Le chauffage est de plus en plus utilisé par les ménages tunisiens qui paient le prix fort pour l'achat d'un nouvel équipement mais donnent peu d'importance aux opérations de maintenance. L'hiver de cette année s'est caractérisé, dans les régions du nord et du littoral, par un froid rigoureux qui a obligé plus d'un citoyen à acheter un moyen de chauffage de différents modèles. Au nord ouest, la neige est tombée dans toutes les délégations rendant la circulation piétonne et automobile presque impossible. De plus, les bonbonnes de gaz butane ont connu une pénurie, ce qui a eu un impact négatif sur les conditions de vie des habitants dont certains se sont rabattus sur les ressources forestières en bois pour se réchauffer. Cette utilisation abusive des ressources forestières, même si elle est justifiée, porte atteinte à l'équilibre de l'écosystème. Dans les grandes villes comme Tunis, les citoyens ont l'embarras de choix en matière de moyens de chauffage dont certains fonctionnent à l'électricité alors que d'autres utilisent le pétrole, le butane ou le gaz naturel. Les commerçants semblent profiter de cette vague de froid pour revoir les prix à la hausse. Les clients se rendent dans les grandes surfaces ou les points de vente des équipements électroménagers pour choisir leur chauffage en tenant compte du prix et de la qualité. Les marques tunisiennes sont placées à côté des marques étrangères importées qui ont une bonne réputation. Peu de clients prennent en considération, cependant, les quantités d'énergie consommées par le chauffage. L'essentiel pour eux c'est de réchauffer en quelques minutes toute la maison et de bénéficier d'un minimum de confort de vie en cette période hivernale. Le chauffage traditionnel revalorisé Plusieurs appartements situés dans les quartiers huppés recourent au chauffage central qui utilise le gaz naturel. Economique, ce moyen de chauffage est très efficace puisqu'il permet en quelques minutes de chauffer plusieurs pièces à la fois à condition de fermer hermétiquement toutes les fenêtres pour empêcher l'entrée de l'air froid. Il est possible de réduire, arrêter ou augmenter le volume du chauffage à tout moment. Les radiateurs à bain d'huile se vendent, quant à eux, comme de petits pains même si leur prix est hors de portée pour les petites bourses. Ces radiateurs qui fonctionnent à l'électricité sont énergivores. Pour éviter des factures salées, il est recommandé de mettre en fonction ces équipements pendant quelques minutes dans une chambre bien fermée. Les chauffages à gaz butane sont également très sollicités par les citoyens, vu leur efficacité. Des précautions doivent être prises, cependant, lors du branchement de la bonbonne de gaz pour éviter une explosion. Toute odeur de gaz doit alerter l'utilisateur qui est appelé alors à vérifier le dispositif de son matériel en faisant appel à un technicien agréé. Le chauffage à pétrole commercialisé sous différentes marques a également un bon rendement. Mais les utilisateurs sont tenus d'acheter régulièrement l'énergie auprès des stations-services qui connaissent parfois une rupture de stock. Il est nécessaire de faire le tour de différentes stations pour trouver les quantités suffisantes de pétrole dont le prix est toujours mis à jour. Pour avoir le rendement souhaité, tous ces équipements doivent faire l'objet avant le début de la saison hivernale d'une maintenance en recourant, de préférence, à un technicien reconnu. Par ailleurs, plusieurs citoyens ont de la nostalgie des anciennes méthodes de chauffage et n'hésitent pas à utiliser le fameux kanoun qui fonctionne au charbon. En quelques minutes, la chaleur se diffuse dans toutes les pièces de la maison. Certaines familles exploitent la braise pour préparer le thé ou le café en évitant des dépenses élevées. Le kanoun ne doit pas être gardé toute la nuit dans une pièce où dorment des enfants ou des adultes car il y a risque d'asphyxie au CO2. La pièce doit avoir une aération suffisante une fois chauffée. Un important budget est, en tout cas, réservé, chaque année, par les ménages tunisiens —quel que soit leur revenu— afin d'acheter des chauffages neufs ou utilisés. Mais l'entretien de ces équipements n'est pas toujours assuré, ce qui contribue à la consommation excessive de l'énergie.