Les ministres, appelés à soumettre leurs cinq priorités pour les cent premiers jours du gouvernement, commencent à faire parvenir leurs propositions à La Kasbah. La commission nationale de maîtrise des prix est de retour pour suivre l'évolution de la situation dans les marchés. Les régions auront aussi leurs commissions qui veilleront au grain hebdomadairement Une semaine après l'installation de l'équipe Habib Essid, on a opté pour la célérité et le respect des délais impartis à chaque ministre pour soumettre un calendrier précis comprenant les cinq priorités que son département a décidé de traiter au cours des cent premiers jours du gouvernement. Une source informée auprès du palais de La Kasbah confie à La Presse: «Les dossiers ont commencé à parvenir à la présidence du gouvernement et l'on s'attend à ce que tous les ministres respectent les délais qui leur sont impartis». D'ailleurs, la rencontre qui a groupé, hier, le chef du gouvernement, Habib Essid, avec Mohamed Ennaceur, président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), a permis, selon un communiqué publié par la présidence du gouvernement, de révéler la nature des dossiers que le gouvernement considère comme étant prioritaires. Il s'agit d'un certain nombre de projets de loi à caractère économique et de développement. Ils concernent «des conventions financières avec des pays amis et des institutions internationales à l'instar du Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM), sachant que la mise en œuvre de ces accords obéit à des dates déterminées à l'avance qu'il faut respecter à tout prix». «La loi antiterroriste, ajoute la même source, figure aussi parmi les priorités inscrites à l'ordre du jour du gouvernement durant ses cent premiers jours eu égard à ses incidences directes sur l'incitation des investisseurs tunisiens et étrangers à reprendre leurs activités, plus particulièrement dans les régions intérieures du pays». En parallèle, l'on apprend aussi qu'un conseil ministériel a été tenu, hier, en vue «d'examiner la situation à Ben Guerdane et à Dhehiba au vu des revendications des habitants de ces deux régions. Il a été décidé de former des commissions ministérielles avec pour mission d'étudier les mesures à prendre pour répondre aux demandes. Ces commissions soumettront leurs propositions à un nouveau Conseil ministériel devant se tenir dans les jours à venir». Maîtrise des prix Sur un autre plan et conformément aux promesses du ministre du Commerce et de l'Artisanat, Riadha Lahouel, concernant la maîtrise des prix des produits de consommation de base, le gouvernement est passé aux actes. Hier, un Conseil ministériel présidé par le chef du gouvernement a pris une série de mesures dont la plus importante est celle de recourir à l'article 4 de la loi sur la concurrence et des prix «au cas où se poursuivrait l'écart des prix pour ce qui est des produits délicats dans les différentes régions du pays». L'article 4 en question, rappelle-t-on, autorise l'Etat à intervenir pour imposer des prix que les commerçants seront obligés de respecter, sous peine d'être sanctionnés. Et à propos des sanctions infligées jusqu'ici aux contrevenants et qui n'ont pas dissuadé les récidivistes, on apprend que les procès-verbaux seront exécutés «sans attendre l'intervention des tribunaux dont l'action prend beaucoup de temps». La commission nationale de maîtrise des prix est, par ailleurs, de retour. Elle se réunira mensuellement en vue de suivre l'évolution de la situation dans les marchés. La nouveauté concerne la création de commissions régionales de maîtrise des prix qui auront à tenir des réunions de suivi hebdomadaires (voir les mesures en détail). En règle avec la loi de 1987 D'autre part, les ministres de Habib Essid, conduits par leur chef, n'ont pas attendu l'expiration du délai d'un mois que leur accorde la loi de 1987 sur la déclaration de leurs biens acquis avant leur désignation au sein du gouvernement. Déjà, Habib Essid, chef du gouvernement, a procédé à remplir les formulaires inhérents à la déclaration de ses biens et les a déposés auprès de la Cour des comptes. Les ministres, de leur côté, sont en train de faire le nécessaire pour être en règle avec la loi bien avant l'expiration du délai réglementaire.