lassaad Ben Hassine - Edition Masciliana. Disponible à la librairie Al Kitab


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