Valoriser la culture des droits humains « L'élaboration d'une Constitution garante des droits de l'Homme et des libertés fondamentales ne suffit pas à consacrer la démocratie naissante en Tunisie pour la prochaine étape », ont estimé, hier, les participants au symposium scientifique tenu à l'occasion du 66e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, à la Maison de l'avocat. Lors du symposium, Abdessattar Ben Moussa, président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH), a souligné le rôle «colossal» qui incombe à la société civile pendant la prochaine étape en matière de consécration de la démocratie et de défense des droits de l'Homme. Malgré l'adoption d'une Constitution garantissant les droits et les libertés, il est impératif, pour l'instauration d'une démocratie, de garantir également les droits économiques, sociaux et culturels, a-t-il ajouté. De son côté, le Bâtonnier, Mohamed Fadhel Mahfoudh, a mis l'accent sur la nécessité de la révision de nombre de textes de loi pour être en accord avec la nouvelle Constitution, tels que le code pénal et le code civil et les textes de loi relatifs au secteur juridique. « La Tunisie a franchi de grands pas dans la consécration de la culture des droits de l'Homme », s'est-il félicité, évoquant le rôle déterminant de la société civile dans l'application de la Constitution, garante des droits et des libertés. Par ailleurs, Radhia Nasraoui, présidente de l'Association tunisienne de lutte contre la torture, a fait savoir que l'association a relevé pas moins de 500 cas de violation des droits de l'Homme après la Révolution. Elle a, dans ce contexte, regretté la récurrence de certaines pratiques de l'ancien régime. Pour sa part, le directeur du bureau du Haut commissariat aux droits de l'Homme en Tunisie, Dimitri Chalev, a indiqué que le slogan de cette année « 365 jours de droits de l'Homme » a été choisi pour réaffirmer que les droits de l'Homme constituent «une pratique quotidienne ». Il a salué, d'autre part, le partenariat fructueux entre le Haut commissariat, la Ltdh et l'Ordre des avocats au sujet de la consécration de la culture des droits de l'Homme en Tunisie. Ce symposium est organisé à l'initiative de l'Ordre national des avocats de Tunisie en partenariat avec la Ltdh. De son côté, l'Institut arabe des droits de l'Homme (Iadh) appelle gouvernements, établissements éducatifs, ONG, médias et entreprises publiques et privées à valoriser la culture des droits humains et à concevoir des stratégies nationales, régionales et internationales investissant dans cette culture. Dans une déclaration publiée hier, l'Iadh se félicite de la profonde prise de conscience de l'importance de cette culture dans la prévention des violations des droits et libertés et le renforcement de l'aptitude des citoyens à la prise de décision et à la redevabilité sociale dans un climat de démocratie, d'égalité, de pluralisme et de justice sociale.