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Tunisiens, encore un effort si vous voulez être républicains
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000


Par Mohamed KOUKA
Ose-t-on parler encore, eu égard à l'ambiance générale, de morale en politique ? La question ne date pas d'hier, elle date du Vième siècle avant l'ère commune. En effet c'est en Grèce que le débat fut soulevé avec les premiers politologues .Il s'agissait de réfléchir sur les moyens de vivre harmonieusement ensemble, et sur la nature du pouvoir. Je rappelle que la philosophie a fait son apparition, en tant que logos universel, grâce à Socrate, concomitamment avec la démocratie. La première philosophie politique s'est déployée dans le plus long dialogue de Platon, «La République» où la théorie mimétique de l'art du théâtre est posée en même temps qu'est élaboré un système politique traitant de la justice et des modalités de sa réalisation à l'intérieur de la cité. Politique, art et morale étaient absolument inséparables, la politique était pensée comme morale collective ne reposant sur aucune forme de transcendance ; sa fonction première était de déterminer comment rendre les individus vertueux. Mais avec le temps—comme dirait le poète—la politique a fini par s'affranchir de toute référence à la morale et c'est avec Machiavel que le lien est rompu : « Un prince bien avisé ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible, et que les raisons qui l'ont déterminé à promettre n'existent plus... » Voulez-vous un exemple à chaud, sans tomber dans la caricature facile ? A l'orée de la campagne électorale présidentielle deux des prétendants à l'élection présidentielle les plus prestigieux ont annoncé, péremptoirement, qu'ils escomptaient démissionner de leur poste respectif dès le démarrage de la campagne électorale. Le jour J, qu'arriva-t-il ? Les deux candidats et, avec quelle facilité! renient leur engagement ; l'un arguant que la loi ne l'oblige pas de quitter son fauteuil, le second alléguant que sa promesse n'étant, en fait, qu'un simple désir—une lubie « raghba » (sic)—passagère, pas un franc engagement, donc il n'était plus astreint à respecter sa parole. Personne n'a trouvé rien à y redire, mais quand le Premier ministre a confirmé son engagement de ne pas se porter candidat à la présidence de la République, on a assisté partout à des réactions d'admiration ; on a loué l'héroïsme du personnage, on a trouvé hors du commun qu'il puisse respecter sa parole, ce qui correspond, en vérité, à un engagement pris avec le pays. Comme quoi le respect de la parole donnée, devient l'exception à la règle...
La concurrence pour le suffrage des citoyens est tellement rude que nous assistons à une agitation, des gesticulations plus qu'à une confrontation d'idées, de programmes, de projets pour le pays, le meilleur le disputant au pire. On constate la vacuité, l'inanité du discours général. Afin d'obtenir le suffrage des citoyens, tout y passe au détriment de l'essentiel. Il y a certaines promesses dignes du Guinness book. Le souci d'obtenir, par tous les moyens, le suffrage des électeurs se cristallise autour du but plus lointain, la députation, de sorte que ce qui n'est qu'une étape dans l'activité politique du candidat accapare toute son attention et tous ses efforts et occulte le but du politique. Notre candidat règle son comportement sur les circonstances aléatoires de la campagne électorale, occupé qu'il est à lutter sur des points particuliers, oubliant l'intention initiale et le projet final ; à force d'affronter le concret ondoyant, contingent, il en vient à négliger l'essentiel. Son action n'est pas seulement obscure mais elle comporte une grande part d'irrationalité qui brouille le discours constamment sollicité par la démagogie, exerçant une action subjective sur les esprits, comme simple technique de propagande. Bref sont occultés les projets, les programmes, des réformes nécessaires et immédiates. Que faire pour lutter contre la pauvreté, le chômage, la cherté de la vie ? Quel avenir, quel futur, pour le pays dans ce monde si tourmenté ? Et comme toujours, le débat culturel est totalement occulté. On continue d'ignorer que la culture est un produit de première nécessité.
Les citoyens doivent absolument tirer le leçon du passé tout récent, ces élections sont l'occasion indiquée pour qu'ils puissent faire la part des choses et constater dans quel état de marasme ,de gabegie, de paupérisation, de régression, a été réduit notre pays, sans parler de la démocratisation de la corruption et de la fraude, conséquence de la mauvaise gouvernance, et au tragique dilettantisme qui ont caractérisé les deux gouvernements de la troïka, dominés par les religieux. En à peine deux années de pouvoir seulement, ces deux gouvernements dirigés par les théocrates ont mis, littéralement, notre pays, La Tunisie, à genoux ; de là à leur confier de nouveau le pays pour cinq ans, ce serait tout simplement suicidaire.
Quand Max Weber parle de l'éthique, il la subordonne à deux maximes totalement différentes et irréductiblement opposées : l'éthique de la responsabilité et l'éthique de la conviction. Lorsque les conséquences d'un acte fait par pure conviction sont fâcheuses, le partisan de cette éthique (le théocrate) n'attribuera pas la responsabilité à l'agent mais à la volonté de Dieu qui a créé les hommes ainsi. Au contraire le partisan de l'éthique de responsabilité comptera justement avec les défaillances communes de l'homme (...) et il estimera ne pas pouvoir se décharger sur les autres des conséquences de sa propre action pour autant qu'il aura pu les prévoir. Le partisan de l'éthique de conviction ne se sentira « responsable » que de la nécessité de veiller sur la flamme de la pure doctrine et ranimer perpétuellement la flamme de sa conviction Donc, citoyens, l'enjeu n'est pas sans conséquence ; il faut savoir choisir entre les deux éthiques, savoir penser ,savoir voir. Il faut oser ,oui oser, penser par soi-même, faire un libre usage de la raison. L'homme éclairé conjugue le triple usage de la raison : libre, public et universel. Citoyen avant de glisser ton bulletin de vote qui engage l'avenir de notre pays et de nos enfants, souviens-toi ce qu'a enduré la Tunisie depuis un certain 14 janvier 2011. Pour le dire familièrement : chat échaudé craint l'eau froide...


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