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Ni compréhensible ni lisible
Composition du nouveau gouvernement
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 01 - 2015

Est-ce une formation de forte carrure pour lancer les grands chantiers et entreprendre les grandes réformes nécessaires à la relance de l'économie nationale?
Pour une surprise, c'en est une. C'est finalement un vendredi, en début d'après-midi, que le chef du gouvernement a annoncé les membres de son cabinet. A en croire les réactions des acteurs politiques, tout le monde a été pris de court, à commencer par des dirigeants de Nida Tounès eux-mêmes. Des sources bien informées nous ont révélé que la liste devait d'abord être soumise aux instances dirigeantes du parti de référence avant la révélation officielle à la presse. Il en a été autrement. Décidément, la politique a ses secrets que l'on n'arrivera jamais à percer. Résultat des courses, une formation est sortie du chapeau de M. Essid comme par magie, pour proposer aux Tunisiens un gouvernement ni compréhensible ni lisible.
La plupart de ses membres sont de parfaits inconnus. Des technocrates indépendants, nous dit-on. Certes, mais compte tenu de leurs profils, ils ne pèsent pas lourd, ni ne représentent grand-chose face au poids de Béji Caïd Essebsi. Pourquoi avoir fait le choix de ce casting improbable qui sonne le retour du pouvoir hypertrophié à Carthage? Dans des articles antérieurs, nous avons fourni plusieurs scénarios, dont un se confirme aujourd'hui, celui d'un cabinet faible, avec un hyper-président exécutif. Encore une fois, c'est contraire à l'esprit de la Constitution.
A regarder les différents CV des nouveaux ministres, il y a des compétences, mais est-ce une équipe de forte carrure pour entreprendre les réformes nécessaires à la relance de l'économie nationale et pour lancer les grands chantiers? D'autant que les enjeux sont très importants, du fait des mesures douloureuses à mettre en place, notamment en matière budgétaire et de subventions. Quel pouvoir pourra revendiquer une administration composée presque dans sa totalité de technocrates dépourvus de la moindre légitimité politique ni de la moindre notoriété? Quelle indépendance aura-t-elle vis-à-vis de la présidence?
Sans l'intervention de l'affect
Quelques noms, heureusement, sauvent la mise, à l'instar de celui de Khédija Cherif, ministre de la Femme. C'est une militante de longue date, opposante à l'ancien régime, connue pour ses positions courageuses, elle a l'expérience requise pour le secteur d'activité dont elle a été chargée, tel Said El Aidi, une haute compétence du pays nommé à la tête du ministère de la Santé. Quoique certains le voient dirigeant d'autres départements nettement plus techniques. En revanche, beaucoup d'incompréhension persiste face à des nominations comme celle de Majdouline Cherni, secrétaire d'Etat chargée des dossiers des martyrs. Avec tout le respect qu'on doit à la mémoire de son frère, Socrate Cherni, et en respect au chagrin que son lâche assassinat a laissé, comment peut-on désigner des personnes dans de hautes responsabilités pour leur génétique? Quand est-ce que les affaires publiques seraient-elles gérées sans l'intervention de l'affect ?
Mais encore, Taïeb Baccouche, aux Affaires étrangères? Un autre mystère à résoudre. Il n'est un secret pour personne que le secrétaire général de Nida Tounès représente un courant politique dans son parti qui se démarque nettement de celui du président-fondateur, Béji Caïd Essebsi et de son cercle rapproché. Pourtant, M. Baccouche a accepté un portefeuille, les Affaires étrangères, le seul avec celui de Défense qui relèvent constitutionnellement des attributions directes du président de la République? ! D'où ces questions que cette affectation appelle: quelle marge de manœuvre aura concrètement le nouveau ministre des Affaires étrangères? Sera-t-il libre d'agir selon sa vision toujours en concertation avec le président de la République? Ou ne sera-t-il que l'exécutant de politiques qu'il n'a peut-être pas choisies?
Quoi qu'il en soit, c'est un gouvernement étrange, si étrange que beaucoup de Tunisiens ne comprennent pas et bien des politiques rejettent franchement. Il nous reste de suivre son travail au jour le jour, pour juger de son rendement et son degré d'efficacité. Mais il est clair et établi que les nouveaux maîtres de la Tunisie ne se trouvent plus à La Kasbah, mais bien à Carthage.
