Si la régularité et la longévité sont des facteurs plaidant en faveur du sérieux des intentions, le fait d'organiser, de manière consécutive, la 29e édition qui aura lieu ce dimanche 19 octobre ne peut être qu'une juste preuve de cet engagement sans faille de la part de la Comar en faveur de l'athlétisme en général et de la course à pied en particulier. Comme il est de tradition, la course populaire ou pour tous, le semi-marathon et le marathon s'élanceront tout à l'heure du centre de la capitale pour se diriger vers les Berges du Lac, tout le long d'un parcours que les concurrents découvriront pour la première fois. En effet, les organisateurs ont réussi à convaincre les autorités de la Ville de Tunis, dont le marathon porte le nom, qu'un parcours tracé et passant par ce qui ne représente en rien la capitale tunisienne joue en défaveur de la cause pour laquelle il a été conçu. Il semble qu'ils ont été entendus. Le nouveau parcours a été donc choisi pour emprunter les grandes artères de la ville de Tunis et dévoiler une partie de ses particularités architecturales et touristiques, avec un départ symbolique de la Place 14-Janvier, place de la Révolution tunisienne. Cette 29e édition sera donc plus attractive, plus spectaculaire et sans doute plus performante. Un parcours mieux protégé que celui qui repoussait les athlètes et les amateurs de la course à pied sur la route de La Goulette, exposés aux quatre vents, n'était pas fait pour attirer les bons athlètes qui cherchent à améliorer leurs chronos et joue en défaveur du prestige de la Ville de Tunis. L'exemple du Marathon de Berlin est assez éloquent : il passe pour une priorité pour les meilleurs marathoniens du monde. Récemment, le Kényan Dennis Kimetto s'est imposé en signant au passage un magnifique record du monde, sous la barre des 2 heures et 3 minutes. Une fois encore, le marathon de Berlin ( 40.000 participants) n'aura pas dérogé à sa réputation d'épreuve la plus rapide du monde au sein de la discipline. C'est ainsi que les cinq dernières fois que le record du monde fut battu, la capitale allemande en fut le théâtre. Mieux que cela, d'une régularité métronomique sur chaque tranche de cinq kilomètres, qu'il parcourait invariablement entre 14'10'' et 14'42'', le Kényan a réussi le tour de force de courir en «négative split», ce qui signifie qu'il a été plus rapide sur la seconde moitié de la course que la première (1h01'45'' pour les 21 premiers kilomètres, puis 1h01'12'' sur les 21 derniers). Rien d'étonnant toutefois sur le tracé berlinois qui, en plus de ne comporter aucune dénivellation (moins de 20 mètres), est tracé en pleine ville. Les participants traversèrent les principales artères de la ville, jusqu'à la porte de Brandebourg, symbole de la réunification allemande. Cette précision est importante pour toutes les parties prenantes de ce genre d'événements, qui concernent aussi bien la Ville de Tunis que le département des sports, la FTA et le ministère du Tourisme qui s'est déclaré à la recherche de tout ce qui pourrait relancer la destination Tunisie. Nous n'en sommes pas là mais rien ne nous empêche de faire mieux pour le trentenaire de cette prestigieuse épreuve. Marocains, Algériens, Kényans, Suisses, Français, Italiens et Allemands sont parmi les engagés. Ils auront à disputer ce 29e titre aux meilleurs Tunisiens et Tunisiennes, puisque hommes, dames et enfants, confirmés comme simples amateurs des courses pédestres, seront tout à l'heurs sur la ligne de départ.