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La mémoire d'un pinceau
Exposition de Akila Mouhoubi, peintre algérienne
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

A la galerie Saladin, le peintre s'envole au gré de ses souvenirs.
A même le mur, ses toiles sont nues. Elles ne sont pas habillées de cadres... Elles sont fluides et tendent vers l'infini
Saladin est une petite galerie pleine de charme. Un couloir garni de plantes et de fleurs, puis, une porte. Bleue, cloutée, elle fait corps avec la belle architecture du village de Sidi Bou Saïd. Elle en est la continuité. Belle porte qui nous emmène à un espace tout de blanc vêtu et bien agencé. C'est la touche de Ridha Aouini qui s'occupe et chouchoute sa galerie telle une enfant. Une relation sentimentale les relie. «Je préfère y rester seul que dans un monde peuplé où je suis incompris», nous dit Ridha Aouini. Son bonheur est contagieux et son accueil est des plus chaleureux. A Saladin, exposent des artistes tunisiens et étrangers : en ce moment, l'Espace accueille les œuvres d'une peintre algérienne. Akila Mouhoubi. «Passionnée par cet univers depuis déjà 40 ans», nous dit-elle. «Ecole des beaux arts d'Alger, école d'art de Marseille», notre peintre enseigne également à l'école d'art d'Algérie... Puis elle prend son envol. Destination Marseille, ville lumineuse. Sa muse. Là, elle installe son atelier de création et continue son métier d'enseignante. Akila Mouhoubi a participé à plusieurs expositions collectives en France, nous dit-elle, et au Maghreb. Pour le moment, elle en est à sa deuxième exposition personnelle savamment intimiste, intitulée «Réminiscence». Touche-à-tout, notre peintre aime mélanger la peinture à l'huile au collage qui ne font qu'un, d'ailleurs.
A la galerie Saladin, le peintre s'envole au gré de ses souvenirs.
A même le mur, ses toiles sont nues. Elles ne sont pas habillées de cadres... Elles sont fluides et tendent vers l'infini. Sans point final. Elles se lancent dans une continuité généreuse. Ces toiles sont une balade des plus aguichantes dans les souvenirs de l'exposante. Nostalgique, Akila Mouhoubi peint l'Algérie telle qu'en elle-même. Elle capte, grâce à son pinceau, le côté traditionnel du pays, dont elle exacerbe la beauté et la grâce à travers la prépondérance de couleurs vives et ô combien attrayantes... Dans un élan presque géométrique mais fluide, l'exposante se noie dans le bleu indigo, témoin des profondeurs de ses souvenirs de la vieille Algérie... L'Algérie qui l'a vu naître, le pays de sa jeunesse où est née sa première passion pour la peinture... portes en arc, fenêtres, formes en carré, fleurs, formes indéfinissables... Elle joue avec l'abstrait et nous entraîne par le choix de ses couleurs dans les profondeurs de la mer. Là, notre peintre nous offre sa mère-patrie toute nue et dans toute sa beauté... Les tableaux sont parsemés de petits points en or. Comme si Akila Mouhoubi nous disait que son pays d'origine valait son pesant d'or. Chose qui donne une puissance aux toiles et exacerbe leur luminosité. Son pinceau se balade de forme en forme, de touche en touche, il se cache derrière chaque création... Il est son ombre. Dans un élan onirique, le peintre met à nu son âme la plus profonde. Jeu de miroir... jeu de cache-cache. Elle hante discrètement, langoureusement, amoureusement chaque création. On ressent la présence du peintre derrière chaque œuvre... «Je suis là perchée sur chaque souvenir», semble-t-elle nous dire. Ses touches claires et nettes obéissent à son désir de retrouver l'Algérie qui vit en elle. Et l'Algérie est là majestueuse sur les murs de Saladin. Les voiles tombent sous le pinceau d'une créatrice qui sait toucher aux profondeurs de l'être... sans toutefois l'agresser. Les toiles s'offrent au regard, prêtes à être interprétées librement, selon l'humeur, l'imaginaire et le subconscient. Quelques touches jouent avec l'abstrait sans trop s'y attarder. D'autres flirtent avec l'impressionnisme, des jets de peinture relevés par des couleurs vivantes, voire chatoyantes. Puis ,on rencontre des formes longilignes nettes et précises tel un dessin. Est-ce des totems, est-ce des fleurs ? C'est un hommage à un pays qu'elle porte dans son cœur comme un secret. Pas de paysage, ni de ruelles, Akila Mouhoubi se lance dans des formes. Son pinceau est libre, émanant de son inconscient. Nostalgique. Il caresse des souvenirs les plus enfouis. Indélébiles qui bravent le temps. Le peintre a lancé son pinceau dans un élan fait de rêves et l'a laissé s'égarer loin de là où l'Algérie se révèle dans toute sa simplicité... Dans toute son élégance, Akila Mouhoubi se souvient, son pinceau a jeté l'ancre dans sa mémoire qui défie le temps.


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