Exposition des œuvres récentes de l'artiste peintre Majed Zalila à la galerie Kalysté (La Soukra) : la richesse émotionnelle et communicative de l'ensemble de ses œuvres surprend, bouscule et nous confronte à l'inhabituel «Chez moi, tout signe, toute ligne véhicule un fait psychique et culturel. Parce que je suis conscient du monde qui m'entoure, je procède à partir d'un langage conceptuel, d'une esthétique sophistiquée. Moi, je peins de mémoire tous les événements que j'ai vécus durant toute mon existence. Afin d'éviter que les couleurs ne s'estompent et que les formes ne se dévitalisent, je me sers de couleurs agressives. Dans mes œuvres, il y a forcément une sensibilité plastique personnelle et des éléments subconscients que je draine sous une forme codifiée». C'est ainsi que Majed Zalila explique sa démarche artistique et le cheminement de son œuvre si riche et singulière. Majed Zalila, artiste peintre tunisien diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts, a participé à plusieurs expositions en Tunisie et à l'étranger. Dans son art il réconcilie, avec maîtrise, bon nombre de disciplines picturales, en jouant sur la couleur et la forme. Ses dernières créations, exposées dans le cadre chaleureux de la galerie Kalysté, ont surpris plus d'un visiteur par leur originalité et par l'énergie intense qui jaillit de chaque œuvre comme une source bouillante en perpétuelle effervescence. En fait, l'art de Majed Zalila continue à évoluer et à interpeller. Ici, il serait illusoire de dissocier le peintre du sculpteur tant l'osmose entre les deux vocations est évidente. La richesse émotionnelle et communicative de l'ensemble de ses créatures tridimensionnelles et de ses silhouettes sculptées en relief témoigne du don de cet artiste dont la démarche et le support surprennent, bousculent et nous confrontent à l'inhabituel. Le décalage entre l'objet et les mots provoque le sourire ou l'interrogation. Souvent, ce que l'artiste exprime à travers son tableau n'a rien à voir avec ce qui est perçu. Car il s'agit de l'imaginaire, de la mémoire ou d'une histoire personnelle. Et pourtant, il se crée au final une rencontre avec le spectateur qui s'approprie l'image. A travers ses œuvres, Zalila dévoile une technique personnelle et une recherche picturale abouties où apparaissent ses silhouettes féminines, masculines et ses diverses créatures déclinées sur différents supports, mais aussi des peintures abstraites où l'énergie et le caractère singulier de l'artiste s'expriment librement. Dans un espace graphique aux formes déstructurées, il parle du quotidien, du métissage et de la dépersonnalisation de l'Homme qui évolue mécaniquement dans un décor minimaliste et caricaturé. Une exposition à découvrir jusqu'au 31 janvier.