Une note du secrétaire général de l'ONU se basant sur un rapport de la Cesao, dresse un tableau assez sombre de la situation économique des Territoires arabes occupés (Palestine et Golan syrien) Jamais Israël n'a été aussi honni et discrédité par la communauté internationale. Il ne se passe pas un jour dans les travées du siège des Nations unies pour comprendre que le cabinet du Premier ministre israélien et sa coalition de l'extrême droite ont fini par se mettre tout le monde sur dos, même leur plus fidèle allié, en l'occurrence l'administration Obama. Il faut dire que grâce à sa politique expansionniste du côté d'Al-Qods-Est et ses desseins colonialistes en Cisjordanie sans parler des provocations des colons juifs aux alentours de la Mosquée Al-Aqsa, Benjamin Netanyahu a fini par dévoiler le vrai visage de l'entité sioniste. Parallèlement, alors que 2014, proclamée Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien ne lui reste plus que moins de deux mois pour retirer son chapiteau, des délégations de la commission économique et financière (la deuxième commission de l'Assemblée générale) ont plaidé, mardi, pour que les territoires arabes occupés par Israël, dont le territoire palestinien et le plateau du Golan syrien, puissent bénéficier de conditions qui leur seraient favorables afin d'y promouvoir le développement durable auquel tous les peuples du monde aspirent et ont droit. La commission économique et financière débattait du point de son ordre du jour relatif à la « souveraineté permanente du peuple palestinien dans les Territoires palestiniens occupés, y compris Al-Qods-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources ». Sept milliards de dollars perdus annuellement «Cette occupation n'a que trop duré», a déclaré M. Ryadh H.Mansour, l'observateur permanent de l'Etat de Palestine auprès de l'ONU, tout en caressant l'espoir que l'on parviendra à un consensus sur la solution à deux Etats et invitant tous les Etats membres à suivre l'exemple de la Suède en reconnaissant l'Etat de Palestine. M. Mansour a ensuite parlé du séminaire sur l'assistance économique aux Palestiniens, qui a permis de mesurer le coût de l'occupation qui, selon un groupe d'experts, a été chiffré à sept milliards de dollars (les pertes annuelles dues à l'occupation). Lors de cette réunion, M. Ramzi Louati, consulaire au sein de la mission tunisienne auprès des Nations unies, a désapprouvé et condamné les actes commis par Israël contre les Palestiniens, notant que ces mesures constituent une sanction collective contre le peuple palestinien. « Nous déplorons aussi l'exploitation des ressources hydriques et des terres agricoles palestiniennes par la puissance occupante », a-t-il déclaré. Le représentant de la mission tunisienne a aussi dénoncé l'occupation du plateau du Golan syrien par Israël et l'exploitation de ses ressources à laquelle se livrent les intérêts israéliens tout en émettant le vœux que les populations palestiniennes aient la possibilité de bénéficier de leur droit à l'autodétermination et de celui d'exploiter et de bénéficier librement de leurs ressources. M. Louati a par ailleurs souligné le soutien de la République tunisienne au peuple palestinien face aux derniers évènements qui ont secoué Al-Qods occupée. « Nous condamnons, également, la politique de judaïsation d'Al-Qods-Est par Israël. ». Il reste à signaler que la Commission a été saisie d'une note du secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, et présentée par Mme Rima Khalaf, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (Cesao). Dans cette note, M. Ban Ki-moon a dressé un tableau assez sombre de la situation économique des Territoires palestiniens occupés qui, selon lui, « a poursuivi sa tendance négative en 2013 ». Israël critique la note de Ban Ki-moon et accuse la Cesao de partialité D'après cette note, le chômage a atteint un taux de 38,5% à Gaza, alors que ce taux est de 18,2% en Cisjordanie. L'insécurité alimentaire a considérablement augmenté, affectant plus de 1,5 million de Palestiniens (soit 34% de la population totale). Plus élevé qu'en Cisjordanie, le taux de malnutrition dans la Bande de Gaza s'est élevé à 57% de la population locale. D'autre part, la note souligne également que les résidents syriens du Golan occupé continuent de souffrir de discrimination en ce qui concerne l'accès aux terres, aux logements, aux services de base et à l'eau. Devant un tel déluge de données, la représentante d'Israël n'a pas trouvé de tactique que de mettre en doute et rejeter les chiffres avancés dans la note du secrétaire général de l'ONU. Le représentant du Maroc, M. Abderrazzak Laassel, parlant au nom du Groupe des Etats arabes, a de son côté rappelé que « la construction du mur de séparation par Israël avait privé les Palestiniens de l'usage de leurs ressources naturelles et de l'accès à leurs champs. » Il a ajouté : « Nous demandons que le peuple palestinien obtienne des dédommagements de la part d'Israël pour toutes les pertes que lui inflige la puissance occupante». «Epuration ethnique» au Golan syrien Quant au représentant de la République arabe syrienne, concernant le Golan occupé, M. Rabee Jawhara a déploré « les politiques d'épuration ethnique » systématiquement mises en place par Israël dans les territoires occupés. « Nous déplorons aussi l'exploitation des terres fertiles du Golan par Israël, ainsi que les activités d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures, menées par la puissance occupante en partenariat avec les entreprises européennes et américaines. », a-t-il renchéri. Il a par ailleurs indiqué que les agriculteurs syriens du Golan occupé sont interdits d'activités commerciales et ne peuvent pas vendre le fruit de leur labeur, notamment les pommes. Il a aussi accusé Israël de continuer de déverser des déchets toxiques dans le Golan syrien occupé, et à pratiquer le brûlis sur les terres agricoles des Syriens. «Ces violations démontrent le vrai visage d'Israël», a-t-il affirmé. M. Ahmad Mohamed Al-Thani, représentant du Qatar, a estimé que les actes commis par Israël dans les territoires occupés sont en train saper les perspectives de paix au Moyen-Orient. Pugilat verbal De son côté, le représentant de l'Etat de Palestine, M. Mansour, a fait remarquer qu'Israël attaquait tout le monde, notamment l'ONU et les organisations des droits de l'Homme. «C'est une réaction classique à laquelle ont recours les criminels», a-t-il souligné. Il a aussi rappelé que le 4 novembre était la date anniversaire de l'assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin par un extrémiste (israélien) après qu'il a pris des mesures courageuses en faveur de la paix. « Ceux qui sont responsables de cet assassinat sont maintenant au pouvoir », a-t-il déclaré. La représentante d'Israël a pris la parole pour se plaindre, selon elle, « du manque de respect » démontré par les représentants de la Syrie et de la Palestine. « Nous ne glorifions pas les assassins », a-t-elle assuré. « Nous savons comment traiter les assassins», a-t-elle répliqué. Enfin, le représentant du Qatar a remarqué que «la représentante d'Israël avait décidé de fermer les yeux sur des faits flagrants». Il a par ailleurs assuré que dans sa déclaration il s'en était tenu à des chiffres de la Cesao et à des faits bien connus de la communauté internationale. «Nous avons toujours été attachés aux efforts internationaux de lutte contre le terrorisme», a-t-il riposté pour rejeter les accusations portées par la déclaration israélienne à l'encontre de son pays. « L'occupation est une des formes les plus graves de terrorisme », a-t-il conclu.