L'accord signé porte sur un financement de 5.6 millions de dinars, qui seront mis au profit du secteur du textile sur quatre ans et en deux phases. Les entreprises tunisiennes ou à participation étrangère opérant dans le secteur du textile résidentes ou non ont atteint un niveau de qualité comparable à celui appliqué en Europe. Ces entreprises ont pu intégrer les certifications et normes internationales comme l'ISO pour présenter au public un produit fabriqué dans les règles de l'art. D'ailleurs, plusieurs de ces entreprises totalement ou partiellement exportatrices ont pu gagner la confiance des consommateurs tunisiens et étrangers et contribuent à améliorer les recettes de la Tunisie en devises. Une longue expérience dans le secteur du textile-habillement a été donc acquise par les entreprises tunisiennes qui ont consenti des investissements lourds pour être en mesure de compter sur leurs propres ressources humaines et matérielles afin de concevoir de nouveaux articles selon les tendances de la mode internationale. Cependant, la qualité est toujours perfectible. De nouvelles méthodes de travail sont disponibles pour les articles haut de gamme. Le choix des matières premières constitue une opération délicate effectuée par les professionnels dans ce secteur. Certains composants, importés de l'étranger, doivent être disponibles dans les délais pour éviter la rupture de stock. Les unités de production du textile doivent travailler en continu pour pouvoir répondre à la demande du marché local ou du marché international. La compression du coût de production constitue aussi le souci de plusieurs professionnels, car il s'agit de présenter aux consommateurs un article de qualité à prix abordable pour pouvoir faire face à la concurrence. Compétitivité de la chaîne de valeur Mieux encore, la Suisse a décidé de soutenir les entreprises tunisiennes de textile pour améliorer la qualité de leurs produits. La Tunisie est toujours ouverte sur la coopération avec les pays étrangers qui sont disposés à assister les entreprises matériellement ou par voie de coaching, dans le but de raffiner davantage la production. Ainsi, après deux ans de préparation, le projet «Appui à la compétitivité de la chaîne de valeur du secteur textile» a démarré le 3 octobre 2014 avec la signature du Protocole d'accord entre Mme Nejla Harrouche, ministre du Commerce et de l'Artisanat, l'ambassadeur de Suisse en Tunisie, Rita Adam, et la directrice exécutive du Centre du commerce international, Arancha Gonzalez. En vertu du document signé, 5.6 millions de dinars tunisiens, soit l'équivalent de 3 millions de francs suisses, seront mis au profit du secteur du textile tunisien pendant quatre ans et sur deux phases. L'objectif dudit protocole d'accord vise essentiellement la consolidation des marchés existants et le développement de la compétitivité pour la conquête de nouveaux marchés. Plusieurs opportunités d'exportation du textile vers de nouveaux marchés sont encore disponibles en Europe et en Afrique, mais ne sont pas totalement exploitées pour diverses raisons. Les entreprises tunisiennes qui exportent déjà vers de nombreux marchés sont en mesure de pénétrer des marchés demandeurs et de gagner la confiance des consommateurs qui placent les normes de qualité en tête des priorités. Le soutien suisse ouvre la voie aux entreprises tunisiennes pour améliorer leur positionnement sur les marchés étrangers. L'innovation et la créativité sont indispensables pour adapter les articles aux demandes des clients, qui sont très exigeants. Plusieurs entreprises tunisiennes et même étrangères établies dans notre pays font travailler des compétences confirmées — comme les stylistes et modélistes —, qui sont en mesure d'apporter le plus au niveau de la qualité et de la créativité. Ces compétences bénéficient d'une formation continue et sont envoyées, parfois, dans des institutions étrangères afin qu'elles améliorent leurs connaissances en textile, dans le cadre de sessions de formation de haut niveau. Au niveau européen, la créativité constitue un long processus qui se renouvelle régulièrement pour proposer aux consommateurs des produits adaptés à leurs demandes. Plusieurs pays méditerranéens ont opté pour le haut de gamme afin d'augmenter leurs recettes en devises suite à l'accroissement de leur chiffre d'affaires à l'export. La Tunisie fait partie de ces pays exportateurs, puisqu'elle a mobilisé plusieurs moyens matériels et des techniciens supérieurs, voire des ingénieurs pour passer à un palier supérieur en matière de qualité et d'innovation. Le Centre technique du textile (Cettex), ouvert aux professionnels, contribue, lui aussi, à soutenir l'effort de créativité dans le cadre d'une démarche innovatrice qui implique toutes les compétences dans ce secteur.