C'est au petit salon bleu du Palais de Carthage, après un bref entretien avec le président de la République, que le chef de gouvernement désigné, Habib Essid, a tenu hier un point de presse pour annoncer son équipe gouvernementale. « J'ai été honoré par la rencontre du président de la République à qui j'ai soumis la composition du premier gouvernement de la IIe République », a-t-il lancé à l'assistance, comme pour signifier le poids de la responsabilité qu'il a sur ses frêles épaules d'indépendant. « Cette équipe gouvernementale est le couronnement d'une série de rencontres et le fruit des diverses concertations avec les partis politiques, les organisations nationales et les composantes de la société civile. Ces rencontres ont permis de recueillir leurs avis, leurs opinions et de prendre connaissance de leurs propositions à propos de ce gouvernement et son programme d'action et les moyens à même de faire face aux défis actuels. Nous avons tenu à prendre compte de ces avis et de ces propositions, lesquels vont apparaître dans le programme de ce gouvernement qui sera exposé aux représentants du peuple », a-t-il ajouté. Une tâche qui ne semble pas avoir été de tout repos étant donné les tractations qui se sont poursuivies jusqu'à la dernière minute comme en témoigne la période de secousse qui a provoqué l'abstention de quelques partis politiques à participer à ce gouvernement. Il n'empêche, c'est un Habib Essid confiant qui assure que « le nouveau gouvernement sera celui de tous les Tunisiens et les tunisiennes. Son objectif ultime est de concrétiser les objectifs de la révolution de la liberté et de la dignité, et de consacrer le processus démocratique et garantir le développement socioéconomique pour toutes les catégories et toutes les régions au service de l'intérêt supérieur de la patrie qui doit être placé au-dessus des intérêts partisans ». Et de préciser que ce gouvernement est « un gouvernement de compétences nationales. Il comporte des personnalités politiques, de hauts cadres administratifs, des acteurs de la société civile et des experts et des spécialistes fort expérimentés ». Le chef du gouvernement désigné a souligné également « une forte présence de la femme et des jeunes » dans cette équipe. Il a par ailleurs tenu à rappeler que « chaque membre du gouvernement est appelé à exécuter le programme du gouvernement et non son propre programme. Le programme du gouvernement est issu du programme de Nida Tounès en tenant compte des propositions des autres partis, des organisations nationales et des acteurs de la société civile », a-t-il conclu avant de donner une lecture de la composition de son équipe gouvernementale. Il est à noter que la nouvelle équipe gouvernementale est composée de 24 ministres dont 3 femmes, un secrétaire général du gouvernement et 14 secrétaires d'Etat dont 6 femmes. En voici la composition: - Ministre de la Justice et des Affaires foncières : Mohamed Salah Ben Aïssa; - Ministre de la Défense nationale : Farhat Horchani; - Ministre de l'Intérieur : Najem Gharsalli; - Ministre des Affaires étrangères : Taïeb Baccouche; - Ministre des Finances: Lassaâd Zarrouk; - Ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale : Néjib Dérouiche; - Ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines : Zakaria Ahmed; - Ministre de l'Agriculture, des Ressources en eau et de la Pêche: Saâd Seddik; - Ministre du Commerce et de l'Artisanat : Slim Chaker; - Ministre du Tourisme : Mohsen Hassen; - Ministre de l'Equipement, de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire : Mohamed Salah Arfaoui; - Ministre du Transport : Mahmoud Ben Romdhane; - Ministre des Technologies de la communication et de l'Economie numérique : Karim Skik; - Ministre des Affaires religieuses : Laroussi Mizouri; - Ministre de l'Education : Maanef Abd Rabbou; - Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Chiheb Bouden; - Ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi : Salma Rekik; - Ministre des Affaires sociales : Ahmed Ammar Youmbaï; - Ministre de la Santé : Saïd Aïdi; - Ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance : Khadija Chérif; - Ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine : Latifa Lakhdhar; - Ministre de la Jeunesse et des Sports : Maher Ben Dhia; - Ministre délégué auprès du chef du gouvernement, chargé des relations avec l'Assemblée des représentants du peuple: Lazhar Akermi; - Ministre délégué auprès du chef du gouvernement, chargé des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile : Kamel Jendoubi; - Secrétaire général du gouvernement : Ahmed Zarrouk -Secrétaire d'Etat à la Sûreté : Lassaad Dorbez; -Secrétaire d'Etat aux Affaires locales : Ali Trabelsi; -Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères : Ahmed Zine Chlaief - Secrétaire d'Etat aux Affaires arabes et africaines : Touhami Abdouli; - Secrétaire d'Etat à la Fiscalité et au Recouvrement : Habiba Louati - Secrétaire d'Etat aux Domaines de l'Etat et aux Biens confisqués : Naïla Chaâbane; - Secrétaire d'Etat auprès du ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale : Lamia Zribi; - Secrétaire d'Etat à la Production agricole: Amel Nafti; - Secrétaire d'Etat à la Pêche : Youssef Chahed; - Secrétaire d'Etat à l'Environnement : Benaïssa Labidi; - Secrétaire d'Etat à l'Insertion sociale : Belgacem Essabri; - Secrétaire d'Etat chargée du dossier des martyrs et blessés de la Révolution : Majdouline Cherni; - Secrétaire d'Etat chargée de la mise à niveau des établissements hospitaliers : Hanène Arfa; - Secrétaire d'Etat aux Affaires de la jeunesse : Mohamed Jouili Qui sort, qui reste, qui revient ? C'est toute l'équipe de Mehdi Jomaâ qui fait ses adieux aux armes. Seul Ahmed Ammar Youmbaï, ministres des Affaires sociales au sein du gouvernement Jomaâ, conserve son titre de ministre pour le même portefeuille. Mohamed Salah Ben Aïssa, qui a été secrétaire général du gouvernement tunisien le 1er juillet 2011, dans le cabinet de Béji Caïd Essebsi, revient en tant que ministre de la Justice et des Affaires foncières. Taïeb Baccouche, qui fut membre du gouvernement de transition en tant que ministre de l'Education et porte-parole du gouvernementn, est nommé ministre des Affaires étrangères. Slim Chaker, secrétaire d'Etat chargé du Tourisme dans le gouvernement d'union nationale de Mohamed Ghannouchi puis dans celui de Béji Caïd Essebsi, auprès des ministres Mohamed Jegham puis Mehdi Houas avant de succéder à Mohamed Aloulou au poste de ministre de la Jeunesse et des Sports. Laroussi Mizouri a été nommé ministre des Affaires religieuses sous le gouvernement Mohamed Ghannouchi et il est resté en poste jusqu'à décembre 2011. Il est reconduit dans le même poste. Said Aidi a été nommé ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle en 2011 au sein du gouvernement provisoire, présidé par Béji Caïd Essebsi. Il devient ministre de la Santé. Lazhar Akremi, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, chargé des réformes du 1er juillet au 24 décembre 2011, au sein du gouvernement de Béji Caïd Essebsi, est nommé ministre délégué auprès du chef du gouvernement, chargé des relations avec l'Assemblée des représentants du peuple. C.B.N.