La majorité silencieuse doit parler La «transe» des revendeurs de cartes de recharge téléphonique et de «light» continue depuis voilà des semaines. Selon la gourmandise de chacun, un minimum de 200 millimes de supplément pour la carte de cinq dinars, indûment imposé au client. Dans les profondeurs de notre pays, ce supplément galope allégrement jusqu'au double. Et malgré les appels répétés lancés chaque jour par la radio et la télé, les margoulins n'ont pas l'air d'abdiquer. justement, pourquoi reculer tant que le client est prêt à avaler la pilule et acheter, sans dire un mot ni broncher. Oui, c'est là le cœur du mal qui fait mal au cœur. Le complicité du silence est un regrettable phénomène qui encourage ces phénomènes et ces gloutons à nous manger à toutes les sauces, sans rien risquer. Oui, compter sur «M. Contrôle», se croiser les bras et se taire constamment, n'est pas pour arranger la situation. Car, le corps de contrôle ne peut à lui seul faire la pluie et le beau temps. Et, l'autodéfense du consommateur est une condition importante pour mettre au bémol ces commerçants malveillants et les ramener à la raison... Les appels de sensibilisation et les mises en garde, lancés d'une manière répétées sont certainement à saluer, mais les sanctions contre les contrevenants restent incontournables. Les grossistes mènent le bal Selon les services de contrôle économique, les commerçants grossistes étaient derrière cette hausse illicite. C'est pour cela que cette transgression a été si généralisée. Ce qui ne blanchit pas pour autant les détaillants contrevenants, tenus à ne pas se plier aux diktats de leurs fournisseurs et à s'en tenir aux tarifs en vigueur, tant que ceux-ci n'auraient pas été officiellement modifiés. Quitte à s'abstenir carrément à s'en procurer. Il aurait fallu étouffer le mal dans l'œuf, pour que toutes les parties prenantes à divers niveaux ne se voient pas enfermées dans un cercle vicieux... D'autre part, l'on croit savoir, selon des sources sûres, que les autorités économiques seraient à la recherche de solutions idoines pour couper l'herbe sous le pied aux spéculateurs et imposer clarté et transparence dans le commerce des cartes de recharge téléphonique. Une formule est à présent à l'étude au département concerné. Elle semble faire son bonhomme de chemin. Il s'agit d'inclure la taxe ajoutée à la valeur de la carte au prix global de celle-ci. Comme c'est le cas de la recharge «light». D'ailleurs, l'on se demande pourquoi n'a-t-on pas eu l'idée dès le départ d'instituer cette formule, propre à dissiper les équivoques et écarter les risques de spéculation? Libération des prix et libre concurrence Il importe de souligne, par ailleurs, que les tarifs des prestations téléphoniques étaient, au départ, soumis au régime de l'agrément administratif aux divers niveaux. Ceci, en vertu du décret n°1142 de l'année 1995, portant sur les articles, produits et prestations non soumis au régime de la liberté des prix (dit tableau A). Ces tarifs étaient alors fixés par arrêté du ministre du commerce, devant être publié au Journal Officiel. Cependant, depuis la libération du secteur, l'entrée au marché local de nouveaux opérateurs et aussi l'institution du code des communications, les tarifs de prestations de base, ont dû être fixés par arrêté du ministre des communications, en application de la nouvelle loi n°1, datant du 15 janvier 2001. Cette libération n'a pas été sans favoriser une concurrence loyale et produire, de ce fait, une incidence bénéfique et profitable (pour le consommateur), sur le rapport prix-qualité de service. Seul le prix plancher de la minute était fixé Etant donné l'intensification de la concurrence au sein du marché des communications, il a été ensuite décidé d'abandonner le régime de l'agrément administratif, sans pour autant réviser le régime des tarifs. On s'est alors contenté de fixer le prix plancher de la minute de communication, que déterminait, d'une manière périodique, l'instance nationale des communications. On rappelle dans à ce propos que c'est en 2006 qu'il a été décidé la taxation des cartes de recharge téléphonique, en vertu de l'article 45 de la loi n°106 du 19-12-2005. Et dès lors, les frais ont été majorés de 300 millimes pour chaque recharge de 5 dinars. Cette taxe portée à 400 et 500 millimes, à chaque fois dans le cadre de la loi de finances. Elle a toujours concerné aussi les recharges «light». En somme, pour contrer toute pratique illégale, le public doit s'abstenir de l'achat de la carte de recharge, taxée normalement. C'est-à-dire pas plus de 500 millimes pour chaque recharge de 5 dinars et évidemment 100 millimes pour la recharge d'un dinar. C'est donc à la majorité silencieuse de briser le silence et dire non à la spéculation! Car, la minorité grincheuse ne pourra, à elle seule, faire le beau temps .