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Et maintenant, au travail !
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Enfin, Habib Essid livre sa copie. Les acteurs du paysage politique national lui accordent le préjugé favorable en attendant les actes
La révélation, hier après-midi, de la composition du gouvernement Habib Essid et la soumission de la liste des ministres et secrétaires d'Etat au président de la République ont surpris plusieurs acteurs du paysage politique national. Il s'agit plus particulièrement de certains partis dont les représentants continuaient à développer, pratiquement une heure avant que les dés ne soient jetés, un discours selon lequel ils étaient prêts à participer à la nouvelle équipe gouvernementale et à accepter n'importe quel portefeuille ministériel qui leur sera confié.
S'agit-il d'une forme de cécité politique unique en son genre de la part de ces mêmes partis quand on sait que Habib Essid a failli, dans les dernières heures, échouer dans sa mission du fait du refus diplomatique et parfois cru exprimé par d'autres parties consultées se disant les alliés naturels du parti vainqueur des législatives de voir les parties écartées à la dernière minute figurer dans le gouvernement ?
En tout état de cause, le résultat est là et les analystes auront tout le loisir de souligner que Habib Essid s'est comporté en fin de compte en un stratège habile qui sait prendre en considération les équilibres nécessaires, qui sait aussi écouter la pression de la rue et qui sait aussi se prémunir contre la colère ou la désapprobation de certaines forces sociales qui ont montré jusqu'ici, que l'on admette ou non, qu'elles savent maîtriser la rue.
S'agit-il d'un exercice de style propre à un haut commis de l'Etat au fait des priorités du moment aux dépens des ambitions personnelles et des calculs partisans étriqués ?
Habib Essid a-t-il choisi les hommes et les femmes qui vont réussir, par leurs compétences et les programmes qu'ils seront appelés à appliquer, à obtenir d'abord la confiance des députés et ensuite celle des électeurs ?
Il est trop tôt — faut-il le reconnaître — de répondre avec exactitude à ces deux questions.
Il reste que l'on ne peut, en aucune manière, passer sous silence la réussite du chef du gouvernement à opérer une certaine synthèse entre l'expérience et le professionnalisme d'une part et la jeunesse et l'ambition d'autre part, qualités qui distinguent les membres du gouvernement.
Reste la grande question : ce gouvernement est-il parti pour assurer un mandat de cinq ans, comme le prévoit la Constitution ? Mais avant d'en arriver là, il faut bien qu'il arrache la confiance des députés.
Ennahdha a raison de refuser de participer
Du côté de Nida Tounès, c'est la surprise générale. «Personne auprès de la direction du parti, assure à La Presse une source informée, n'a été associé au choix des ministres du gouvernement Essid. Nous avons découvert la composition de l'équipe gouvernementale comme tout le monde quand elle a été annoncée par le chef du gouvernement à l'issue de sa rencontre avec le président de la République.
Toutefois, les députés de Nida Tounès voteront pour accorder la confiance au gouvernement d'autant plus que le bloc parlementaire est représenté par plusieurs ministres».
Quant au choix des ministres, la même source y voit «un respect d'un engagement pris par Nida Tounès concernant l'association de la société civile. Latifa Lakhdhar et Khedija Chérif sont choisies dans le cadre du respect de cette promesse.
Quant à Majdoline Cherni, désignée secrétaire d'Etat chargée du dossier des blessés et martyrs de la révolution, «sa participation constitue en soi-même un symbole. Ça prouve que le dossier bénéficiera d'un intérêt particulier auprès du gouvernement. Il semble aussi que l'incident qui s'est produits le 14 janvier au Palais de Carthage a eu ses effets». Reste Ennahdha absent totalement du gouvernement ?
«Je pense qu'Ennahdha a totalement raison de refuser de participer au gouvernement. A ma connaissance, seuls quatre secrétariats d'Etat lui ont été proposés. Il est logique qu'il rejette cette proposition quand on fait la comparaison avec l'Union patriotique libre (UPL) qui a obtenu trois ministères en contrepartie de 16 sièges au Parlement alors que le parti de Montplaisir a remporté 69 sièges, sans compter les autres petits partis qui s'alignent généralement sur ses positions. Plus encore, la nomination de Maher Ben Dhia au poste de ministre de la Jeunesse et des Sports n'est pas acceptable puisqu'il existe un conflit d'intérêts dans la mesure où le président de l'UPL veille aux destinées de l'équipe du Club Africain et l'on se demande comment le ministre va se comporter avec l'équipe que dirige son président», ajoute la même source.
Quand Slim Riahi impose ses conditions
«De prime abord, il apparaît que le gouvernement Essid est composé de deux partis politiques : Nida Tounès et l'Union patriotique libre. Seulement, il faut observer que Slim Riahi a eu gain de cause en claquant la porte, mercredi dernier, pour rencontrer Béji Caïd Essebsi le lendemain et obtenir trois ministères le vendredi. En un moment, il a dépassé Habib Essid et a arraché les ministères qu'il briguait alors qu'on lui proposait auparavant un secrétariat d'Etat», souligne Abderrazak Hammami, secrétaire général du Parti du travail patriotique démocratique.
La surprise, c'est bien l'absence de ministres ou secrétaires d'Etat représentant Ennahdha, alors que Zied Laâdhari, porte-parole du parti nahdhaoui, parlait sur une radio privée, une heure avant que Habib Essid ne rende sa copie, de la disposition de son parti à participer à son gouvernement.
«Pour moi, il est clair que Béji Caïd Essebsi a décidé de préserver son parti, d'écouter la rue et de répondre positivement aux doléances des femmes qui l'ont porté au pouvoir.
Il a anticipé sur le vaste mouvement de contestation (refus d'associer Ennahdha) que les nidaistes projetaient d'organiser dimanche 25 janvier. Aujourd'hui, personne ne peut plus l'accuser d'avoir poussé à la formation d'un gouvernement de quotas. Quant à Yacine Brahim et son parti, ils se sont exclus eux-mêmes du fait des déclarations jugées inacceptables distillées à la presse, d'autant plus qu'ils n'étaient pas appréciés par l'Utica qui leur reproche leur soutien à la Conect», ajoute notre interlocuteur.
Pour revenir à la composition du gouvernement, Abderrazak Hammami fait remarquer que Habib Essid a pioché «un peu partout pour satisfaire tout le monde, plus particulièrement la société civile. Latifa Lakhdhar au ministère de la Culture et Khadija Cherif à celui de la Femme et de la Famille entretiennent de bonnes relations avec les milieux des droits de l'Homme et aussi avec le monde de la francophonie. De son côté, Majdoline Cherni est bien placée pour assurer le suivi du dossier des blessés et martyrs de la révolution et pour le retirer à ceux qui en ont fait un fonds de commerce».
S'agit-il d'un gouvernement qui va durer cinq ans et comment l'opposition compte-t-elle traiter avec lui ?
«Comme tout nouveau gouvernement, nous lui accordons le préjugé favorable en attendant de voir les actes. Notre ambition est qu'il respecte ses engagements. Au cas contraire, nous prendrons les positions qu'il faut afin de rectifier ses éventuelles erreurs», juge-t-il.


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