Les fortes pluies qui se sont abattues sur Oued El Maâdin seraient à l'origine de l'affaissement de la route locale N° 360. Dans son rapport, l'expert donne plus de détails à ce sujet Le glissement de la route RL360 / Oued El Maâdin a fait l'objet d'un rapport de la part de M.MH Ben Dhia, expert en géotechnique et fondations, qui s'est rendu sur les lieux pour constater de visu la situation. En fait, cette expertise a été établie suite au glissement qui a eu lieu au voisinage de la route régionale N°52 et qui a provoqué la coupure de la route locale N°360. Ces deux routes situées de part et d'autre de Oued El Maâdin sont reliées par un carrefour. Selon cet expert, le glissement se trouve en début de la RL360 et juste après l'ouvrage hydraulique qui vient d'être construit. Le glissement serait dû aux importantes pluies qui se sont abattues sur la région durant la période allant du 24 au 28 janvier 2015. D'où le mouvement des sols couvrant une très importante surface à l'oued El Maâdin. L'examen du terrain est très important pour connaître les données du site, identifier les causes du glissement et comprendre le phénomène étudié. L'expert a remarqué la présence de blocs calcaires détachés des bancs rocheux du sommet de la montagne et l'existence d'anciennes souches d'arbres arrachés datant de plus d'une vingtaine d'années. Ces indices indiquent que, dans le site du glissement actuel, d'anciens mouvements significatifs ont eu lieu. Flaques d'eau stagnantes Sans trop s'attarder sur les détails techniques, on peut souligner, en se référant à l'expertise en question, que depuis la crête en haut du talus, une importante infiltration des eaux d'une source située à la côte a été observée. Dans la zone du glissement, il y a des affaissements, des refoulements et des bouleversements des sols qui laissent croire à une grande hétérogénéité de la composition du terrain. Dans les plans superficiels de rupture, on peut distinguer une couche de terre végétale épaisse, des argiles brunes ou blanchâtres à inclusions de cailloux calcaires blancs. Les écoulements souterrains sont nombreux et abondants, d'après l'expert. D'ailleurs, à différents points et niveaux, des stagnations de flaques d'eau et des écoulements à débits élevés sont constatés. Les eaux d'infiltration depuis la source, en zone de crête, sont à l'origine de l'affaiblissement de la portance des sols hétérogènes. Les dernières pluies abondantes ont provoqué la saturation des sols superficiels et ont diminué leur résistance. Les racines des anciens arbres morts et abattus pourraient constituer des chemins d'écoulement d'eau ou des lignes de faiblesse. Les blocs rocheux, en absorbant de l'eau, s'alourdissent et deviennent des charges supplémentaires à la surface du talus. Quand les sols sont rompus par endroits, les glissements commencent. Ils ont engendré le mouvement lent d'une masse importante du sol créant des affaissements et des refoulements de l'ordre de 2 mètres. Une section de la plateforme, la route régionale N°360, a été ainsi déplacée vers oued El Maâdin. Le sol du bourrelet formé par le glissement a rétréci le lit mineur de l'oued. Rappelons que les travaux réalisés dans le cadre de la construction de l'ouvrage sur Oued El Maâdin et la section de liaison de la route locale N°360 n'ont pas eu à modifier la topographie et ne peuvent pas être à l'origine de ce glissement. Des actions urgentes Le mouvement du sol est, cependant, continu et risque de s'amplifier par les éventuelles futures pluies. C'est un glissement enclenché par la pluie, qui ne s'arrêtera qu'après le dessèchement des sols glissés. Des actions urgentes à réaliser ont été proposées en vue de réduire l'ampleur du glissement. Des investigations géotechniques sont nécessaires pour élaborer une étude approfondie et des travaux de stabilisation de la zone du glissement et la consolidation de la plateforme routière. Le diagnostic est donc clair : suite aux pluies qui sont tombées dans la région du 20 au 28 janvier, un grave glissement du terrain a été provoqué, ce qui a eu pour conséquence la coupure d'une section récemment construite de la route locale n°360 au voisinage d'un ouvrage réalisé sur Oued El Maâdin près de la route RR52. Les travaux de réalisation de l'ouvrage hydraulique ne constituent pas une cause plausible du glissement pour deux raisons claires : l'ouvrage hydraulique réalisé se trouve à l'extérieur de la zone du glissement. Cet ouvrage est beaucoup plus large que le lit mineur de l'oued et beaucoup plus large que l'ancien ouvrage existant. Les travaux de réalisation de la route ne sont pas mis en cause non plus par l'expert. C'est que la ligne rouge se trouve pratiquement au même niveau avant et après les travaux et ne constitue pas de surcharge dans la plateforme ni sur le talus. Le faible élargissement de la plateforme n'a pas modifié la hauteur du talus par rapport à la situation initiale avant les travaux. Les talus, avant et après la zone du glissement, sont plus hauts et plus raides que dans la zone qui a subi l'instabilité. La chaussée et ses accotements ont connu un déplacement, un affaissement et un pincement entre les deux bourrelets du glissement. Il est proposé de mettre en œuvre une action urgente de drainage superficiel qui comprend la mise en place d'une conduite de descente des eaux de la source pour les déverser dans l'oued El Maâdin. Il est nécessaire, de même, d'assurer le drainage superficiel de la zone du glissement par la création de fossés ou sillons pour éviter la stagnation des eaux pluviales ou d'infiltration. Une action de confortement est également à envisager pour la stabilisation des sols glissants de la montagne par des épis de confortement et de drainage. Le consolidation de la plateforme routière après la purge des sols devrait se faire par la mise en place d'un soutènement souple du côté de la montagne, d'un mur de soutènement et de protection contre l'érosion du côté de l'Oued El Maâdin. Un remblai renforcé par géotextile pour reconstituer l'assise de la chaussée. La reconstruction de la chaussée et des dispositifs de drainage devrait être programmée.