* Le danger majeur, l'intoxication au monoxyde de carbone (CO) communément appelé à tort CO2 Après moult atermoiements et tergiversations, on peut affirmer que le général hiver s'est finalement et définitivement installé dans nos contrées avec toute sa panoplie classique et habituelle. Ciel couvert et grisâtre, bise glaciale, pluies, givre et baromètre enregistrant des chutes vertigineuses . Ruée effrénée donc vers les vêtements chauds mais surtout sur les moyens idoines pour réchauffer son intérieur et préserver son foyer du froid mortifiant. Les solutions diffèrent d'une famille à une autre selon les moyens et la logistique pouvant être mis en place.
Des chauffage à risques Bien évidemment, le risque majeur est l'intoxication au monoxyde de carbone (CO) communément appelé, à tort d'ailleurs, gaz carbonique (CO2) ! Mais empressons-nous d'exclure du chapitre les villas chauffées électriquement ou disposant d'un chauffage central, avec une chaudière installée dans une chaufferie érigée au fin fond du jardin, bien loin de la résidence. Par contre les chaudières murales implantées dans les cuisines ou autres salles d'eau peuvent être à l'origine d'accidents graves en cas de fuite de gaz. En passant en revue les moyens classiques de chauffage les plus couramment utilisés : poêle à gaz, réchauds à pétrole, brasero (Kanoun), cheminée, ou même un amas de bois autour duquel on s'agglutine, on constate que tous, sans exception, sont susceptibles de provoquer une grave intoxication au monoxyde de carbone (CO). Combustion du charbon incomplète, clés de tirage fermées, fuites de cheminée, reflux par le vent dans les conduits, perméabilité au gaz des parois des poêles portés au rouge, et le CO de se répandre dans les locaux sans que l'on ne s'en rende compte !
Un gaz inodore, incolore ! La gravité dans l'affaire réside dans le fait que ce monoxyde de carbone (CO) est très insidieux et grandement trompeur, car dépourvu de couleur et d'odeur. Il prend donc tout son temps pour imprégner l'enceinte close, confinée et soigneusement calfeutrée, sans éveiller le moindre soupçon de l'assistance. Si l'on admet que l'Hémoglobine dans notre sang se combine à l'oxygène (oxyhémoglobine : HBO2) et le transporte vers toutes nos cellules, la toxicité du (CO) réside dans sa très grande affinité à se combiner à l'Hémoglobine sanguine (carboxyhémoglobine : HBCO) en lieu et place de l'oxygène. Une affinité évaluée à 250 fois plus que celle avec l'oxygène. Résultats: organisme et cellules non oxygénés, apparition immédiate des complications. Des symptômes peu alarmants L'intoxication au CO ou (Zanzana) débute par des signes très doucereux n'éveillant guère les appréhensions et allant en s'aggravant crescendo: un engourdissement bienfaisant, une légère torpeur, une somnolence, un imperceptible mal de tête supportable (céphalée), une impotence fonctionnelle interdisant toute fuite du local avant l'installation définitive du coma très profond en quelques minutes. Une singularité cependant avant la perte de connaissance : la perte du sens de l'orientation (Astéréognosie). Le sujet au lieu de se diriger vers la porte ou la fenêtre dans une ultime tentative de les ouvrir s'oriente vers le mur ou l'angle opposés où il finit par s'écrouler inerte.
Précautions à prendre Il est primordial en cette période de procéder à une inspection et à une révision de tous les appareils de chauffage : ramonage des cheminées pour une meilleure aération, changement des mèches des réchauds, vérification des tuyaux d'évacuation des chaudières installées dans les cuisines, halls, et salles de bains, et surtout ne point faire entrer dans une pièce un brasero dont la combustion n'est pas totale avec des bouts de charbon encore à l'état brut. Laisser toujours une petite ouverture dans le dessein de permettre à l'air frais de pénétrer dans la chambre. Au moindre signe alarmant, ouvrir grand portes et fenêtres, extraire carrément les intoxiqués de l'enceinte confinée, et les exposer à l'air libre quitte à leur faire encourir le risque d'une angine voire d'une bronchopneumonie. Il est expressément interdit d'allumer l'électricité car le risque de déflagration est très grand. Faire appel à la protection civile et au médecin le plus proche. Fait très important : procéder à changer l'emplacement de la chaudière installée dans la cuisine ou dans la douche et l'installer dans un espace ouvert : préau, courette, etc. un geste pouvant à lui seul épargner bien des vies !