Biographies des membres du nouveau gouvernement
Habib Essid, chef du gouvernement désigné
Habib Essid est né le 1er juin 1949, à Sousse. Il est titulaire d'une maîtrise en sciences économiques de la faculté de Droit et des Sciences économiques de Tunis et d'un diplôme d'ingénieur agricole spécialité économie agricole de l'université Minnesota (USA). Il a entamé sa carrière professionnelle en tant qu'ingénieur depuis 1992. Il a occupé plusieurs fonctions au sein du ministère de l'Agriculture où il a été chargé, de 1975 à 1980, des études d'irrigation agricole au sein de la direction générale du génie rural avant d'être nommé président-directeur général de l'Office de mise en valeur des périmètres irrigués de Gafsa et du Jérid de 1980 à 1988.
Il a été nommé, également, délégué régional du développement agricole à Kairouan, puis directeur général, délégué du développement agricole à Bizerte en 1989.
Habib Essid a été nommé, aussi, chef de cabinet du ministre de l'Agriculture de 1993 à 1997, avant d'occuper le même poste au ministère de l'Intérieur jusqu'à 2001.
En janvier 2001, il a occupé le poste de secrétaire d'Etat auprès du ministère de l'Agriculture chargé de la pêche puis secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Agriculture, de l'Environnement et des Ressources hydrauliques chargé de l'Environnement de septembre 2002 jusqu'à juin 2003.
Il a, également, occupé le poste de président-directeur général de la Société du transport par pipeline à travers le Sahara (Trapsa) de juin 2003 à novembre 2004. De 2004 à 2010, Habib Essid a occupé le poste de directeur exécutif du conseil oléicole international dont le siège est à Madrid (Espagne).
En février 2011, il a été nommé conseiller auprès du Premier ministre dans le gouvernement provisoire. Du 28 mars 2011 jusqu'au 22 décembre de la même année, il a occupé le poste de ministre de l'Intérieur dans le gouvernement provisoire. Puis, il a été nommé conseiller auprès du chef du gouvernement provisoire, chargé des Affaires sécuritaires jusqu'au 31 décembre 2012.
Mohamed Najem Gharsalli, ministre de l'Intérieur
Mohamed Najem Gharsalli est âgé de 54 ans. Titulaire d'une licence de droit, il exerce dans le corps de la magistrature depuis près de 25 ans. Gharsalli a occupé la fonction de président du Tribunal de première instance à Kasserine. Il a été nommé gouverneur de Mahdia, sous le gouvernement Béji Caïd Essebsi en 2011.
Farhat Horchani, ministre de la Défense nationale
Le nouveau ministre de la Défense nationale est né le 20 janvier 1953 à Tunis. Il est originaire du gouvernorat de Tozeur. Horchani est professeur agrégé à la faculté de Droit et des Sciences politiques de Tunis. Il obtient un doctorat d'Etat en droit public à la même faculté. Il est président de l'Association tunisienne de droit constitutionnel et compte à son actif d'autres activités associatives, académiques et à caractère juridique.
Il est juge à la Cour arabe des investissements et expert des Nations unies (Cnuced, Escwa, OMC, Pnud, Banque mondiale) en matière d'études stratégiques sur l'examen de la politique d'investissement direct étranger.
Taïeb Baccouche, ministre des Affaires étrangères
Le secrétaire général du mouvement Nida Tounès est le nouveau ministre des Affaires étrangères au gouvernement Essid. Il est né en 1944 à Jammel (gouvernorat de Monastir). Il est professeur universitaire titulaire d'un doctorat d'Etat en linguistique (Paris-Sorbonne, 1980). Entre 1995 et 2002, il est président de l'Association tunisienne de linguistique. Il a occupé plusieurs postes de responsabilité dans de nombreux secteurs, dont le secrétariat général de la fédération de l'enseignement supérieur entre 1974 et 1977. Entre 1981 et 1984, Baccouche est secrétaire général de l'Ugtt.
Il est directeur du journal Echaâb de 1981 à 1985. Il est auteur ou coauteur de nombreux ouvrages et articles, en arabe et en français, sur la linguistique, la sociopolitique et les droits de l'Homme. De 1998 à début 2011, Baccouche est président de l'Institut arabe des droits de l'Homme. Après la Révolution, il assure le poste de ministre de l'Education et de prote-parole du gouvernement, entre le 17 janvier et le 24 décembre 2011 (successivement au gouvernement Mohamed Ghannouchi et Beji Caïd Essebsi).
