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L'année s'annonce difficile
Elevage
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

De plus en plus d'éleveurs sont sur le point de céder devant le renchérissement des prix des aliments pour bétail. Les produits fourragers sont devenus inabordables du fait de la spéculation qui bat son plein. Et pourtant, les quantités de fourrage sont plus que suffisantes.
L'Etat devra intervenir pour moraliser un tant soit peu ce marché débridé, en attendant
qu'une vraie stratégie de stockage soit mise en place pour le moyen et le long terme.
La pluie se fait rare cette saison agricole 2014/2015. Seules trois grandes averses ont été enregistrées depuis le mois de septembre. Insuffisant pour les grandes cultures et l'élevage. Les agriculteurs, toutes activités confondues, s'inquiètent et sont au bord du désespoir. Pour les céréales, rien n'est encore perdu. Il suffirait de 20 à 30 millimètres d'eau pour que la germination des grains se passe dans des conditions normales.
Mais le grand problème se pose pour l'élevage ovin. Le grand déficit pluviométrique de l'automne a tout bouleversé pour les éleveurs. En l'absence de pâturage, ils sont obligés de se rabattre sur les fourrages et le concentré. Mais devant la sécheresse qui sévit, ces derniers, et notamment le foin en balles, ont connu une envolée des prix rarement vérifiée par le passé. Et si cela continue, les risques sont majeurs pour la richesse animale du pays.
Renchérissement des fourrages
Beaucoup d'éleveurs sont ainsi devant un choix difficile : continuer à alimenter et entretenir leurs troupeaux au prix fort, mais encore faut-il avoir les moyens ou brader une partie du cheptel.
Dans le premier cas, le renchérissement des prix des fourrages est tel qu'il est presque impossible de pouvoir donner au troupeau la ration nécessaire pour maintenir une croissance normale des ovins, surtout pour les agneaux nés au début de l'automne et pour que les brebis aient suffisamment de lait pour compléter leur nourriture. Mais cela ne pourra pas durer, et seuls les grands éleveurs sont en mesure de tenir le coup, en attendant la clémence du ciel pour une meilleure pâture qui ne sera pas au rendez-vous de sitôt et il faudra attendre l'avènement du printemps pour voir l'herbe pousser et s'affermir.
Pour les petits et même moyens éleveurs, la situation est préoccupante au plus haut degré. Plusieurs d'entre eux seront obligés de se débarrasser de leurs petits troupeaux dans la mesure où ils sont incapables de subvenir à leurs besoins.
La balle de foin se négocie en ces temps-ci au nord du pays à huit dinars, celle du chaume à quatre, voire cinq dinars.
Dans les environs de la capitale, à Mornag, Mhamdia, Fouchana, le coût du foin et du chaume ne cesse de grimper pour atteindre pour le premier 12 dinars la balle et 8 pour le second ! Des prix prohibitifs. Ils le deviennent davantage en allant vers le Sahel et le Sud du pays. Les autres aliments pour bétail — orge et concentré —, dont les prix sont plus ou moins maîtrisés, ne peuvent répondre à une demande croissante et ne sont pas épargnés par la spéculation qui bat son plein, ces derniers mois.
D'ailleurs, aucune explication ne peut être avancée pour justifier cette flambée des prix du fourrage. La dernière saison agricole était à tout point de vue très bonne. Les quantités de fourrage et de chaume en balles dépassaient et de loin le besoin d'une année de consommation. La balle de foin en pleine campagne se vendait sur place entre quatre et cinq dinars, celle du chaume n'a que rarement dépassé les deux dinars.
Comment se fait-il qu'aujourd'hui ces prix ont doublé, voire triplé?
De concert, les éleveurs pointent du doigt les spéculateurs de plus en plus nombreux et qu'on retrouve presque dans toutes les régions du pays. Ces spéculateurs profitent des prix bas des produits fourragers pendant les campagnes de moisson pour en stocker le plus possible, en attendant la rigueur de l'hiver ou une sécheresse comme celle qui sévit actuellement, pour les écouler aux prix qu'ils fixent eux-mêmes en dehors de tout contrôle ou intervention de l'autorité publique qui brille par son absence.
Le règne des spéculateurs !
Les spéculateurs au système bien rodé font la loi sur le marché de l'alimentation du bétail. Ils créent la pénurie pour influer sur les cours et imposer les leurs à des éleveurs dépourvus de toute marge de manœuvre et de possibilité de recours auprès des services concernés.
En y regardant de plus près, on peut aisément constater que l'alimentation pour ovins et bovins est disponible en quantités suffisantes dans le nord du pays. Mais elle est inaccessible pour les éleveurs qui ne disposent pas de moyens de transport.
Par ailleurs, flairant la mauvaise saison, les intermédiaires n'ont pas mis beaucoup de temps pour faire main basse sur les fourrages à des prix raisonnables pour les stocker sur place avant de les acheminer vers les régions où le besoin se fait sentir le plus pour les écouler au prix fort.
Ce commerce très juteux se fait au détriment de notre richesse animalière durement entamée ces dernières années par les vols, la contrebande vers les pays voisins et par le non-respect de la réglementation régissant l'abattage des animaux destinés aux boucheries.
Au rythme actuel de cette grande braderie et de la sécheresse qui dure, les prix des viandes rouges risquent de connaître une nouvelle envolée dans les mois à venir. L'offre ne peut répondre à la demande en dépit de la baisse de consommation du produit depuis que son coût a explosé.
Les éleveurs, il faut le dire, se font de l'argent et ils ont pleinement profité des trois dernières années en l'absence de l'arbitrage de l'Etat, mais au vu de la conjoncture actuelle défavorable, en raison du manque de pluie et du renchérissement des produits fourragers, ils risquent de tout laisser de ce qu'ils avaient ramassé pendant les années de vaches grasses. Je parle ici des éleveurs et engraisseurs des bestiaux destinés à la boucherie et non des éleveurs de vaches laitières qui arrivent à peine à rentrer dans leurs frais.
Précision faite, l'on se doit tout de même de prospecter les voies pouvant mener à des solutions qui permettraient un certain rééquilibrage de ce grand marché où sont imbriqués élevage et alimentation pour bétail. Des règles claires devront être mises en place pour que chacun trouve son compte afin de mettre fin à ce désordre qui règne et dont le consommateur paie les pots cassés.
L'Etat, qui a déserté la scène, devra peser de tout son poids et intervenir pour rassurer la communauté des éleveurs qui sont dans le désarroi dans l'état actuel des choses, et ce, en fixant les prix des fourrages et autres aliments pour bétail dont l'orge qu'on vend au marché noir au double de son prix, tout en ayant à l'œil les intermédiaires afin de freiner leur élan de rapacité.
Pour le moyen terme, une politique différente de celle suivie depuis des années devra mettre au point une stratégie permettant la constitution de stocks régulateurs afin de pouvoir faire face aux années de mauvaises précipitations et de manque de pâturage.


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