PEKIN (Reuters) — Les autorités chinoises ont fermé temporairement le port de Dalian, dans le nord-est du pays, trois jours après l'explosion de deux oléoducs qui ont provoqué une importante pollution autour du site. Le géant pétrolier Petrochina, qui exploite les deux principales raffineries du premier port d'hydrocarbures de Chine, a mis en place un plan d'urgence afin de pallier cette fermeture, qui pourrait durer une dizaine de jours. Petrochina a commencé à réduire «de plusieurs milliers de tonnes» la production d'une des deux raffineries, West Pacific PetroChemical Corp (Wepec), qui produit 200.000 barils de pétrole par jour. «Le port a été fermé juste après l'explosion. Nous avons un plan d'urgence pour une semaine mais nous espérons que la marée noire sera nettoyée au plus vite», a déclaré à Reuters un responsable de PetroChina. Les installations principales du terminal pétrolier n'ont pas été endommagées par l'accident, a indiqué le port de Dalian dans un communiqué. L'impact s'est limité aux installations annexes, comme les systèmes de contrôle. «L'ampleur des dégâts et des pertes causés par l'accident et son impact sur les opérations du groupe PetroChina restent à évaluer», poursuit le communiqué. Des centaines de pompiers ont combattu pendant plus de 15 heures l'incendie qui s'est déclaré vendredi soir, lorsqu'un conduit transportant du brut d'un pétrolier vers un réservoir de stockage a explosé, entraînant à son tour l'explosion d'une canalisation voisine. Il n'y a pas eu de victime mais selon les médias chinois, une zone de près de 50 km2 a été contaminée au large du port, situé dans la province de Liaoning. Selon le responsable de PetroChina, la contamination de 10km2 de la zone «est préoccupante». «A qui la faute ?» Le coût de la catastrophe ne devrait pas être considérable pour CNPC, la maison mère de PetroChina, et serait de l'ordre de 50 millions de dollars, a estimé David Johnson, expert pétrolier chez RBS. «La question est de savoir à qui appartient le pétrole et s'il est assuré. Mais certains (des propriétaires) devront s'acquitter des coûts de nettoyage. La question est: qui va être responsable? C'est comme l'affaire BP. A qui la faute ?», a-t-il expliqué. Selon David Johnson, le fonctionnement de l'industrie pétrolière en Chine pourrait être renforcé à la suite de la marée noire. L'incident a en effet attiré l'attention des hauts responsables chinois, dont le Président Hu Jintao, le Premier ministre, Wen Jiabao, et le chef de la sécurité, Zhou Yongkang, qui ont tous réagi via des communiqués. Les experts estiment que si dégâts à l'environnement il y a, ils ne seront en rien comparables à la fuite de pétrole de BP dans le golfe du Mexique. Les autorités utilisent des dispersants pour tenter de stopper la propagation de la marée noire, rapporte le China Daily. «Depuis dimanche soir, 7.000 mètres de bouées ont été installées et au moins 20 bateaux écumant le pétrole ont été déployés», ajoute le quotidien.