Mohamed Salah Ben Aissa, ministre de la Justice
Mohamed Salah Ben Issa est né le 1er novembre 1948 à Tunis. Il est professeur agrégé en droit public. Il a été le doyen de la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis de 2002 à 2008. Il a occupé le poste de secrétaire général du gouvernement de juillet au mois d'octobre en 2011. En 2013, il est président de l'Association tunisienne des sciences administratives. Il est également ancien membre du conseil scientifique de l'Académie internationale de droit constitutionnel jusqu'en 2009.
Il est également membre de l'International association for court administration (Kentucky USA) (2005) et membre de diverses commissions d'études sur les réformes administratives en Tunisie. Il a également occupé le poste de secrétaire général du gouvernement Béji Caïd Essebsi en 2011.
Le nouveau ministre de la Justice est auteur de diverses publications et contributions à des colloques en Tunisie et à l'étranger dans le domaine des sciences administratives.
Lassâad Zarrouk, ministre de l'Economie et des Finances
Lassâad Zarrouk, né le 12 juin 1963 à Tunis, a obtenu son baccalauréat en 1982 au lycée Carthage-Présidence, avant d'intégrer un cursus universitaire à la faculté de Droit de Tunis où il a décroché en 1986 une licence en sciences économiques. En 1989, il a obtenu un Dess en Finances de l'Institut de financement du développement du Maghreb arabe (Ifid), puis un DES en Droit du commerce international en 1991 de la faculté des Sciences juridiques et politiques de Tunis. Après ses études à Tunis, il a intégré l'Ecole nationale d'administration (ENA) à Paris où il a eu en 1994 un diplôme international d'administration publique. Zarrouk a été nommé en 2009 à la tête de la Cnam après une carrière de cinq ans environ en tant que directeur général de la sécurité sociale au sein du ministère des Affaires sociales. Il a également été enseignant dans plusieurs universités tunisiennes. Il est aussi auteur de divers ouvrages et publications.
Néjib Derouich, ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale
Néjib Derouich, né le 18 décembre 1969 à Bizerte, est leader à l'UPL. Il a fait ses études primaires et secondaires en Tunisie et a été à Paris pour poursuivre ses études d'ingénieur. Il est titulaire d'un diplôme d'ingénieur et d'un master en management. Il a plus de 15 ans d'expérience dans la gouvernance et le développement de projets au sein de grandes entreprises internationales. Il a exercé dans les domaines des télécommunications, du développement urbain, de la gestion hôtelière et de la gestion des concessions d'or et de diamant. Entre autres multinationales, M. Derouich a occupé des postes de direction à la tête de plusieurs groupes à l'instar de SIG Combibloc Obeikan au Moyen-Orient et interWave Communications en Californie.
Mohsen Hassan, ministre du Tourisme
Mohsen Hassan a étudié à l'Institut de financement du développement du Maghreb arabe (Ifid) avant de poursuivre ses études à l'université Panthéon-Sorbonne à Paris. Hassan est un homme d'affaires et P.-d.g du groupe GMH. Il est également le porte-parole de l'Union patriotique libre (UPL). Un poste qu'il occupe depuis 2011. Le nouveau ministre est originaire de la ville d'Essouassi relevant du gouvernorat de Mahdia.
Slim Chaker, ministre du Commerce et de l'Artisanat
Slim Chaker est né le 24 août 1961 à Sfax. Il a eu son baccalauréat au lycée Sadiki en 1979 et a suivi trois années de licence en mathématiques à l'Ecole normale supérieure de Tunis jusqu'en 1983. Il a également étudié à Paris à l'Ensae (Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique) où il devient ingénieur statistique en 2006. Il obtient, aussi, un MBA en 2008 au sein de la Mediterranean School of Business à Tunis. Il a commencé à travailler en 1986 au ministère du Plan. Il travaille aussi dans le secteur bancaire, en sa qualité de directeur adjoint de la Banque tuniso-qatarie d'investissement (1991-1992), directeur des études au Centre technique du textile (1992-1998), ou encore directeur coordonnateur du Fonds d'accès aux marchés extérieurs (1998-2008). Slim Chaker est en outre consultant international concernant le Programme européen pour la promotion des exportations en Jordanie, chargé de la mise à niveau du secteur des services et du tourisme. Après la révolution de 2011, il est nommé secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, dans le gouvernement Mohamed Ghannouchi puis celui de Béji Caïd Essebsi. Le 1er juillet, il est nommé ministre de la Jeunesse et des Sports. Après avoir quitté le gouvernement, il rejoint Nida Tounès, où il devient chargé des programmes économiques et sociaux.
(Nous publierons demain les biographies restantes)


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