La Tunisie, pays aux modestes ressources en hydrocarbures, s'emploie, pour satisfaire les besoins énergétiques de son économie, à diversifier ses sources, à travers, entre autres, l'intensification de l'investissement dans les énergies alternatives. Ainsi, parallèlement au développement des activités de prospection d'hydrocarbures avec 56 permis prévus pour 2010, à l'effet d'évaluer le potentiel du sous-sol national, qui n'a pas encore révélé tous ses secrets, un intérêt particulier est accordé à l'investissement dans les énergies renouvelables (solaire, cogénération et éolien). Le Plan solaire tunisien (PST) étant en cohérence avec ces objectifs dans la mesure où il intègre l'ensemble des domaines de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Avec un investissement de l'ordre de 3.600 MD, ce plan, en harmonie avec le Plan solaire méditerranéen (PSM), se compose de 40 projets complémentaires couvrant l'énergie solaire et éolienne, l'efficacité énergétique, l'autoproduction de l'électricité, l'interconnexion électrique, la fabrication de panneaux photovoltaïques et autres projets. Son financement est assuré à hauteur de 260 MD par le Fonds national pour la maîtrise de l'énergie, de 800 MD par le secteur public (dont 780 MD à la charge de la Steg), 2.500 MD par des fonds privés (dont 1.074 MD pour des projets dont la production est destinée à l'export), et enfin, à hauteur de 40 MD par la coopération internationale. Cette option stratégique pour les énergies renouvelables commence à susciter l'intérêt des investisseurs internationaux. En témoigne l'implantation d'entreprises de renommée dans le pays à l'instar de la société britannique NUR Energie, société implantée en Tunisie et spécialisée dans le développement des projets solaires dans la région méditerranéenne. Un climat de stabilité politique et économique Pour M. Kevin Sara, son directeur général, «la décision d'investir en Tunisie a été motivée par le climat de stabilité politique et économique qui prévaut dans le pays et par sa proximité géographique des marchés européens». M. Sara, qui est, en même temps, deuxième vice-président de la Chambre de commerce tuniso-britannique, estime que NUR Energie est née de l'idée que le vaste Sahara de l'Afrique présente un fort potentiel pour la production de l'énergie solaire. «L'ambition de NUR Energie est de développer des méga-centrales solaires dans le Sahara afin de produire de l'électricité avec une très faible empreinte carbone». Abordant la coopération bilatérale entre le Royaume-Uni et la Tunisie dans le domaine de l'énergie, M. Sara a indiqué que sa société ne fait que suivre d'autres grandes entreprises britanniques qui ont largement contribué au développement du secteur de l'énergie en Tunisie. Autre témoignage, celui de M. Didier Lartigue, directeur de Clarke Energy Tunisie et France (créée en 2007), qui s'est félicité de la célérité avec laquelle les activités de son entreprise ont démarré. Clarke Energy a eu à installer, clés en main, sur le champ pétrolifère de Waha (dans le Sud) trois moteurs destinés à réduire les émissions liées aux torchères des champs pétrolifères et à réalimenter électroniquement le site en substitution du groupe diesel. Ces moteurs sont opérationnels depuis novembre 2009. Dans le domaine des énergies renouvelables, un moteur biogaz Clarke équipe, aujourd'hui, le site de méthanisation de la Société tunisienne des marchés de gros (Sotumag) afin de valoriser les gaz produits par la décomposition des déchets.