Tous ceux qui ont un certain penchant sentimental pour le handball tunisien ont été, sans aucun doute, déçus par, non pas la défaite, mais par la manière d'évoluer de l'Equipe de Tunisie face à ce qui est devenu sa bête noire, la Macédoine. Tout en signalant au passage que la Macédoine, du temps de la défunte Yougoslavie, a toujours fourni les meilleurs joueurs à ce pays duquel nous avons beaucoup reçu et qui nous a tant aidés dans nos premiers pas dans le monde du handball international. Pour l'histoire, la première équipe étrangère qui avait débarqué en Tunisie indépendante a été le Red Star de Belgrade. Il n'y a aucune honte de perdre face à un des monstres du handball international, mais c'est encore une fois la façon qui choque. Première remarque, les expulsions qui se sont multipliées en début de rencontre et qui ont chambardé un système défensif mal en point. Seconde remarque, relative à cette défense qui n'a pas beaucoup progressé et que les dernières sorties de l'Equipe de Tunisie n'ont pas mise suffisamment en relief. En effet, le succès enregistré au tournoi organisé en Suisse et les deux derniers tests face à la Russie auraient dû éveiller l'attention de l'entraîneur. La Tunisie, à l'issue de cette dernière phase de préparation, a encaissé une moyenne de 25 à 27 buts par match. Au niveau international, cette moyenne est trop élevée pour espérer réussir un tournoi important, à plus forte raison dans un Mondial. A l'issue du Mondial de Barcelone en 2013, nous avions écrit sur ces mêmes colonnes : «Il faut refondre notre système défensif»: «Nous aurions souhaité poser deux questions à qui de droit, à l'effet de contribuer à la réussite de cet examen de... conscience, sous le titre — Comment expliquer que la Tunisie a joué durant... 70 minutes en infériorité numérique?— Comment expliquer le fait que l'équipe de Tunisie a joué pratiquement sans ailiers véritables, ce qui a permis à ses adversaires successifs, surtout après les deux premières rencontres, de restreindre la surface de manœuvre, de boucler le centre de la zone et de bloquer les tireurs de loin? ». Cela suppose que la situation n'a pas beaucoup changé et que les résultats ont pris le pas sur la façon d'évoluer et les aspects relevant de la technique collective. L'Equipe de Tunisie continue de commettre des erreurs individuelles au niveau défensif et de les payer cash, car contre une formation qui sait jouer face à une défense placée, les expulsions se traduisent par des buts. Le sélectionneur semble le dernier averti de cette insuffisance, alors qu'il aurait dû s'en rendre compte et travailler sérieusement ce secteur. En ce qui concerne le sélectionneur, nous avons toujours pensé qu'il était le premier à perdre les pédales dans les matches importants. Le stress le détruit littéralement et cela influe aussi bien sur son comportement que sur celui des joueurs. N'oublions pas les titres africains que nous avons perdus avec lui, alors que la Tunisie était donnée favorite. Cette claque remet tout le monde en place. Aussi bien le staff administratif que ceux qui veillent sur les aspects techniques devraient revenir sur terre, et se laisser convaincre qu'un match, qu'un tournoi, ne se gagne pas sur le papier, mais sur le terrain. Une lapalissade, n'est-ce pas ? Allez convaincre ceux qui n'en sont pas encore convaincus.