La diversification des marchés et l'amélioration de la valeur ajoutée ont permis à plusieurs entreprises industrielles de préserver leur place sur les marchés internationaux tout en cherchant de nouveaux marchés à l'export Les entreprises industrielles sont tenues en permanence d'améliorer la valeur ajoutée et de répondre aux exigences des clients sur le marché international pour assurer leur pérennité et progresser. Face à la récession économique, il est devenu nécessaire de prospecter de nouveaux marchés en Europe mais aussi dans d'autres continents à fortes potentialités comme l'Afrique, l'Amérique et l'Asie. L'innovation et la créativité demeurent les piliers de toute amélioration du produit industriel destiné au marché international. Les entreprises tunisiennes ou à participation étrangère, résidentes ou non, ont pu réaliser malgré les difficultés conjoncturelles quelques performances grâce à une longue tradition acquise, basée sur les connaissances pointues et un savoir-faire de haut niveau. Les universités tunisiennes, les centres de recherche et les instituts technologiques ainsi que les écoles d'ingénieurs ont participé dans une large mesure à cette réussite à soutenir. Certes, plusieurs lacunes sont constatées au niveau du système de recherche industrielle, mais les compétences tunisiennes sont en mesure, moyennant des encouragements et un environnement incitatif, de faire des prouesses et de présenter des produits industriels innovants et compétitifs. L'expérience a montré également que l'expertise étrangère a participé à l'essor de notre industrie sur la base d'un partenariat entre les instituts technologiques et les centres de recherche tunisiens et leurs homologues étrangers. Le partenariat entre les entreprises tunisiennes et étrangères a été couronné également par une diversification des produits industriels et l'amélioration de la valeur ajoutée. Protéger et fructifier les investissements D'ailleurs, la production industrielle a connu un accroissement de l'ordre de 2.8% au cours des quatre premiers mois de l'année en cours contre 2.6% à la même période de l'année précédente. C'est un résultat positif enregistré dans un environnement mondial difficile, caractérisé par la récession, l'augmentation des prix des matières premières et la révision à la hausse de la rémunération de la main-d'œuvre. De plus, plusieurs entreprises étrangères ont assuré leur délocalisation dans des pays plus stables pour protéger et fructifier leurs investissements. Toutefois, les capacités de production demeurent encore importantes surtout pour les entreprises qui ont diversifié leurs marchés en essayant de se positionner sur de nouveaux marchés. Cette évolution de la production industrielle est imputée aux bons résultats de plusieurs secteurs comme celui des industries agroalimentaires dont l'indice de production a évolué de 8.0%. Ce secteur regroupe, en fait, plusieurs activités à valeur ajoutée comme celle qui concerne l'huile d'olive en plus des matières grasses dont la croissance de la production est de 18.5%. L'huile d'olive tunisienne très appréciée par les consommateurs se trouvant dans les quatre coins du monde a acquis une réputation qui lui a valu une présence dans plusieurs marchés. Le secteur du textile et de l'habillement a connu, de son côté, un accoisement de la production de l'ordre de 2.9%. L'environnement austère dans lequel opèrent les exportateurs tunisiens ne les a pas empêchés de continuer à commercialiser des articles divers dans les marchés traditionnels. Le partenariat demeure important dans ce secteur pour enrichir la production et répondre à la demande exprimée. La légère augmentation de la production du secteur du bâtiment, de la céramique et du verre de 1.9% reflète un certain marasme par lequel sont passées nombre d'entreprises qui ont tant souffert des quantités de matériaux de construction — et notamment le fil de fer — introduits en contrebande. Ces produits de provenance inconnue sont vendus à prix bas et sont prisés par certains constructeurs qui se soucient peu de la qualité. Le secteur des industries mécaniques et électriques poursuit ses performances avec un accoisement de 2.4%. Ce taux pourrait, bien entendu, s'améliorer au cours des mois à venir d'autant plus que les potentialités d'exportation sont grandes. Encore faut-il que le climat des affaires se stabilise afin d'attirer de nouveaux investisseurs étrangers tout en permettant aux unités déjà opérationnelles sur notre sol de retrouver le rythme dynamique de la production. La production des industries chimiques qui a évolué de 2.3% a permis de satisfaire une partie de la demande exprimée; les perspectives s'annoncent prometteuses, ce qui devrait permettre aux unités de fonctionner à plein régime. Le secteur de l'énergie a enregistré, lui aussi, un bond en avant au niveau de la production avec un taux de l'ordre de 2.6%, et ce, suite à l'évolution de la production et de la distribution de l'eau et de l'électricité respectivement de 6.5% et 3.1%. En revanche, la production du secteur des mines a connu une chute de 18.5% suite à la diminution de la production du phosphate de l'ordre de 32.4%. Les grèves déclenchées au niveau de la Compagnie de phosphate de Gafsa et l'arrêt du travail sont à l'origine d'une telle baisse qui a fait perdre à la Tunisie une importante enveloppe de devises. Les agitations sociales ont un impact négatif et direct sur le rendement de grandes unités de production qui sont parmi les piliers de l'économie nationale et une source de vie pour plusieurs familles habitant la région.