Ça se confirme : l'homme fort d'Ansar Echaria agissait (agira encore ?) sous les ordres d'Aymen Al-Dhawahri, via Aqmi On le sentait depuis deux ans déjà, et ça se confirme aujourd'hui : Abou Iyadh était manipulé par Al Qaïda et agissait sous les ordres de son patron Aymen Al-Dhawahri, depuis la retraite de ce dernier située quelque part en Afghanistan et qui constitue, depuis le règne de Ben Laden, le centre névralgique qui dispatchait les instructions à l'adresse de ses centaines de groupuscules éparpillés aux quatre coins de la planète. C'est là, en tout cas, la conclusion principale qui a filtré, selon certaines indiscrétions dignes de foi, de l'enquête menée par nos services de sécurité, sur la base des aveux arrachés, souvent difficilement, aux terroristes arrêtés ces jours-ci. Curieusement, ces aveux ne faisaient jusque-là jamais allusion à une quelconque complicité étrangère, en persistant à marteler que, «hormis une implication, presque insignifiante, de jihadistes algériens et mauritaniens, notre combat est dicté et conduit par le seul Abou Iyadh, au nom du jihad, et dans la perspective de l'instauration d'un émirat islamique en Tunisie». Le triangle Afghanistan-Algérie-Libye Ainsi est-il avéré que tous les maux et malheurs que nous a causés Abou Iyadh portaient la griffe d'Aymen Al-Dhawahri qui a, on le sait, le bras long sur la scène arabe, et la mainmise sur le continent africain, via sa...succursale, la tristement célèbre organisation Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) dont le numéro un, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, ex-poulain de Ben Laden, chapeaute les redoutables groupes terroristes sévissant en Afrique, tels que Ansar Echaria (Tunisie et Libye), Okba Ibn Nafâa (Algérie), Shabab (Somalie), Boko Haram (Nigeria), Al-Mourabitoun (Mali), voire les Frères musulmans (Egypte). Et puis l'on sait que Abou Iyadh, alors au début de... sa carrière sanguinaire, a fait ses premières dents de lait avec le terrorisme en Afghanistan, avant d'aller... monnayer ses talents de tueur tour à tour au Pakistan, en Irak, en Tchétchénie et, au bout du compte, en Libye où il a achevé son odyssée entre les mains de la CIA. Reste maintenant à savoir qui dirige aujourd'hui Ansar Echaria. Si pour certains de nos enquêteurs «seul l'avenir le dira», il n'en demeure pas moins vrai que rien ne prouve, du moins pour le moment, que ce groupe sanguinaire est menacé d'éclatement. D'abord parce que, dans la pure tradition d'Al Qaïda, les caïds se créent et se reproduisent... pour la pérennité. Ensuite, parce qu'il est prouvé que les acolytes d'Abou Iyadh comptent dans leurs rangs un nombre indéterminé de «camarades» portant les nationalités algérienne, libyenne, marocaine, mauritanienne, somalienne, égyptienne et yéménite. Enfin, parce que le patron d'Aqmi aura sans doute déjà délégué les pouvoirs de succession d'Abou Iyadh à un autre poids lourd de son écurie. Nouvelles preuves en vue Cette mosaïque de nationalités complices, on en aura bientôt de nouvelles preuves. C'est d'autant plus probable que la ruée vers les cellules dormantes se poursuit fort prometteuse, dans nos murs, au moment même où outre le formidable travail de sape et de ratissage déployé ces jours-ci par l'Algérie le long de ses frontières, nos forces de sécurité et de l'armée ont déjà appuyé sur l'accélérateur dans leur course effrénée pour traquer les terroristes tant à nos frontières avec l'Algérie et la Libye qu'à l'intérieur du pays.