De plus en plus de cellules jihadistes extrémistes sévissent actuellement en Algérie. Un nouveau front menaçant pour notre pays, après celui de la Libye Le tristement célèbre groupe Aqmi (Al Qaïda au Magreb islamique) ne fait plus cavalier seul en Algérie. En effet, selon des sources sécuritaires algériennes relayées par la presse locale, ce réseau monté dans les années 90 par Oussama Ben Laden, dans le cadre de la stratégie de «décentralisation de son combat», est aujourd'hui confronté à une rude concurrence menée par des cellules terroristes «ennemies», dont les plus redoutables sont Daech, Jund Al-Khilifa, Attawhid Wal jihad, Al Mouwakaaoun Bidam, Houmett Al Daâoua Al-Islamia et Abna Assahra. Evidemment, tous ces groupuscules obscurantistes sont dirigés par des poulains de Ben Laden qui ont fait leur dur apprentissage en Afghanistan et au Pakistan, à l'instar des caïds Mokhtar Belmokhtar, Lamine Ben Chanab et Mohamed Ben Salim (alias Salim Al-Afghani). De surcroît, ces milices sont bien nanties en hommes et en armes, et connues pour leur radicalisme à outrance. Au point que certains d'entre eux ont récemment repris les armes, bien qu'ils aient bénéficié de la fameuse amnistie ordonnée en 2009 par le président Bouteflika. Le triangle de tous les dangers Face à la prolifération de ces réseaux, l'homme fort d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel (alias Abou Mossaâb Abdelwadoud), est le premier à en pâtir. Lui qui persiste à ne pas prêter allégeance au mouvement qui monte en puissance, en l'occurrence Daech, désormais très actif en Algérie où il poursuit, en ce moment, une offensive de charme à l'adresse de tous ces groupes terroristes. Mais là où le bât blesse, c'est que l'âpre concurrence que se livrent ces derniers n'a nullement affecté leur sombre volonté commune de nuire aux pays de la région, en vue d'y implanter des émirats islamistes. D'ailleurs, le triangle que forment la Tunisie, l'Algérie et la Libye est le plus visé par ce plan expansionniste. Le plus dur reste à faire Dès lors, il n'y a pas photo : un nouveau front terroriste ouvert en Algérie menace sérieusement notre pays qui «se contentait», jusqu'ici, du dossier libyen. De surcroît, un nombre indéterminé de terroristes ont pu s'infiltrer en Tunisie, via la frontière algérienne, durant les deux derniers mois. Cela sans compter l'aveu du ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, qui a fait état, récemment, de la présence de dizaines de jihadistes algériens sur le territoire tunisien, parmi lesquels le dangereux Lokmane Abou Sakhr qui chapeaute encore la bataille de Jebel Chaâmbi. Certes, les forces de police et de l'armée algériennes, adossées au professionnalisme de leurs services de renseignements, ne cessent de collectionner les jolis coups de filet, avec l'arrestation de plusieurs terroristes. Certes aussi, l'armée algérienne a réussi, le 23 décembre passé, à éliminer même le chef du Jund Al-Khilafa, Abdelmalek Gouri, auteur de la tragique décapitation du touriste français Hervé Gourdel. Toujours est-il que l'Algérie reste exposée aux pires dangers que représentent les cellules dormantes. Ce qui revient à dire que la Tunisie risque d'en payer, un jour, les frais.