Le déplacement à La Marsa sera négocié sous le signe de l'ambition des Verts «On a un mental de fer et on va gagner!» Gérard Buscher paraissait très optimiste hier sur les chances de son équipe de remporter le derby des banlieues contre une équipe qu'il ne connaît que trop. «J'ai passé trois belles saisons à La Marsa où il y a un comité stable, se souvient-il. J'ai fait de ce club la troisième force du championnat, bien entendu pas tout seul mais grâce surtout aux dirigeants. Je suis en tout cas en droit de revendiquer une partie de cette métamorphose qui a placé durablement le club du Saf saf parmi les cinq meilleurs clubs du pays». «Les fans doivent être reconnaissants» Malgré les tracasseries de gestion et toute l'instabilité autour du comité directeur, le technicien français garde sa foi en des jours meilleurs. «Globalement, on est bien placé, observe-t-il. Certes, en tout début de saison, j'étais plus ambitieux que cela. J'ai bâti une équipe en laquelle j'ai pleinement confiance. J'espérais engranger trois points de plus, ce n'est malheureusement pas le cas. Compte tenu de toutes les difficultés, ce n'est déjà pas si mal comme cela. Bref, ce n'est peut-être que partie remise à condition de retrouver la sérénité. J'ai tablé sur 20 points d'ici fin décembre afin de bénéficier d'une trêve tranquille, je ne sais pas où on va les prendre exactement. Mais ce butin reste à notre portée, ce qui devrait nous permettre d'occuper la 6e ou la 7e place. De toutes les manières, quand on voit beaucoup d'équipes derrière nous qui n'ont pas nos problèmes, je me dis que nos supporters doivent être reconnaissants». D'autant plus que cela fait trois mois que les Verts n'ont pas reçu leurs primes. «J'ai des joueurs qui n'ont même pas de quoi payer l'essence pour prendre leurs voitures, admet Buscher, amer. Les gens croient que les footballeurs roulent sur l'or. En fait, la majorité de mon effectif est composée de joueurs qui touchent tout juste deux mille dinars par mois. En Tunisie, il n'y a que quatre au cinq clubs capables de payer un salaire mensuel de cinquante mille dinars. Je dis cela afin que les supporters ne viennent pas insulter mes joueurs au prétexte qu'ils sont fainéants ou incompétents malgré les millions qu'ils gagnent. Justement, de quels millions parlent-ils?», s'interroge le coach boukorninois. «Le départ de Diakité devient inéluctable» Pour remédier à l'assèchement des sources de revenus, le club de la banlieue sud va être contraint de vendre son attaquant le plus représentatif, l'international mauritanien Ismaïl Diakité: «Il paraît que cela est devenu inéluctable, glisse son entraîneur. C'est notre buteur patenté et il faut le remplacer. J'ai déjà trois ou quatre noms d'attaquants côté droit. Ce ne sera pas forcément un joueur d'Afrique noire, ce pourrait être un Tunisien», précise Buscher. Un club algérien, qui a offert 800 mille dinars, et le club saoudien d'Al Khaleej se trouvent sur les rangs pour engager la flèche noire hammam-lifoise. Dans l'immédiat, les copains de Larbi Mejri vont encore pour un bon bout de temps bénéficier des services de leur artificier providentiel qui n'aura pas cet après-midi à ses côtés Michael Buscher, suspendu quatre matches suite au coup de tête décoché à un rival d'El Gaouafel de Gafsa et remplacé côté gauche par Amine Naffati. «A l'image de tous ses coéquipiers, Michael n'a pas actuellement la sérénité nécessaire. Son geste, c'est un peu le couvercle de la marmite qui explose. C'est la goutte qui fait déborder le vase», commente Buscher sans excuser le moins du monde le vilain geste de son rejeton. Le CSHL apportera donc un seul changement à la formation qui avait concédé le nul (1-1) devant El Gaouafel avant la trêve. Il n'a pas eu trop à roder ce léger remaniement étant donné qu'il n'a disputé qu'un seul test, remporté à Oued Ellil devant le club de Ligue 2 (2-1). Ce sera Samir Mouelhi Volet direction du club, le président sortant Adel Daâdaâ assure qu'il ne restera pas aux commandes des Verts. «Ce sera Samir Mouelhi qui poursuivra l'œuvre». Par ailleurs, le comité provisoire de gestion réfléchit sur le meilleur moyen de renflouer les caisses, dont la création d'un réseau de socios, l'équivalent de ce qui se fait au Club Sportif Sfaxien, et l'ouverture d'un magasin de vente des produits dérivés estampillés CSHL (maillots, gadgets...)