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La pluie se fait attendre
Saison des semailles
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Ajoutant aux problèmes de nos céréaliers, la pluie se fait attendre compromettant ainsi une partie
de la prochaine récolte. Les semailles battent leur plein, mais les pertes en raison de la sécheresse dans les champs ensemencés sont déjà importantes, selon les exploitants.
Pour ces derniers, la céréaliculture, outre les aléas du climat, souffre de beaucoup
d'autres conditions toutes aussi défavorables
Les pluies, pour cette année, furent très tardives et surtout rares. A part quelques averses éparses et géographiquement mal réparties, il n'y a eu que deux grandes pluies, la première au début du mois d'octobre, et la seconde un mois après.
Celle d'octobre, accueillie avec un grand soulagement par les agriculteurs, a permis d'effectuer les petits labours et d'ensemencer les superficies destinées aux fourrages.
Celle du mois de novembre a donné de l'espoir pour les semailles de l'orge, du blé dur et tendre. Mais c'était insuffisant pour que l'on espère une évolution normale de l'ensemencement et sa germination. Pour l'avoine, cette dernière s'est passée dans des conditions optimales. Ainsi, on peut voir avec satisfaction les champs verdoyants des fourrages à travers le pays. Mais pour l'orge et le blé, les exploitants ne cachent pas leur morosité et leur réelle inquiétude. Les grains d'orge et de blé semés juste après les dernières pluies ont été stoppés net dans leur germination, suite à la sécheresse qui sévit jusqu'à nos jours. Les pertes sont considérables dans la mesure où le petit plant naissant n'a pu trouver l'humidité nécessaire pour se développer. C'est ainsi que parmi les champs emblavés et d'après certains exploitants, les germes morts-nés représentent un taux allant de 20 jusqu'à 40% selon les régions.
Germination difficile !
Et si cela continue, les pertes seront encore plus importantes avec les conséquences qui en découleront sur les rendements et toute la récolte.
Par ailleurs, pour les céréales (blé, orge) semées récemment dans des champs complètement asséchés, les risques sont d'un autre ordre : une bonne part des grains se trouve à la merci des fourmis qui les traînent vers leurs fourmilières, les rats des champs, et les pigeons sauvages pour lesquels c'est une bénédiction que leur offre la sécheresse. Et cela constitue aussi un manque à gagner inestimable pour la récolte. Ce sont là les caprices de la nature face à laquelle l'homme ne peut rien et qu'il doit subir avec résignation et une sorte de fatalisme, en attendant la clémence du ciel. Seule lueur d'espoir pour certains d'entre eux —et qui ne sont pas nombreux— demeure l'irrigation d'appoint. Mais celle-ci n'est possible que pour ceux dont les terres se trouvent dans les périmètres irrigués, ou sur les rivages des cours d'eau. Mais encore faut-il disposer du matériel nécessaire pour pouvoir irriguer en attendant qu'il pleuve. Ce matériel est de plus en plus rare, dans la mesure où l'utilisation du tourniquet a diminué avec le système d'irrigation goutte-à-goutte. Seule une poignée de gros céréaliers disposent de ce moyen leur permettant d'arroser une partie plus ou moins importante de leurs terres.
Mais l'espoir est toujours de mise chez les travailleurs de la terre, surtout ceux d'entre eux plus ou moins avancés dans l'âge et qui en ont vu des vertes et pas mûres depuis qu'ils ont choisi cette activité à risque. Dans cette catégorie, et en dépit de l'angoisse qu'ils vivent, les exploitants ne manquent pas d'humour pour affirmer que l'agriculture est une sorte de jeu de cartes !
On peut gagner comme on peut perdre, mais l'essentiel c'est de ne jamais s'avouer définitivement vaincu et de savoir revenir à la charge.
C'est cette mentalité de gagneur qui les habite, qui leur donne toujours de la force pour continuer dans l'activité agricole, qui n'est pas ingrate dans son ensemble.
Cela dit, les problèmes, outre ceux en rapport avec la pluviométrie, ne manquent pas et deviennent de plus en plus inextricables. Ils ne diffèrent en rien de ceux auxquels sont confrontés les autres exploitants des différentes spéculations agricoles.
Les charges, vous disent-ils, deviennent insupportables. Rien que pour les carburants, la hausse des deux dernières années est de 22%. Pour les semences sélectionnées, blé dur notamment, le prix du quintal label Cocem est passé de 77d à 87d,000.
Les engrais, les herbicides et autres défoliants se sont inscrits depuis des années dans une logique haussière sans interruption.
Le phosphate super 45 de DAP et l'ammonitre sont les moins touchés avec environ 15% de hausse. Pour tous les autres produits, la montée des prix est vertigineuse. La baisse du taux de change du dinar y est sans doute pour beaucoup, mais ceci «ne peut expliquer ce mutisme observé de la part des pouvoirs publics», vous disent les agriculteurs, pour ne pas donner même un semblant de suite favorable à leurs doléances et «cette ineptie de leur syndicat». Le prix du blé dur et tendre demeure le même depuis 2009 : 60 dinars le quintal pour le premier —y compris une subvention de 15,d000 accordée la même année— et 45 dinars pour le blé tendre. Cela équivaut à moins de 20 euros ! Une misère par ces temps de renchérissement de tous les produits. La situation devient vraiment critique pour ce secteur vital qui assure une bonne partie de nos besoins en céréales et qui risque, un jour ou l'autre, de sombrer si on ne daigne pas prêter attention aux agriculteurs.
Un danger sérieux
Un danger sérieux menace notre indépendance alimentaire au vu des contraintes auxquelles sont soumis nos céréaliers. Climat souvent défavorable, charges de plus en plus lourdes et blocage des prix à la production font que de plus en plus de céréaliers sont désintéressés, et changent de spécialité, rendant encore plus fragile ce secteur qui a besoin d'être soutenu pour jouer son rôle dans l'économie du pays, et le prémunir davantage de la dépendance de l'étranger.
Le déficit pluviométrique du moment devra donner des idées à tous les acteurs, exploitants, syndicats agricoles et gouvernants pour rendre notre céréaliculture moins dépendante des aléas climatiques. Avec les barrages et les bassins collinaires déjà existants, il y a toujours de grandes possibilités d'étendre encore plus les périmètres irrigués au-delà des zones déjà connues. Il va falloir qu'on s'éloigne davantage des vallées et des environs des cours d'eau pour toucher des plaines encore plus éloignées. Il faudra aussi songer à fournir aux exploitants, qui n'en ont pas, le matériel nécessaire pour l'irrigation, soit sous forme de location ou en leur en facilitant l'acquisition, avec bien sûr des garanties solides pour éviter les erreurs du passé en matière de crédits agricoles.
Sur un autre plan, et pour éviter de tomber dans la spirale des hausses dans les deux sens, une pause d'au moins cinq ans pourra être observée au niveau des prix de tous les intrants dans l'activité céréalière et aussi au niveau du prix du blé et de l'orge afin que l'agriculteur puisse travailler dans une sorte de sérénité qui lui permette d'entrevoir l'avenir sans trop d'inquiétude, et ainsi donner un nouvel élan à un secteur qui exige toute la sollicitude requise, garante d'une part importante de notre indépendance, tout en espérant que le ciel ouvre ses vannes pour que l'espoir renaisse, dans un monde rural dont l'épanouissement et l'équilibre dépendent de cette manne céleste qu'est la pluie qu'on attend avec impatience après avoir tout fait pour réussir une saison agricole à la mesure des efforts consentis par nos agriculteurs.


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