Le coach boukorninois ne mène pas une vie facile. Cela ne le décourage pas pour autant. «On a l'impression d'être un Don Quichotte qui combat contre des moulins à vent». La tâche semble quelquefois aller au-delà de la patience et du courage d'un technicien aussi dur à la tâche que le Français Gérard Buscher. «A la longue, un tel exercice, on y laisse sa santé. Dans ces conditions, c'est sûr, je partirai la saison prochaine. Pour celle-ci, j'ai un contrat à honorer, toutes les deux ou trois semaines, il y a une offre qui me parvient. C'est trop compliqué, trop fatigant : je comprends à présent pourquoi quatre entraîneurs étaient partis la saison dernière. Ce n'est pas un hasard. Pourtant, il y a beaucoup de gens qui aiment ce club mythique, mais il faut énormément de patience. 95% des supporters sont au top, mais le reste n'est là que pour détruire, pour insulter Fadhel Ben Hamza et les autres dirigeants. A quoi jouent-ils ? Personne ne le sait. Il ne faut pas leur laisser le champ libre. Et tant que je serai là, rassurez-vous, ils ne feront pas la loi», martèle un technicien déterminé et qui tente régulièrement de positiver. Bon an mal an... «Nous ne savons pas gérer» «C'est un petit miracle si on est là, observe-t-il. Le CSHL n'est pas dans les 4 ou 5 derniers, et c'est déjà cela. D'ailleurs, mon plus grand motif de satisfaction reste le comportement hautement professionnel de tous les joueurs. On est, mine de rien, la cinquième attaque de Ligue 1, on l'oublie trop souvent. Toutefois, on doit apprendre à mieux gérer nos rencontres. J'ai une équipe qui ne sait pas jouer tranquillement. Contre El Gaouafel de Gafsa, on se fait contrer dans les douze dernières minutes, alors que nous étions en situation d'infériorité numérique. C'est vrai, je suis un entraîneur offensif. Malgré les consignes, mes joueurs ont continué à attaquer comme s'ils devaient l'emporter par 2-0 ou 3-0. Pourtant, j'ai fait ailleurs des matches à 10 contre 11 et je les ai remportés. C'est en cela que nous devons progresser», analyse-t-il. «Michael a payé» Le constat est d'autant plus amer dans la bouche de Buscher que c'est son fils, Michael, qui a été derrière le tournant qui a fait perdre le bénéfice de la victoire au club boukorninois. «Michael a commis une bêtise. Insulté par son adversaire, il a mal réagi,mais ce n'est pas la fin du monde. Zidane et Maradona ont donné un coup de tête, c'est un simple fait de jeu, ça s'arrête là. Et puis, le football est un sport de contact. En tout cas, Michael va payer pour son geste. Il a écopé une grosse amende, il s'est puni tout seul». Trois joueurs prêtés Le technicien des «Verts», qui déplore «une situation où, chaque jour, il y a un problème», ne se fait pas trop d'illusions sur les ambitions du club au mercato d'hiver : «Le club a de gros problèmes financiers, je ne pense pas que nous allons prendre grand monde. Par contre, deux ou trois joueurs seront prêtés : ils n'ont pas beaucoup joué avec nous. Pour leur bien, ils doivent partir et bénéficier de temps de jeu», annonce-t-il. L'ASOE au programme Pourtant, l'effectif n'est pas très riche, quand on pense aux exigences d'une longue saison. Maher Ameur traîne une blessure musculaire, Mehdi Ressaïssi déplore une rupture des ligaments croisés, Fehmi Ben Romdhane a contracté une sérieuse blessure à l'abdomen. Et cela continue. «On ne peut pas lutter contre la qualité médiocre des pelouses, y compris celle où on s'entraîne. A présent, notre terrain connaît des travaux d'entretien, on travaille actuellement à Radès». La longue trêve est mise à profit par le club banlieusard pour disputer des matches amicaux. Jeudi prochain, l'Avenir Sportif de Oued Ellil servira de sparring-partner dans un test prévu à Oued Ellil. Le 25 novembre, un autre match amical est prévu, mais il faut lui trouver un terrain. «Si tu n'es pas tranquille et serein, il est difficile de se maintenir en haut de l'échelle. Le CSHL se trouve dans une situation où la dégringolade est plutôt facile», conclut Buscher.