En visite chez son homologue et ami Bouteflika, BCE pourrait rentrer à Tunis avec de meilleures garanties de coopération en matière de lutte contre le terrorisme. De bon augure En choisissant l'Algérie comme premier pays à visiter depuis son intronisation, le nouveau président de la République, Béji Caïd Essebsi, sait assurément sur quel pied danser. En effet, outre la vieille connaissance qui le lie à son homologue et ami Abdelaziz Bouteflika, fruit d'une longue carrière diplomatique, BCE, en politicien rusé, n'est pas sans savoir que, pour espérer parvenir à vaincre l'hydre terroriste, rien ne vaut une meilleure coopération avec le voisin algérien. Une coopération qui accuse, à ce jour, un déficit certain, en raison notamment de la persistance de divergences de vues, en matière de traque des terroristes le long de la frontière entre les deux pays. Les Algériens ayant été, par moments exaspérés, de l'avis même de leurs médias, par la lenteur et l'inefficacité du rendement sécuritaire côté tunisien, et cela, en dépit de la disponibilité d'informations fiables, et donc exploitables, distillées fréquemment par les services de renseignements voisins. Concrètement, plusieurs éléments jihadistes jugés dangereux courent toujours en Tunisie, depuis le signalement, de l'autre côté de la frontière, de leur infiltration dans le territoire tunisien. De surcroît, nos frères algériens n'arrivent pas à comprendre comment des terroristes arrêtés en Tunisie retournent, mine de rien, en Algérie pour reprendre les armes, après avoir bénéficié d'un non-lieu ! Autant dire que cette coopération, pourtant vitale parce que inévitable, aurait dû être plus performante. Un gâchis impardonnable qui a fait évidemment la joie des groupuscules jihadistes. Au point que la fameuse bataille de Jebel Chaâmbi, vieille bientôt de trois bonnes années, perdure fatalement, au moment même où les cellules dormantes demeurent bizarrement inviolables. Le plus tant escompté Dès lors, il est certain que BCE et AB auront, durant leurs entretiens, parlé davantage de terrorisme que d'autres choses. Les camarades de combat diplomatique qu'ils étaient deviennent, mine de rien, des camarades de combat terroriste, le bon vieux temps des années 70-90 l'ayant cédé à la triste réalité intégriste. C'est pourquoi, nous estimons que les deux hommes vont donner un coup de fouet salutaire à leur coopération sécuritaire. Se ressemblant comme deux gouttes d'eau, partageant les mêmes convictions et animés par les mêmes intentions, ils feront tout, parions-nous, pour colmater les brèches persistantes et donner plus de punch et de percussion à leur lutte contre le terrorisme. Ainsi, croyons-nous savoir, BCE demandera-t-il à son ami des aides substantielles en équipements de combat, la tenue de réunions mutuelles plus fréquentes entre les structures sécuritaires des deux pays et une présence tuniso-algérienne plus musclée le long des frontières avec la Libye qui restent la plaque tournante privilégiée des groupes takfiristes affluant du Niger, du Mali, voire d'Irak et de Syrie. Et lorsqu'il s'agit de deux hommes qui s'entendent à merveille, nul doute que ces demandes seront satisfaites à Alger. Et le plus tôt serait le mieux. De bon augure, somme toute...